ATHENA-DEFENSE

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A propos d'un retrait d'Afghanistan

Général Lamballe : "Il faut quitter l'Afghanistan, le laisser à son sort..."

Le général (2S) Alain Lamballe est un spécialiste reconnu de l'Asie du sud. Il est l'un des principaux contributeurs de la lettre d'information "le Milieu des Empires" dans laquelle il vient de publier une analyse sur la situation afghane qui rejoint celle que j'ai essayé de développer dans "Mourir pour l'Afghanistan". Des positions proches de celles défendues par certains au sein de l'Administration Obama, notamment par le vice-président Joe Biden. En voici les principaux extraits.

"La plupart des observateurs et analystes estiment aujourd'hui qu'aucune solution militaire ne peut être envisagée en Afghanistan. Désormais, l'on parle d'une solution politique. C'est une autre chimère. Il n'y a pas plus de solution politique que de solution militaire. Quand bien même on parviendrait à un accord, les parties afghanes signataires (gouvernement de Karzai, talibans, mouvements autonomes, …) pourraient ensemble ou séparément le déchirer dès le départ des troupes étrangères. Quant aux mouvements et factions non signataires, ils dénonceraient le manque de concertation et affirmeraient la non légitimité de l'accord.

Il faut quitter l'Afghanistan, le laisser à son sort, laisser les Afghans choisir leur propre destin, la guerre civile ou la réconciliation. Si, après notre départ d'Afghanistan, les talibans s'emparent par la force ou non du pouvoir, ce qui est vraisemblable, laissons-les gouverner à leur guise. Les populations qu'ils administreront finiront bien par s'apercevoir qu'ils ne sont pas meilleurs et plus efficaces que les modérés. Ils seront probablement pires et alors, après une prise de conscience populaire, tout peut changer, mais seulement de par la volonté des Afghans.

Si les talibans et les membres d'Al Qaïda nous menacent à partir de leur sanctuaire afghan, protégeons-nous mieux en développant encore nos services de renseignement, en engageant des actions offensives localisées mais seulement sur information précise"

Le général Lamballe a effectué l'essentiel de sa carrière dans le renseignement et les relations internationales. Saint-Cyrien, il  a d'abord servi en Algérie (commando de chasse). Docteur en sociologie politique, il est également diplômé des Langues-O. Il a par exemple été en poste au Pakistan et en Inde.

Le milieu des Empires, 13 avenue Boudon, 75016 Paris  email : finaldees@wanadoo.fr

Certes, la remise en cause de notre présence est légitime, mais dans ce cas ne fallait-il pas s'opposer à notre engagement au coté des américains de la même manière que nous le fîmes lors de la guerre en Irak ? Je crois me souvenir, qu'à l'époque il n'y eu que peu d'opposants, et aucun général en privé ou en public n'exprima une quelconque opinion pour dénoncer le bourbier à venir.. Quant à l'analyse elle est d'une pauvreté affligeante.. Ainsi.. En caricaturant un peu, je dirais qu'elle démontre un goût marqué pour de la géopolitique de salon, où les petits fours côtoient la pauvreté d'esprit. (finalement les propos de café du commerce sont d'un niveau parfois plus élevé) . 

 

Il est facile de dire que tel ou tel officier a fait une carrière dans le renseignement, encore faudrait-il parler de quel renseignement il s'agit.. J'ai connu dans ce domaine des officiers brillants, intelligents et curieusement modestes.. D'autres bardés de diplômes, universitaires distingués et linguistes patentés qui ne s'intéressaient que de loin à l'aspect militaire de leur mission, préférant l'aspect diplomatique considéré comme plus noble et plus gratifiant.  Je ne classe le général Lamballe ni chez les uns, ni chez les autres, je n'ai aucun éléments pour lui faire un procès d'intention, je ne le connais pas, je retiens que ce que j'ai lu de son discours.  Mais à tout prendre, je préfère et de loin les propos du général Desportes, ils avaient le mérite de sa baser sur une expérience incontestable et une analyse concrète. Quant aux sanctions éventuelles aucun risque, on ne peut sanctionner  que ce qui dérange pas ce qui est insignifiant. A moins que le général Lamballe ne nous éclaire sur l'intégrisme au Pakistan, les zones de non-droit, le rôle de l'ISI dont le sympathique général Hamid Gul fût l'un des responsables, pour ceux que cela intéresse:  Un lien                                                          

 http://www.voltairenet.org/article158707.html  les intérêts régionaux de l'Inde et du Pakistan, les répercussions d'un échec de l'occident (un de plus)  face à l'intégrisme ? Bref un florilège de thème dont nous sommes  avides d'avoir un éclairage pertinent de sa part. 

 

 



10/07/2010
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