ATHENA-DEFENSE

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A propos de la crise Européenne

A propos des crises européennes et des crises en général

 

A lire les commentaires ici ou là, sur la crise de l’Euro, je constate un sentiment collectif d’impuissance et d’inquiétude légitimes, qui fait porter la responsabilité de cette crise soit,  sur les peuples, forcément coupables de leur  aveuglement, ce peuple constitué d’individus irresponsables et jouisseurs, et qu’il convient donc de punir - Vieux travers judéo-chrétiens qui n’entrevoit la rédemption que dans la souffrance- Autres responsables désignés, les politiques qui ne seraient que des profiteurs corrompus ne pensant qu’à leur réélection. Enfin, mais « the last but not least »  l’hydre financière internationale, mêlant multinationales, grands patrons, banquiers, paradis fiscaux, trafics en tout genre etc.. Ces truismes que l’on assène à longueur de débats,  où les spécialistes en tout genre, qui comme Madame soleil n’avaient pas prévu grand-chose, mais dont l’habilité consiste justement à démontrer qu’ils savaient tout sans le dire, démontrent notre vaniteuse quête de recherche de responsabilité,  il nous faut un coupable, ou des coupables, pendons-les..  Et si par un effort louable on recherchait les causes de notre crise que l’on ressent européenne alors qu’elle est mondiale justement par une analyse géopolitique et sociétale.. Et dont la conséquence visible est  la redistribution des cartes et le repositionnement des pouvoirs et des équilibres, entre nous, occident bien nourri et les pays qui légitimement revendiquent le droit au modèle que nous leur avons décris depuis des décennies comme le seul  capable d’apporter, justement jouissance, bonheur, sécurité, soins médicaux, allongement de durée de vie.. Modèle de plus en plus controversé. Les 7 milliards que nous sommes, démontre  à la fois la réalité de notre réussite et de notre aveuglement.. Soigner et allonger la durée de la vie sans apporter la possibilité de contrôler les naissances est la meilleure manière de paupériser et d’affamer les populations que nous sommes censés aider. Au nom de l’égalité des chances, nous leur donnons un modèle de développement parfaitement inadapté, drainant ainsi vers la périphérie des villes une population coupée de ses racines et de son autosuffisance alimentaire. Nous faisons l’inverse de ce qu’il conviendrait de faire. Il serait nécessaire  d’aider ses populations à se fixer sur leur territoire d’origine en les protégeant, en implantant des dispensaires, en creusant des puits, en leur apportant dans le respect des méthodes agricoles traditionnelles les améliorations nécessaires et la juste suffisance de mécanisation. Au contraire,    nous n’apportons que des solutions dans l’urgence sans jamais faire de prévention des crises. Nous fermons les yeux sur les luttes tribales, la corruption, l’accès au soin n’a de sens que si ces soins sont accompagnés par une éducation appropriée ouverte aux deux sexes.. Le progrès passe d’abord par les femmes.   Nous sommes bien éloignés du problème de la dette et de la Grèce  me direz-vous ? Pas si sûr. Nous avons fait miroiter au peuple grec une Europe pour laquelle il n’était ni préparé ni éduqué. Le passage à l’Euro à été le coup de grâce pour une économie fragile. Les prix des denrées de base ont été d’un seul coup multiplié par 10 ( pain, viande, lait..) La Grèce n’était pas prête, d’autres pays aussi, et nous,  étions-nous vraiment prêt ? Alors que l’on sait que l’Euro a été crée autour du mark allemand et seulement autour de cette monnaie forte seule référence en Europe? 

La mondialisation qui échappe désormais, à toute règle était un modèle économique basé aussi sur la générosité, mais c’est un modèle qui sans contrôle et sans contrepartie désormais nous affaiblit et qui n’enrichit pas les pays qui en ont le plus besoin.

Nous allons, c’est certain,   tout droit vers une catastrophe annoncée. Nous y allons en toute conscience. Nous sommes aux prémisses  d’une catastrophe écologique majeure, elle se décline en déforestation, épuisement des ressources halieutiques, raréfaction de l’eau potable, épuisement des ressources fossiles etc..) Lorsque demain matin (l’Afrique sera à 1 milliard, l’Inde et le Bengladesh à 2 milliards, il ne sera plus temps de penser à leur imposer un système démocratique, tant la priorité sera plus terre à terre, celle,  du comment nourrir cette population exponentielle ?.. Nous serons alors, nous les Européens, nombrilistes et suffisants, justement hors jeux et insuffisants, puisque entre temps nous aurons donné ailleurs, à la Chine par exemple,  ce que nous aurons été incapables de préserver pour nous-mêmes, notre seule richesse, la capacité à innover, et à susciter de l’envie.  Nous tous,  Nord-Américain y compris, sommes désormais bien incapables à exporter un modèle dont ni le monde musulman, ni les pays émergeants ne voudront.

Cette crise européenne est encore une crise de pays riche. En filigrane se dessine une crise plus pérenne  qui ne s’arrangera pas en sauvant l’Euro, pas plus qu’en sauvant la Grèce. Soyons conscient que tous les ingrédients sont réunis pour une déflagration mondiale un tsunami, osons le dire guerrier.. Il n’est pas exclu que certains pays, si la crise devait mettre en péril leur désir légitime d’accès au progrès et dont nous commençons à entrevoir la face sombre ne décident d’imposer un nouveau modèle, le leur, basé sur l’asservissement des peuples et la création de castes. Alors il n’est pas exclu que des conflits naissent, pour s’approprier les richesses, l’accès aux océans, l’accès aux ressources minières, l’accès pour nourrir les populations aux terres cultivables et à l’eau. Les réflexes corporatistes qui sont les nôtres, l’absence de vrais débats  stratégiques, nous mènent droit à des surprises majeures.. Le réveil risque d’être brutal.

 

 

 

 



03/11/2011
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