ATHENA-DEFENSE

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A propos de mercenariat..(suite)

Ce débat est loin d’être anodin, je dirais même qu’il devrait être un élément essentiel à la réflexion sur l’avenir de la défense et des conflits, et nous sommes dans cette réflexion très en deçà de là où nous devrions être. Devrons-nous un jour déresponsabiliser notre engagement de Nation en confiant à des sous-traitants privés un certain nombre de missions périphériques au cœur du métier de soldat ? Ce processus n’est-il pas déjà engagé dans le domaine de la formation ? Du soutien ? De la santé ? N’avons-nous pas commencé ce processus au nom de cette quête sans discernement d’économies de court terme et d’approche uniquement comptable des grands budgets de l’état ? Au détriment de l’avenir, en poussant cette logique de non-plan à long terme ou bien de plan bidon aussitôt oublié alors que l’encre n’en est pas encore sèche… De politique de courte vue, rythmé au tempo des élections successives, et mesuré à l’aune des sondages d’opinions d’autant moins judicieux que cette opinion est dans le meilleur des cas sous-informée et dans le pire des cas manipulée. On voit bien que cette question est avant tout un débat politique au sens noble du terme, et non pas technique. Certains parlent à tort et à travers d’éthique, mot fallacieux s’il en est pour cacher souvent le « on n’ose pas faire ! » et l’excuse « des droits de l’Homme »? Ces fameux droits qui pardonnent autant les massacres khmères que le sacrifice consenti des moines de Tiberi, sans chercher à comprendre à qui et pourquoi profite le crime où le génocide. Nous ne sommes pas si éloigné du sujet. Alors offrir ou non des protections armées consiste aussi à savoir si nous sous-traitons ou non la protection de nos ressortissants à des « mercenaires ». L’hypocrisie consiste à nier l’évidence, nous le faisons déjà, sans le dire, en projetant des agents du service action là où cela est nécessaire. En offrant aux spécialistes (ex GIGN, Ex 1°RPIMA etc) des niches de reconversion pour la protection d’autorités étrangères qui « servent « la France, en Afrique notamment, en essayant d’éteindre des incendies par précaution, en multipliant les actions de renseignement préventives. Mais dans ce jeu, il est nécessaire de mettre en place les moyens qui s’imposent. La réflexion de l’Etat et des politiques sur une évolution du statut des sociétés privés de sécurité et de prévention des risques, en leur donnant une couverture juridique imposant des droits et des devoirs, est nécessaire, mais je doute que nous débouchions sur quoi que soit d’efficace, les oppositions et les résistances culturelles de notre Cher Pays étant ce qu’elles sont. « On » sera plus apte à pointer du doigt les aspects négatifs d’une telle évolution que les aspects positifs, en laissant une fois de plus à d’autres le soin de combler le vide que nous sommes incapables de combler, tant notre propension est plutôt celle de contempler le monde en mouvement, plutôt que d’accompagner le tempo afin de participer à sa conduite. Certes il est plus confortable d’être confortablement assis dans le wagon pullman que de se salir les mains dans la locomotive, question de choix. Non ?


03/10/2010
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