ATHENA-DEFENSE

Suite à la libération des deux journalistes de FR3, un certain nombre de commentaires sont diffusé ici ou là sur des blogs, par certains généraux et autres cadres de l'armée pour dire à quel point les médias traitent peu la mort de nos soldats, alors qu'ils ont largement diffusé les images de la libération des journalistes otages… Au détour certains en rajoutent pour demander,  qu'une haie d'honneur à l'exemple de nos amis canadiens ou américains se forment lors du retour de nos morts. Or je pense que cela n'aurait de valeur que dans la spontanéité des citoyens et non en rabattant le ban et l'arrière ban des anciens dont je fais partie. Le civisme et le respect du drapeau ont été au cours du temps moqué et amalgamé au sentiment que défendre, y compris l'idée de nation, était fasciste.. Cherchez l'erreur. Il est temps de ne plus rechercher les responsabilités, qui ne peuvent être que collective, pour en chercher sinon le diagnostic au moins les remèdes..

C'est pour cela que je pense qu'il est contre-productif de mettre ces évènements sur le même plan. Le déficit de reconnaissance de la nation pour ses serviteurs ne date pas d'aujourd'hui. A l'exception de la grande guerre, combien de fois au cours de l'histoire, seul le mépris fût la réponse de nos concitoyens envers  ceux que l'on appelle aujourd'hui les « héros » en suivant la mode anglo-saxonne.. Les héros sont autant ceux qui sont sacrifiés que ceux qui reviennent blessés ou intacts.  D'ailleurs dans dix ans, seules les familles se souviendront des premiers. Qui se souvient aujourd'hui des combattants d'Indochine, d'Algérie ou d'ailleurs ?  Plus grave, il me semble que l'institution militaire elle-même est bien ingrate, bien oublieuse, peu généreuse, surtout pour les sans-grades, à l'exclusion de ceux qui ont su tirer partie de leur place ou de leur influence. Le scandale des décorations n'en est qu'un épiphénomène. Alors messieurs, avant de vous indigner, regardez-vous dans une glace et dites-vous qu'avez vous fait pour vos hommes lorsque vous étiez en mesure de le faire ?