ATHENA-DEFENSE

ATHENA-DEFENSE

Louvois; Un article du Journal La dépèche

Athena Défense, continuera à relayer l'information par simple civisme. Aider les militaires qui subissentet  ce dysfonctionnement est un devoir citoyen.

 

Mardi Françoise* a eu chaud. Très chaud. Elle et son époux - militaire au 48e Régiment de transmissions - étaient convoqués devant le tribunal d'Agen, dans le cadre d'une procédure d'expulsion. La faute à des difficultés pour honorer leur loyer, avec des impayés qui traînent depuis plusieurs mois.

Françoise ne travaille pas et la solde de son époux est l'unique source de revenu. Les bugs du système Louvois ont eu sur eux un effet désastreux, qui a failli faire plonger ce ménage fragile. Failli, car l'affaire a été renvoyée à la mi-novembre, et une solution financière semble désormais se profiler.

N'empêche. «Depuis la mise en place de ce nouveau système de paye, indique l'Agenaise, nous vivons un véritable enfer. On ne sait pas si à la fin du mois on va toucher une solde complète ou non. C'est au petit bonheur la chance. Nous, nous estimons notre préjudice à environ 3 000 € depuis un an et demi. Évidemment, nous ne mettons pas en cause les unités, et d'ailleurs officiers, sous-officiers comme le simple soldat sont logés à la même enseigne. Mais pour ceux qui ont les soldes les plus petites, le préjudice financier est terrible.»

Françoise échange avec d'autres épouses de militaires, va sur les réseaux sociaux, et espère que toutes ces dames seront solidaires, pour dénoncer les soldes incomplètes et se faire entendre par les plus hautes instances. Car les époux sont les dignes enfants de la Grande muette. C'est «silence dans les rangs». Alors les épouses montent en première ligne.

«À Agen comme ailleurs, on en entend parler tous les jours, poursuit-elle. Comme ce sous-officier qui touche théoriquement dans les 1 300 € et qui a touché seulement… 138 €. Le mois suivant il a fait… 400 €. Ensuite, la solde est tombée complète, mais l'informatique a alors calculé qu'il y avait un trop perçu ! On n'y comprend plus rien. L'armée a mis en place un numéro vert, ça oui on peut parler mais l'argent, lui, on ne le voit toujours pas…»

S'agissant de son mari, les soldes incomplètes sont survenues alors qu'il était en opération extérieure. «Deux mois payés moitié prix, et aujourd'hui on court après cet argent. Ensuite, ce sont des soldes qui ont été incomplètes de quelques centaines d'euros. Mais quand on a déjà de grosses difficultés, ça vous fait basculer dans les impayés et on se retrouve au tribunal…»

Révoltée face à l'injustice, abasourdie par cette situation kafkaïenne, Françoise avoue que certaines épouses, croisées sur les réseaux sociaux, sont désespérées.

«La vie quotidienne est pourrie par le risque qui plane sur chaque fin de mois. Comme une épée de Damoclès. Quand on est seule avec ses enfants, que le mari se bat au loin, on se sent abandonnée. Et même quand le couple est uni, les prises de bec sont fréquentes. On est tous sous tension. Il faut que cela cesse.»

Si les récents propos du ministre de la Défense sont bien perçus, les épouses veulent surtout des actes. Et que l'humain retrouve toute sa part dans le traitement des dossiers.

Sébastien Bouchereau



21/10/2012
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1183 autres membres