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Entre Poutine et Trump, un besoin urgent de " cojones"

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 « Trump est un macho, Poutine aussi », c’est ainsi que Sergueï Markov, un politologue proche du Kremlin, ex-député du parti Russie unie (le parti au pouvoir), a commenté, sur la radio Echo de Moscou, l’élection de Trump.  Ce qui augure de quelques montées de testostérone pour ces deux mâles qui placent les intérêts de leur pays  en tête de leurs préoccupations. « America first » pour l’un et  « Россия вперед » (Russie avant tout)  pour l’autre. Il serait étonnant  que cela ne cause pas quelques tensions futures entre les deux pays.  Or, les Russes ont besoin d’un Amérique prévisible, ils ne sont pas les seuls, et ce qui caractérise Trump, c’est justement son imprévisibilité prévisible.

 

 

« Nous rendrons l'Amérique forte à nouveau, nous rendrons l'Amérique riche à nouveau, nous rendrons l'Amérique fière à nouveau et oui, ensemble, nous rendrons l'Amérique grande à nouveau. » J’en aurais presque la larme à l’œil, sauf que je ne suis pas Américain, les Russes et les Chinois ne le sont pas non plus.

 

 

Ce discours d’investiture, outre le style ampoulé du matamore, risque, en effet de plaire, mais n’est pas sans me rappeler ceux d’Hugo Chavez au Venezuela, de Lula au Brésil, d’Evo Morales en Bolivie... Une Amérique latine clairement à gauche, une gauche populiste qui ressemble à s’y méprendre  aux révolutionnaires de droite extrême « révolutionnaires »  et exsangues, comme Daniel Ortega au Nicaragua ou José Mujica en Uruguay. Tous ces populistes, qui s’adressent aux sans dents, le cul posé sur des montagnes de dollars et  qui multiplient les promesses plus ou moins démagogiques de Caracas à La Paz, je m’en méfie comme de la peste bubonique. Il y a des instants ou le bout des  gauches peut se serrer la main avec le bout de la droite, les jusqu’au-boutistes  peuvent se comprendre. Et d’ailleurs cela  peut expliquer qu’une partie de l’électorat ouvrier de gauche vote désormais FN.

 

 

Il ne faut pas s’y tromper,  Trump  et Poutine, attirent la sympathie de la populace à laquelle j’appartiens, ce peuple, éternellement cocufié,  capable d’avaler aussi bien la  promesse d’un revenu universel mettant fin ainsi à la valeur dignité du travail,  tout en gobant  le protectionnisme  comme  étant la nouvelle idée censée résoudre tous les problèmes de l’emploi.  Comme si nous pouvions vivre en  achetant uniquement français (la plupart des produits dits « made in France » sont en réalité un assemblage de pièces d’origines diverses venant d’ailleurs),  ce qui reviendrait à la fois à nous soumettre à des droits de douane exorbitants à l’export et de se priver de nos iPhones, téléviseurs, machines à laver,  et d’avoir le privilège de se promener cul nu.

 

 

Bref, il faut se méfier des idées toutes faites, faites pour ne pas avoir d’idée intelligente, mais surtout pour ratisser le plus large possible, un électorat flottant tout comme  notre Marine nationale, je parle de Marine le Pen, qui a tenté vainement de trinquer avec Donald.  Il y a des visites à faire à New-York autres que celles de  Trump Tower.  

 

 

C’est pourquoi,  je doute que Poutine puisse trouver Trump attirant. L’histoire des E.U ne ressemble pas à l’histoire de la Russie, cela se saurait. Et la trajectoire de Poutine n’est pas celle de Trump. Le peuple russe n’est pas le peuple américain, je reconnais au premier une élite intellectuelle plus avancée, plus proche de nos valeurs que celles qui composent le substrat américain.  Je reconnais à Poutine la volonté de redonner à son peuple humilié, la place qui est la sienne, c’est à nous de faire en sorte que ce ne soit pas au détriment de nos propres intérêts. Il faudra que la France et l’Europe acceptent un équilibre  entre une Amérique protectionniste, trumpiste,  imprévisible,  flanquée de son  allié insulaire « Brixitant » en Europe et une Russie qui se redresse et s’affirme.

 

 

Je reconnais aussi à ces deux peuples américain et russe,  une capacité de résilience extraordinaire, mais pas plus exceptionnelle que notre  résilience européenne qui nous a fait survivre à deux guerres mondiales à 18.6  millions de morts pour la première,  et  à 50 à 70 millions de morts pour la seconde... Alors, il ne faudrait pas qu’une troisième nous enlève ce qui nous reste d’humanité.

 

Dans le combat entre machos qui s’annonce, il ne serait pas superfétatoire que l’on retrouve nous aussi, un tant soit peu,  des cojones. A bon entendeur, salut !

 

 

 

Roland Pietrini

 



21/01/2017
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