ATHENA-DEFENSE

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GORBATCHEV ET L'AFGHANISTAN

Lorsque Gorbatchev prononce ces mots le 13 novembre 1986 devant un politburo parlysé "Nous combattons en Afghanistan depuis déjà six ans. Si notre approche ne change pas, nous continuerons à combattre encore 20 ou 30 ans. Quoi ! Allons nous combattre sans fin en montrant que nos troupes ne sont pas capables de gérer la situation ? Il nous faut sortir de ce processus aussi vite que possible". Il faut prendre en compte le fait que l'URSS vient de subir sur son propre territoire une catastrophe majeure, celle de Tchernobyl qui a eu lieu le 26 avril 1986, et que les « liquidateurs »  (dénommés ainsi par les responsables pour cacher, en fait, leur action de dépollution sur les lieux même de la catastrophe) sacrifient et sont encore à l'œuvre. Cette catastrophe mobilise une part extrêmement importante de réservistes de l'Armée soviétique, mais aussi de moyens considérables (Hélicoptères, génie, ARS 14  de décontamination, dont les pilotes et conducteurs sont sacrifiés ) Moyens que l'occident aurait bien été incapable de mobiliser..  Il faut aussi prendre en compte, la prise de conscience par le KGB du piège tendu par  Reagan pour entraîner l'URSS dans une course perdue d'avance, celle de la guerre des étoiles. Le KGB oui, je l'affirme, avait mesuré à quel point le combat était perdu d'avance. L'affaire Farewell avait révélé à l'occident la dépendance du système aux pillages des avancées technologiques de l'occident, et les dirigeants soviétiques l'avaient compris.

 

Les mots Pérestroika et Glasnost ont une signification bien particulière. Ils ne sont pas nés dans l'esprit d'un Gorbatchev, soudainement éclairé et par hasard.  L'Afghanistan pour l'URRS est un épiphénomène, qui mobilise  des moyens financiers et matériels considérables que le Kremlin n'est plus en  mesure d'assumer. D'autre part  l'Afghanistan révèle pour la première fois une opposition de « l'Opinion publique » russe naissante. Le piège Afghan n'est pas celui que l'occident vit aujourd'hui,  Il mobilise  des moyens de nations riches (oui encore), ce qui n'était pas le cas de l'URSS. L'URSS etait seule sur ce théâtre face à une coalition souterraine occidentale  qui ne disait pas son nom, mené par le bras armé des Etats-Unis : la CIA.

 

Non, la situation n'est pas comparable. L'URSS ne pouvait plus imposer ailleurs un modèle dont l'échec se révélait à elle-même de façon éclatante. Un système totalitaire à bout de souffle. L'occident, il est vrai, aujourd'hui, à tort ou à raison essaye aujourd'hui d'imposer un système, critiquable, certes, mais généreux, celui de la démocratie. (cela peut faire sourire dans un pays dans lequel ce mot ne veut rien dire, mais au moins on essaye) L'Afghanistan serait-il le signe future de notre effondrement ? 

 

Gorbatchev le 13 novembre 1986 (j'arrivais à l'époque en Pologne) n'avait pas d'autre choix que celui de convaincre les caciques du politburo ,  qu'il fallait sortir à tout prix de ce bourbier Afghan, et c'est l'objet de ces mots prononcés par celui qui deviendra pour de nombreux Russes, il ne faut pas l'oublier : Le dernier tsar déchu d'un système à l'agonie. Roland PIETRINI



02/12/2009
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