ATHENA-DEFENSE

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la Menace " Extrait"' Réunion de crise et situation au Qalamoun

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Gestion de crise

 

 

Dans le pentagone du  ministère de la défense,  avenue de la porte de Sèvres,  le sous-chef d’état-major opérations de l’état-major des armées avait été appelé en urgence dans le bunker du 3° sous-sol. C’est en cet endroit que se situe le  centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) où deux cent officiers et sous-officiers  sont  chargés de suivre en amont les opérations sur les différents théâtres de conflits.  

 

Simon avait envoyé un officier de liaison de  la DGSE à la réunion secret défense restreinte limitée aux chefs de services.  Il était porteur de deux demandes précises. La première était celle de solliciter le renfort  des moyens de renseignement de la Direction du Renseignement Militaire sur la zone du Qalamoun afin de dresser un tableau clair de la situation en cours, la seconde de surseoir durant quarante-huit  heures  toutes les actions offensives alliées sur la zone de Qalamoun, ce qui incluait le gel des toute opération éventuelle des forces spéciales dans cette même zone.

 

 De son côté,  Simon avait activé certains contacts tout à fait informel avec le FSB russe par l’intermédiaire  du chef de poste de la DGSE à Moscou qui avait rencontré de manière tout à fait  « fortuite » le colonel  Nikolaïev. Nikolaïev, en  poste à la Loubianka avait conservé des liens officieux dit de « confiance » avec Simon, depuis leur « collaboration  au Liban.  Le message sous forme de recommandation amicale,   indiquait que Simon lui saurait gré  d’un petit service. Ce service consistait à faire en sorte de « relâcher la pression »  dans un triangle  très restreint, ayant pour base  Asal al- War – Maaloula et pour pointe Ras Maara afin de préserver des possibilités de circulation entre la frontière libanaise et la Syrie, pour  une durée d’environ deux jours. Nikolaïev  n’avait posé aucune question, sur le point de repartir il avait indiqué au messager, tout en renouvelant son amitié à Simon  qu’il transmettrait à qui de droit la demande.   

 

Simon n’avait  pas pris à la légère une  décision d’une telle   importance.  Il avait estimé avec Sylvie et les différents services concernés  que Charles serait actif   au moins quarante-huit heure dans cette zone.  Au-delà, il devrait s’en sortir seul. Simon savait aussi qu’en faisant cette demande informelle la curiosité de Nikolaïev allait être accrue,  ce qui n’était pas pour  lui déplaire. Il jouait sur cette hypothèse en pensant que l’Etat-Major russe allait recevoir des ordres pour retenir un certain temps les forces syriennes.  Lorsque l’on joue au  billard à trois bandes,  il est nécessaire parfois de prendre certains risques et Simon savait que Nikolaïev allait revenir vers lui d’ici peu de temps.

 

Du côté américain, la réponse ne se fit pas attendre. Aucune action n’était prévue dans la zone considérée sous influence exclusive russe. Les américains étaient contraints d’accepter les réalités de fait. Depuis longtemps, Les USA n’étaient plus le seul maitre du jeu. Sauf que la Cia avait des agents dans la zone et était susceptible d’interférer.    

 

La situation sur le Qalamoun était confuse. Du point de vue syrien, russe, iranien et du hezbollah, il était de la plus grande importance de tenir définitivement cette zone qui était passée par plusieurs phases de contrôle et de déstabilisation. La  bataille d’Idleb en mars 2015 avait marqué les esprits. Pour cette offensive, les rebelles avaient formé  une nouvelle coalition baptisée « Jaich al-Fatah » (L'Armée de la conquête),  en agrégeant le Front al-Nosra, Ahrar al-Sham et Jund al-Aqsa. D'autres groupes rebelles moins importants, Liwa al-Haq, Ajnaad al-Sunna, Faylaq al-Sham et Jaysh al-Sunna s'y joignirent également. La coalition avait appelé  les habitants d'Idleb à ne pas prendre part au combat et les soldats sunnites à venir les rejoindre.  Suite à des opérations suicides, les rebelles salafistes parvinrent à entrer dans la ville et prirent le contrôle de la faculté de lettres et de la faculté d'agriculture en dépit de l’action de   l'aviation syrienne qui mena cent cinquante raids en quatre jours sans parvenir à faire basculer le rapport de force. C’est ainsi qu’Idleb tomba sous le contrôle d’Al-Nosra ce qui  ouvrait la voie vers le fief russe de  Lattaquié.  Cette défaite du régime syrien fut l’un des éléments importants, déclencheur de l’intervention direct russe de 2015 en Syrie. Pour la Russie,  Lattaquié tout comme Tartous est toujours d’une importance stratégique.  

 

 

 

La constellation du terrorisme avec les principaux chefs d’Al Quaïda  ont tous juré la mort de l’occident et du sionisme. Cette constellation terroriste n’avait cessé  d’avancer leurs pions, singulièrement  en France et en Belgique considérés comme territoires d’action privilégiée compte tenu d’un terreau favorable dans lequel ils pouvaient puiser des éléments prêts à l’action armée terroriste. C’est pour cette raison qu’ils favorisaient désormais le retour des djihadistes « français », destinés à devenir des « cadres » ce qui dans leur langage pouvait inclure aussi les tunisiens, les Belges  et… les Français,  afin de mettre en place des cellules dormantes, susceptibles sur ordre d’entrer dans l’action. Et ces actions étaient désormais imminentes.

 

Lucien et Sacha,  dans leur cache au flanc de la montagne,  avaient pris conscience que leur situation devenait de moins en moins tenable, compte tenu de leur positionnement sur un des axes de progression de l’offensive. La  Centrale leur avait donné l’ordre de tenir encore trente -six heures, puis de décrocher afin de rejoindre le lieu de leur extraction au Liban. Sacha ;    qui était désigné comme chef du binôme,   sentait confusément l’échec de leur mission sans se douter des évènements qui allaient survenir.

 

A une vingtaine de kilomètres de là, les six hommes et femmes emmenés par Karim approchaient du vaste  bâtiment qui paraissait de loin totalement abandonné. De chaque côté de la piste,   à une distance d’une cinquantaine de mètres, des véhicules Toyota pratiquement invisibles,  armés de mitrailleuses,   étaient embusqués sous des filets.   Charles estima leur nombre à cinq ou six. Ils occupaient d’anciens emplacements creusés pour abriter des automoteurs d’artillerie. A l’extérieur,  des carcasses de véhicules carbonisés montraient la violence des combats. Une fois de plus,  Charles comprit l’intelligence des combattants qui utilisaient habilement un endroit paraissant une ancienne  zone de combat désertée,  pour se camoufler.  Il n’était pas au bout de ses surprises. 

 

Le soleil disparut  progressivement derrière les collines, dans  une trentaine de minutes à peine il ferait nuit.

 

 

 

 



05/04/2016
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