ATHENA-DEFENSE

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Renseignement : Faut-il tout remettre à plat ? (actualisé)

 

 

Alors que ce mois de mai n’en fini plus de finir, l’impression dominante est qu’il ne se passe plus grand-chose dans le domaine de la défense dans l’attente de la future loi de programmation.

 

Il convient cependant  de noter que  dans le domaine du renseignement, le renouveau est en cours. Qu’on en juge :  Le président François Hollande aura bientôt  nommé la majorité des patrons des services de renseignement majeurs.

Le directeur de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) Patrick Calvar. 

Le patron de la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense) Jean-Pierre Bosser.

Celui de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) Bernard Bajolet.

 

Les futurs chefs de la DRM (Direction du renseignement militaire) et du COS (commandement des opérations spéciales) ne sauraient tarder.

 

Quant au  futur secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, la nomination devrait intervenir dans les prochains jours. 

 

Reste la nomination du nouveau CNR  (Coordinateur national du renseignement) dont le poste devrait échoir à un préfet et la boucle sera bouclée.

 

Il faut noter que le poste de coordinateur du renseignement a été crée 2008 par Nicolas Sarkozy.  La fonction est importante, puisqu’il  anime le Conseil national du renseignement présidé par le chef de l'État.

 

Selon Jean Guisnel du Point « les noms d’Alain Zabulon, et de Pierre Pouëssel, (tous deux énarques) circulent.  Ce dernier en 2008 était préfet à la préfecture de Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Département dont l'actuel président de la République était alors président du conseil général..  Ah la Corrèze! 

 

Mais sous le manteau, d’autres décisions se préparent, la commission des Lois a publié en début de semaine un épais rapport de 200 pages sur les services de renseignement.

 

Jean-Jacques Urvoas, député PS de Quimper (Finistère) et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, vient de dévoiler son rapport parlementaire sur la mission d’information « destinée à évaluer le cadre juridique applicable aux services de renseignement ». Ses conclusions : il faut tout remettre à plat, ou presque.

 

Le député a dans sa ligne de mire « les ratés » de l’affaire Merah et l’organisation mise en place par Nicolas Sarkozy à partir de 2008, une organisation qui avait déconstruit les anciens Renseignements généraux pour bâtir la DRCI.

Le  manque de moyens dans les services est souligné. « Dans cette affaire, la sous-direction antiterroriste a fait preuve d’apathie. Pourquoi ? À cause notamment de l’importante charge de travail qui lui incombe, elle a visiblement priorisé ses objectifs. Les deux hommes dépêchés à Toulouse par la direction centrale ont commis une erreur de jugement, ils ont mal apprécié la dangerosité de Mohamed Merah. »

« la stratégie employée contre le terrorisme a été conduite par un service à la vitrine trompeuse, dont l’architecture territoriale a failli »

En conséquence : Le rapport indique que  « la création d’une Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), relevant directement de l’autorité réaffirmée et effective du ministre de l’Intérieur ».

 

Une «Haute autorité» composée de magistrats, et une loi leur donnant des «moyens». Devrait être nommé..

 

Il est trop tôt pour prendre position sur cette vision socialiste du renseignement. Mais il faut constater que le fait de remettre sans cesse en cause l’organisation  et  les structures du renseignement à chaque changement de majorité démontre notre incapacité à stabiliser notre outil essentiel à la protection de notre pays. Est-ce bien judicieux de créer une haute autorité composée de magistrats ? Haute autorité, mais pour quoi faire ? Remettre en cause l’organisation montre à quel point les politiques, amputés quasiment de tous pouvoirs réels, usent de ceux-ci dans les domaines qui leurs sont encore réservés.  La défense risque encore de se retrouver devant un fait accompli… Celui de sa mise au pas et sa subordination à un ministère de l’intérieur de plus en plus régalien et impérial   

 

- Selon le rapport de la commission UVOAS, le contrôle des magistrats permettrait  aux services de renseignement d’accéder à certains moyens légaux autorisés à la police judiciaire… On pense aux infiltrations, aux écoutes, en violation des lois communes  etc… Bref légaliser ce qui est le quotidien des services de la DGSE qui tirent leur efficacité justement dans l’action clandestine - La légalisation de  ces pratiques sous la surveillance de la justice mettrait certains services en danger d’intrusion et sous  les fourches caudines des tribunaux et notamment de la Cour Européenne de justice.. A force de vouloir moraliser ce qui ne doit pas être, on tend vers une inefficacité garantie… Face au terrorisme de certains états, aux dangers terroristes extrémistes, face  aux tentatives de déstabilisation, aux intrusions de la cyberguerre,  le renseignement doit être autant offensif que défensif.. Ses outils sont ceux de toutes les guerres et doivent être utilisés, que ces usages soient   légaux ou illégaux, ils doivent être au moins  du même niveau que ceux de l’adversaire. Le  risque de se salir les mains et parfois la conscience est grand, c’est le prix à payer. 

 

 

 

Avec ce genre de préconisation, sous couvert de moralisation, la République des bisounours est en marche…Et d’ailleurs ce qui ne sera pas fait par nous, sera fait par d’autres.  Le renseignement, c’est un fait,  est de plus en plus privatisé – les barbouzes se sont modernisés voire légalisés avec l’aide de certains pays - certaines officines basées – entre autre-  en Suisse remplissent des missions disons « délocalisées » au profit de grands intérêts privés de puissantes sociétés ou d’Etats.   C’est une fois de plus une connerie de vouloir mettre de la méthode et de la contrainte là où ce n’est pas nécessaire..   Les services de renseignement doivent conserver une certaine autonomie d’action et doivent être placés sous le seul contrôle qui vaille, celui de la représentation nationale et sous la seule autorité, celle du président de la république.  

 

 



18/05/2013
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