ATHENA-DEFENSE

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A propos de buts de guerre en Libye

Lorsque l’on se lance dans un conflit, la moindre des choses est d’avoir connaissance des Buts de guerre, quels sont-ils en Libye ? Installer une alternative au pouvoir de Kadhafi ? Ou protéger la population en  faisant taire l’armée fidèle à Kadhafi ?  Dans un cas comme dans l’autre les moyens qu’il convient d’engager diffèrent lorsque l’on sait que le soulèvement, composé essentiellement d’amateur,  ne peut tenir,  face à des unités utilisant à la fois des armes lourdes et des règles d’engagement sans commune mesure avec les nôtres.. Kadhafi a de l’argent, il peut payer ses mercenaires et ses troupes loyalistes encore longtemps, mais face à eux nous engageons une coalition molle, dans laquelle nous serons cocufiés, au sein même de cette Europe, en commençant par l’Allemagne qui ne s’est pas engagée et l’Italie qui fait semblant. Quant à la Grande Bretagne, sans la présence effective des Etats-Unis, elle se retirera le moment venu avec le pragmatisme et l’élégance qu’on lui connaît.

 

Pourquoi sommes-nous engagés dans ce conflit ?  Certains diront à cause de la volonté d’un seul, le président, et pourtant sous d’autres présidents y compris de gauche, nous fûmes engagés, citons au hasard,  dans la guerre du golfe, dans les Balkans,  au Tchad, en Côte d’Ivoire  au nom  d’une idée simple, la France a sa place dans le concert des nations et elle s’engage lorsque les Buts de guerre correspondent à sa vocation.. Et c’est ainsi qu’elle ne s’est pas engagée justement en Irak, parce que les buts de guerre étaient flous et l’engagement décidé sur la foi de manipulation et sur des mensonges. Mais aujourd’hui je me pose la question, et je différencie notre engagement en côte d’Ivoire de celui de Libye.. En Côte d’Ivoire, nous avons des intérêts, des populations européennes à protéger, et des accords de défense et militairement nous sommes présents.  Mais en Libye, que défendons-nous ? Nous avons sauvé la population de Bengazi d’un massacre, faut-il rappeler que  Kadhafi faisait tirer sur la foule par ses milices et ses blindés,  dont acte, mais maintenant, que nous y sommes, faut-il continuer à jouer la partie ? Sommes-nous réellement capables de faire le job ? Ne faudrait-il pas pour une fois faire en sorte de ne pas partir avant d’avoir été clair sur nos objectifs, protéger Bengazi et la Cyrénaïque, instruire, former et armer les dissidents reconnus et modérés pour qu’ils chassent le mécréant Kadhafi du pouvoir ?

Le succès tactique est indéniable, le succès politique est mitigé, combien de guerres gagnées sur le terrain et pourtant perdues, tant les lois de la géopolitique et du rapport du fort au faible dépendent avant tout de la clarté de l’engagement.  Selon Fréderic Pons du Monde : « On ne change pas un régime avec des bombes d’avion, à moins de faire mouche directement sur le bunker du dictateur. Certains l’espéraient secrètement. “Mais on ne le cherche pas”, disent les militaires »  Voilà comment on perd un duel, par un combat foireux,  le sabre de la main gauche, la main droite liée derrière le dos.  L’analyse se situe avant l’action et après, pas pendant.  Dans l’action il faut agir, je crains que nos conseillers et autres spécialistes Elyséens aient confondu le glaive et la balance, en recherchant une justice là où elle n’existe pas, en oubliant de discriminer le possible du  probable, en s’engageant trop vite sans avoir réfléchir au but de toute guerre, en sortir.

 



10/04/2011
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