A propos des sondages
Je ne m'étendrais pas que sur premier tour, avec 9 candidats et la problématique FN, le coup de pouce donné par les médias pour Mélenchon, les sondeurs se sont plantés, y compris le soir du premier tour.
Je regarde simplement les estimations du report de voix pour le second tour, avec toutes les précautions et la pridence qu'il convient.
Avant le discours de Marine le Pen du 1° mai, les sondages estiment que les électeurs qui ont voté pour le FN souhaitent voter à 43 % pour Nicolas Sarkozy, 18 % d'entre eux opteraient
pour François Hollande et 39 % ne se prononceraient pas. J’utilise volontairement le conditionnel contrairement aux instituts de sondage qui utilisent un présent affirmatif.
Les électeurs de François Bayrou, quant à eux sont plus réservés et partagés.
31 % à se déclarent en faveur de Nicolas Sarkozy, 28 % pour François Hollande. 41 % d'entre eux
balancent entre les deux.
Le réservoir des voix pour le président sortant est bien à sa droite, pas au centre.
Pour mémoire, mais ce n'est pas une surprise: Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon votent massivement à hauteur de 80% pour Hollande. Démontrant ainsi que la tactique de sherpa de
Mélenchon a été fructueuse, puisque son discours populiste et pseudo-révolutionnaire a permis à la gauche de ramener quelques brebis égarées ou tentées par un vote le Pen. Chapeau l’artiste, au passage les Verts y ont perdu des plumes.
Je me permets ainsi de compléter ma précédente réflexion. Pour que le président sortant soit réélu, il est nécessaire que non pas 43%, mais 60% des électeurs de M. le Pen votent Sarkozy le 6 mai. Or les indécis sont à 41%…Il est probable que parmi ceux-ci, un grand nombre votera blanc ou ne se
déplacera pas, sauf que Sarkozy fait le pari qu’il pourra en séduire suffisamment pour atteindre ce chiffre pas si inaccessible que cela de 60%. Ce qui explique les signes envoyés en direction de M. le Pen.. Celle-ci dans les deux cas est en position de force, elle joue gagnante/gagnante. Si Hollande est
élu, elle espère l’éclatement de L’UMP pour faire en sorte qu’un certain nombre de députés penche vers un accord pour se faire élire à l’assemblée.
On y arrive doucement, mais on y arrive. La recomposition de la droite dans le cas d’une
défaite de Sarkozy ne pourra se faire sans le FN, rebaptisé.
Si Sarkozy est réélu prendra-t-il le risque d’une cohabitation avec un Premier ministre de gauche. Un tandem Sarkozy président, Hollande Premier ministre ne manquerait pas de sel ? Car n’en doutons pas les députés songent déjà aux législatives, et il y a de forte chance pour que l’assemblée soit de
majorité de gauche avec ou sans Hollande au pouvoir. Et elle sera d’autant plus de gauche si dans les triangulaires, l’UMP appelle à voter socialiste lorsqu’un candidat le Pen arrivera en tête au premier tour.. La position de l’UMP sera alors intenable..
Les discours des prochains jours et surtout le débat entre les deux finalistes montrera les nuances
que l’un et l’autre apporteront à leur vision de leurs extrêmes… L’un jouera la prudence et l’esquive, l’autre l’offensive risqué.. Mais le grand soir pour la gauche risque aussi d’être pavé d’embûche avec un Mélenchon et des verts qui à 2.5% vont s’appuyer sur un accord signé à la vite.. Oui la gauche à une tactique, mais pas de stratégie. Quant à la droite, elle s’est perdue en des manœuvres
de contournement, des combats vains, des reniements. Mais je vous le dis. Rien n’est encore joué.
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