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Général Pierre de Villiers : Servir, un livre salutaire.

 

Général Pierre de Villiers : Servir, un livre salutaire.

 

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Le fait d’avoir côtoyé deux ans le général de Villiers alors qu’il commandait l’EED7°DB, puis de l’avoir rencontré plus de 10 ans après et parlé brièvement avec lui à Saumur lors d’un exercice Janus, juste avant sa nomination  au cabinet du Premier Ministre,  François Fillon, ne me donne aucune légitimité particulière à parler de son livre.

 

Mais,  contrairement à quelques-uns qui l’ont parcouru  afin d’y trouver des phrases assassines à l’encontre d’Emmanuel Macron,  et qui sont restés sur leur faim,  je vais tenter, pour ma part,  d’aller à l’essentiel,  en abordant le sujet différemment.  Car l’essentiel qui y est décrit est celui de l’amour des hommes qu’il a commandés, le mot n’est pas trop fort, le respect des institutions régaliennes, la défense de la France dans ce monde incompréhensible et extrêmement complexe dont les menaces ne cessent de se renforcer.  

 

Si les mots ont encore un sens, son « Servir » est proche de celui que je conçois,  et que j’ai tenté,  à ma modeste place et souvent à mes dépens  faute d’avoir été compris,  d’appliquer tout au long de ma carrière et de celles qui ont suivies. Servir sans servilité, servir en disant au chef la vérité par devoir, servir sans subir, mais à la fin obéir quand même,  parce que  la finalité est bien de vaincre puisqu’on  ne peut vaincre seul.

 

J’ai lu son livre  et en connaissant l’homme je peux affirmer,  sans beaucoup me tromper,  qu’il fait partie de ceux qui ont une vision réaliste et pragmatique du monde, sans oublier  la  place de l'homme et les valeurs humaines qu’il place au-dessus de toutes les autres.  C’est ce qui fait la différence fondamentale entre nous et les terroristes.

 

Cette dimension humaniste,  ce souci de la compréhension des peuples et de l’histoire sont la marque de la culture française, et il est sans nul doute l’exemple même de cette élite qui se meurt.  Bientôt,  il ne restera plus que les ultimes survivants d’une culture classique disparue,  remplacée par les technocrates bolcheviques d’une administration ignorante,  comptable de courte vue, fossoyeuse de notre propre réalité.  

 

Je ne vais pas analyser se livre, vous en faire un compte rendu, je veux simplement tenter de vous donner envie de le lire, en toute humilité.

 

Oui, « le politique maîtrise,  l’art de la communication, de la subtilité rhétorique, des allusions fines. Le militaire, lui, reste souvent dans la sincérité du premier degré ». Le soldat fait partie du monde restreint de ceux  qui ont mesuré la violence et la dure contrainte des guerres, de ceux qui ont réfléchi à l’évolution du monde et des violences. Le soldat sait de quoi il parle,  il sait qu’il est différent des autres, et le général de Villiers,  qui se souvient d’avoir été lieutenant, puis instructeur,  a appris à  les regarder et à les comprendre. Plus tard,  il regardera  les blessés dans les yeux, ceux qui prisonniers des véhicules  à peine blindés de plus de 40 ans d’âge,  non protégés des IED ou des mines, tuent,  faute d’avoir été remplacés.    

 

Il est, j’ose le dire, sans complaisance aucune,  de la trempe des de Lattre, Lyautey, Delaunay pour citer un général que j’ai aussi bien connu, il sait que «  le vrai courage c’est celui de trois heures du matin ! »  Comme disait Napoléon et  que « celui qui n’est que militaire est un mauvais militaire » comme disait Lyautey.  

 

Alors, il a œuvré, je n’en doute pas un seul instant pour tenter de protéger cette institution militaire jusqu’à la rupture, celle des armées et la sienne,  indissociablement mêlées. Il a démissionné,   non pas pour lui, mais pour servir encore, car il indique sa volonté de servir toujours.

 

Et si cela était le cas, il pourrait trouver des hommes prêts à lui donner un coup de main d’amitié, comme il aime à la rappeler,  pas parce qu’il est un chef, mais parce qu’il en a la compétence et l’expérience.  

 

 

 

Lisez son essentiel,  sa   définition  de l’autorité est celle qui me convient. L’autorité n’est «  Ni l’abus de pouvoir qui détruit l’autorité,  ni la coercition brutale, ni l’argumentation interminable, ni la dureté froide, ni la mollesse tiède, quand l’autorité est excessive, la confiance de ceux sur qui elle est exercée est trahie ». Reçu,  mon Général !

 

J’espère que ce mot lui parviendra.

 

Roland Pietrini  

 



13/11/2017
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