ATHENA-DEFENSE

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Décès du Major Pierre Bach ( actualisé)

 
J'ai le regret de vous faire part du décès de Pierre BACH, Major de l' Armée de Terre.
Il a séjourné à la MMFL de septembre 1970 à octobre 1975 et de août 1980 à juillet 1984 .Il fut aussi Secrad à Budapest, ainsi qu'en Croatie. 
 
Ses obsèques auront lieu samedi 15 mars 2014 à 10h30 en l'église de Châtel Saint-Germain, 57160.
 
 J'ai travaillé avec Pierre de 1980 à 1983, je l'ai cité dans mon livre Vostok, il est aussi le "héros" du livre  de Jean jacques Cecile, Un espion français à l’Est
Nous avions passé ensemble le concours des major en 1981 et nous fûmes reçus ensemble, les seuls cavaliers de tous les FFA, provenant de la toute petite unité que représentait la MMFL.
 
Nous avons effectués ensemble de nombreuses sorties à l'Est,  (comprendre: missions de reconnaissance et de renseignements).. Parfaitement compétent dans son domaine, il était aussi une mémoire vivante. Son dernier combat contre la maladie, ne fut pas une victoire. c'est avec beaucoup de tristesse que je présente toutes mes condoléances à son épouse Gisèle et ses enfants.

Roland Pietrini 
  
 

                                      Hommage du président de l’Amicale des anciens de la MMFL

                                       au Major Pierre Bach (Terre 1970-75 et 1980-84).

                                       A Châtel-Saint-Germain le 15 mars 2014.

 

Cher Pierre,

 

En ce moment solennel où votre famille et vos amis vous confient à Dieu pour ce grand départ mystérieux vers l’au-delà, vos camarades, anciens de la Mission Militaire Française de Liaison près du commandement soviétique en Allemagne, souhaitaient que par mon intermédiaire un hommage sincère et vrai soit rendu à cet homme droit et courageux que vous avez été, à l’exceptionnel soldat de l’ombre, combattant sans armes au service de notre pays, et à la figure très respecté au sein de notre petite communauté des anciens missionnaires.

 

Je vous ai vu arriver à la Mission en 1970, jeune adjudant, qui rapidement a fait une excellente impression et s’est fait remarquer par sa personnalité calme et posée, sa prestance et son sang-froid.

 

Et ceci n’était pas fortuit, puisque, engagé à 19 ans dans l’Arme Blindée et Cavalerie, vous vous étiez déjà distingué au cours des formations que vous avez suivies, et surtout dans l’exercice de responsabilités que vous avez exercées tôt, tant pour votre âge que pour vos grades, dans les différents régiments où vous avez servi. D’abord au 5ème Cuir à Kaiserslautern, puis au 3ème Dragons au Valdahon où comme jeune Margis-chef vous commandez un peloton de chars, et finalement au 3ème Cuir à Lunéville. Vous passez Adjudant au choix, jeune, à seulement 8 ans de service.

 

C’est donc un jeune cadre brillant et prometteur qui arrive à la MMFL et qui fait preuve d’emblée de remarquables aptitudes pour ce travail entièrement nouveau pour lui. Parfait germaniste, parlant aussi l’anglais, votre goût du travail bien fait, votre intelligence des gens et des situations, associée à un jugement très sûr faisait de vous un des meilleurs observateurs qu’ait connu la MMFL. Vous réussissez aussi à vous faire admettre rapidement dans ce groupe fermé et pas toujours bienveillant pour les novices qu’était alors la section Terre de la Mission. Vos chefs successifs n’ont de cesse de vous garder à la MMFL de sorte que ce premier séjour durera cinq années intenses et pleines d’aventures et d’expériences uniques.

 

Naturellement votre nouveau profil professionnel vous destine à la recherche du renseignement au-delà du rideau de Fer. Et dans la foulée de votre affectation à la Mission de Potsdam, en 1975 vous entamez une nouvelle expérience tout aussi enrichissante de quatre années au poste d’adjoint de l’Attaché de défense à Budapest. Votre compétence et l’expertise acquise au cours des missions en Allemagne de l’Est sont précieuses et vous confèrent une forte crédibilité auprès de vos collègues alliés, source d’échanges fructueux de renseignements. Vous êtes indéniablement alors un multiplicateur d’efficacité pour le poste de l’attaché militaire.

 

La MMFL cherchait à employer au mieux le potentiel des anciens observateurs expérimentés et qui avaient fait leurs preuves. C’est donc tout naturellement qu’elle vous recrute en 1980. Et c’est à l’occasion d’une deuxième affectation à la tête de la Mission que j’ai le plaisir de vous retrouver en 1983. Vous êtes Major, et un président des sous-officiers respecté de ses pairs et écouté de ses chefs.

 

Au cours de ces années là nous connaissons une montée sans précédent de la violence de la part tant des Soviétiques que des Allemands de l’Est, qui culminera, il y a 30 ans ce mois ci, avec l’incident tragique de Lettin-Halle dans lequel notre camarade Philippe Mariotti a été tué et ses deux compagnons d’équipage gravement blessés. C’est dans de telles circonstances que votre personnalité et vos avis pleins de sagesse ont été précieux. Je ne saurai assez vous remercier pour cela et vous dire aujourd’hui qu’un chef est honoré d’avoir des hommes tels que vous sous ses ordres.

 

La suite de votre carrière connaît ensuite les passages obligés en métropole, à la FAR ou au CRA, mais aussi de nouvelles aventures et expériences dans la recherche du renseignement dans l’ex-Yougoslavie que ce soit à Zagreb en 1992-95 ou en fin de course au Kossovo. Mais je ne crois pas trahir votre mémoire en disant que vous n’avez jamais retrouvé dans ces expériences de terrain les émotions des années de missions dans la défunte DDR.

 

Et la retraite arrivant vous n’avez pas renoncé à servir encore en prenant de nouvelles responsabilités tant au bureau de notre Amicale qu’à la présidence départementale de l’UNSOR.

 

Vous auriez pu écrire vos mémoires, mais vous avez préféré confier vos souvenirs à ancien jeune camarade, écrivain professionnel, qui l’a fait pour vous, votre style en moins. Au moins votre carrière exemplaire à plus d’un titre pour nous les hommes du renseignement, aura laissé une trace pour votre descendance.

 

Certes votre vie n’a pas toujours été facile, et vous avez connu des épreuves, dont celle, cruelle, de la maladie que vous avez affrontée jusqu’au bout avec courage et dignité.

 

Au nom de vos camarades, anciens de la MMFL, je souhaitais non seulement vous rendre hommage, mais je voulais aussi m’incliner devant le chagrin et la douleur que votre épouse Gisèle et vos enfants éprouvent en perdant un mari et un père qu’ils aimaient et admiraient.

 

Chère Gisèle, vous qui avez toujours été aux côtés de Pierre, dans les moments heureux comme dans l’adversité, nous partageons votre peine et nous vous présentons toute notre sympathie et toute notre affection.

 

À Dieu, Pierre.

Que votre terre natale de Lorraine vous soit douce.

 

 

Général (cr) Jean-Paul Huet,

chef de la section Air 1969-1972, chef de Mission 1983-1986



12/03/2014
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