"Le destin nous appelle à un champ de bataille" Poutine
"Le destin nous appelle à un champ de bataille" Poutine
Poutine et les gouverneurs des Oblasts ukrainiens annexés à la Russie
Ainsi l'annexion officielle du 30 septembre de quatre régions d'Ukraine est scellée par la volonté du peuple. « Les gens ont fait leur choix, un choix qui ne laisse aucun doute quant à leur volonté » (1), mais un peuple réduit et contraint, un peuple sous les bombes et l’occupation illégale russe. C’est donc un Poutine forcé par la défaite de son armée sur le terrain, acculé comme un cheval au recul qui baisse l’arrière-main en se bloquant, (les cavaliers comprendront), qui faute de victoire, tente de retourner la situation en faisant en sorte qu’en étant agresseur il devienne agressé.
La ficelle est un peu grosse, mais il table sur la lassitude des Européens, le froid de l’hiver, un retournement de situation, qui contraindraient les dirigeants européens de céder face aux protestations des peuples, le coup à payer serait bien trop cher pour une population peu encline à la résistance, à la privation, au déclin économique et les relais de la désinformation ne manqueront pas pour agiter les menaces, à la fois militaires sociales et sociétales. La lutte d’influence a pris tout son sens ce 30 septembre.
Un Poutine qui a annexé un morceau de territoire ukrainien, en rejouant le scénario de 2014 en Crimée, et en désignant à la fois les Ukrainiens, l’Europe, les Etats-Unis et l’Otan comme étant les seuls responsables.
Poutine, le chevalier blanc, sauveur des valeurs occidentales, en lutte contre la décadence illustrée par le wokisme, défenseur des Etats qui, à peine sortis du joug des colonisations actives, seraient toujours sous la coupe des Etats-Unis, de la France et de l’Europe, pilleurs de richesse.
Car son discours de la Place Rouge devant une foule fortement influencée par des années de propagande, pire que ce qu’elle avait connue lors de l’Union Soviétique, tant elle touche tous les leviers des influences, ne voit pas le danger qui les menace. Ce danger est le retour à un système autoritaire et sanguinaire.
Le sang versé en Ukraine par les soldats russes issus des basses couches de la société ne scellera pas le renouveau slave, bien au contraire. Par la mobilisation en cours, dont on voit les effets et les limites, la société russe va vers une sorte de déliquescence, alors que par effet inverse, les sociétés occidentales progressivement pourraient se réveiller, en constatant l’urgente nécessité de résister et de recréer des moyens de résilience.
Tout le danger de cette guerre est celui de l’impasse stratégique dans laquelle Poutine s’enferme, sur le terrain, il ne peut gagner cette guerre, et l’Ukraine ne peut le contraindre à reculer. L’Occident doit remettre en cause un certain nombre de ses certitudes et la Russie devra-t-elle en faire autant ?
Cette voie de la sagesse est la seule possible. Mais je crains qu’il ne faille passer par un conflit généralisé, le processus est en cours, il sera difficile de l’arrêter.
Roland Pietrini
(1) Vladimir Poutine le 30 septembre 2022
Mon dernier livre est sorti le 30 septembre
Les Sentinelles oubliées – Editions Pierre de Taillac
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