Le temps de l’engagement est venu…
Le patriotisme désigne le dévouement d'un individu envers le pays qu'il reconnaît comme étant sa patrie.
Dans un peu plus d’un an, des élections majeures auront lieu en France, le peuple souverain élira un monarque républicain, selon l’expression restée célèbre de Maurice Duverger, juriste et professeur de droit. Elle se fera si d’ici là une crise mondiale majeure ne survient, car je ne crois plus à l’équilibre de la terreur entre puissances disposant de l’arme nucléaire. (1)
En effet, si l’arme nucléaire est en mesure de garantir « la paix nucléaire », elle n’a jamais depuis 1945 empêché les conflits entre les grandes puissances sur des terrains « neutres ».
Nos faiblesses structurelles et militaires, notre interdépendance avec nos alliés, notre perte de souveraineté, notre incapacité à la résilience révélées par cette pandémie qui a démontré notre incapacité à la réaction démontre notre affaiblissement et notre inaptitude au combat.
Le soldat est le seul dans notre société à avoir intégré le fait que le risque qu’il prend peut se solder par sa propre mort. Or la société occidentale à laquelle nous appartenons est désormais bâtie autour d’un principe de précaution qui participe à la construction d’un homme nouveau, un homme du XXI° siècle que je baptiserais ainsi « timidis sapiens sapiens » (je revendique la paternité de ce vocable) en d’autres termes, l’homme timoré. Le masque que nous portons à l’extérieur, qui ne sert à rien comme chacun le sait, bâillonne autant les bouches que les cerveaux. Le timidis sapiens est déjà hominem oboedientem, homme soumis, dont la virilité se visitera dans les musées, à condition qu’ils en restent d’ouverts.
Le prochain président, homme ou femme, devra donc démontrer sa capacité à gérer les crises, toutes les crises, autant intérieures qu’extérieures que celles-ci soient sanitaires, économiques, migratoires, sociétales et ce sans exclure les guerres qui ne sont plus une hypothèse. Il devra aussi réparer des dizaines d’années de déclassement et d’indigence.
Mais en réalité quel est son véritable pouvoir ? La constitution de 1958 avait considérablement renforcé le pouvoir du Président de la République, et l’Europe des cinq nations était une Europe des Nations alors qu’elle est aujourd’hui une Europe de la destruction progressive et assumée des Nations.
Le 17 octobre 1989, alors qu'il participe à l'ouverture de la quarantième année académique du Collège d'Europe, Jacques Delors expliquait qu'il voit dans le principe de subsidiarité « l'inspiration pour concilier ce qui apparaît à beaucoup comme inconciliable : l'émergence de l'Europe unie et la fidélité à notre nation, à notre patrie ; la nécessité d'un pouvoir européen, à la dimension des problèmes de notre temps, et l'impératif vital de conserver nos nations et nos régions, comme lieu d'enracinement ; l'organisation décentralisée des responsabilités, afin de ne jamais confier à une plus grande unité ce qui peut être mieux réalisé par une plus petite ». Or, depuis nous avons fait l’inverse, par l’abandon progressif de notre souveraineté au nom de l’intérêt commun et selon le principe qu’à plusieurs nous serions plus forts.
Outre les institutions politiques européennes, le Comité économique et social européen représente la société civile et les partenaires sociaux, le Comité des régions représente les autorités régionales et locales, la Banque centrale européenne est responsable de la politique monétaire européenne, la Banque européenne d’investissement finance les projets d’investissement de l’UE, le Médiateur européen protège les citoyens et les entreprises de l’UE contre les risques de mauvaise administration et de surcroît, des agences spécialisées ont été créées pour remplir certaines missions techniques, scientifiques ou administratives.
C’est donc Bruxelles qui en réalité fixe la politique économique et budgétaire de la France.
« Le cimetière des nations, c’est l’Europe ! Viviane Reding en 2013, vice-présidente du Conseil européen, le déclamait sans complexe ni précaution, sur le ton de l'oraison funèbre : "Les Nations doivent obéir à Bruxelles, nous sommes "le vrai pouvoir.". (...) Les politiques intérieures n'existent plus." Reprenant ainsi la phrase détournée d’Harold Wilson, premier ministre du Royaume-Uni qui, le lundi 23 janvier 1967, indiquait devant l’assemblée européenne « Qui refuse le changement est l’architecte de la décrépitude. La seule institution humaine qui refuse le progrès est le cimetière. » On a vu ce que cela a donné, pour le Royaume Uni, le refus de l’Euro et le Brexit pour la reconquête de sa liberté et pour la France la soumission et le déclin.
Pire encore, la Cour de justice de l’Union européenne (cjue) qui est fondée aujourd’hui sur un consensus autour de l’idée selon laquelle la Cour a le droit d’exercer un pouvoir fort en imprimant sa marque sur le processus d’intégration européenne à travers une jurisprudence considérée comme « audacieuse » dicte le droit. L’Europe des juges se superpose à la République des juges que nous subissons, les deux ensemble nous interdisent par exemple la lutte nécessaire contre l’immigration irraisonnée, avec les conséquences de nous savons.
Cette Europe-là a enfanté un nouveau totalitarisme, un totalitarisme juridico-administratif paralysant toute initiative, générateur de normes en tout genre, appliquant le dogme du sans frontiérisme, résolument mondialiste et pro-migration. La déconstruction de notre histoire est en marche (2) et le président Macron en est tellement convaincu qu’il voit l’avenir de la France dans sa propre négation.
Le mal serait donc le mâle blanc hétérosexuel, l’avenir serait à la mixité, au multiculturalisme et pour l’atteindre il faut donc déconstruire notre histoire. Emmanuel Macron a le mérite de ne pas déguiser sa pensée.
Je vous le dis tout net, une reconduction d’un tel personnage à la tête de l’Etat signerait définitivement la fin de notre histoire millénaire.
Et pour rajouter à ce funeste destin, notre Président, jamais en retard dans sa vision dogmatique « mondialo-européiste » et universaliste institutionnel (3) en redemande encore, en promouvant une politique étrangère renforcée au niveau de l’Europe et une défense européenne dans le pacte atlantique, deux raisons supplémentaires qui expliquent notre absence quasi totale sur le plan international. Nous sommes devenus des zombis institutionnels, il nous reste encore quelques scories, qu’il s’empressera de brader ou de détruire.
Après 76 ans de paix mais en réalité de conflits ininterrompus (4), avec une population mondiale en 2021 de 7,83 milliards d'habitants et une projection sur ce rythme à 9,7 milliards en 2050, (étude de Lancet) avec une exception, l'Afrique qui selon les récentes projections des Nations Unies, devrait doubler sa population d'ici à 2050, passant d'un milliard d'habitants aujourd'hui à près de 2,4 milliards, nous ne pouvons concevoir un avenir de paix.
Nécessairement il se passera quelque chose et je crains que ce ne soit pas l’avènement d’un Nirvana mais celui indiqué par le bouddhisme c’est-à-dire selon cette religion, l’extinction du désir humain, entraînant la fin du cycle des réincarnations.
Cette élection a minima sera donc comme toutes les autres considérée comme décisive, et comme d’habitude, risque de ne pas changer grand-chose puisque nous avons fait acte de reddition en raison de notre soumission aux jurisprudences du Conseil d’Etat, de la Cour de cassation et du Conseil constitutionnel.
La décision se fera probablement sur un malentendu, à moins que des juges, avec la complicité de quelques médias, ou l’inverse, décident d’éliminer au préalable l’un ou l’une pour le bien de ce bon peuple, à qui on se doit de dicter ce qu’il convient de faire.
À moins qu’une candidate puisse réellement incarner une forme d’espoir et arrive à franchir « le plafond de verre » (5) sans le briser en rassemblant autour d’elle tous les citoyens qui sentant venir la fin de l’histoire lui fasse confiance.
Elle devra convaincre en augmentant sa compétence et clarifier sa pensée sur de nombreux sujets, l’économie, la géopolitique, la défense, la sécurité, et s’entourer de personnalités charismatiques.
Un gouvernement avec un Philippe de Villiers aux affaires étrangères et à l’Europe, un Zemmour à l’intérieur, Marion Maréchal à l’éducation et à la jeunesse, un général tel que Lecointre à la défense, Michel Onfray à la culture, Jean-Paul Garraud à la justice, Robert Menard à la décentralisation, il faudra trouver un ministre de l’Économie, et un Premier Ministre avec des épaules et de l’autorité, alors, ce gouvernement aurait un sens.
Il faudra donc choisir, non pas entre une droite qui a trahi et une gauche islamo-compatible, mais entre ceux qui croient encore à l’avenir des nations, entre les souverainistes et les mondialistes, entre les patriotes et les cosmopolites. (5)
Vous l’avez compris, je suis résolument patriote et souverainiste, partisan d'une Europe des nations souveraines, partisan d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural.
Le temps de l’engagement est venu.
Roland Pietrini
(1) Selon moi, deux Nations possédant l’arme nucléaire mais qui sont aussi des puissances classiques de niveau comparable s’affronteront en se menaçant de l’arme ultime sans jamais l’utiliser si le conflit ne menace pas directement leurs territoires respectifs.
(2) le 18 avril, Emmanuel Macron a déclaré : « Nous devons déconstruire notre propre histoire.
(3) L’universalisme institutionnel considère que tous les peuples doivent être représentés dans la conduite des affaires du monde (mondialisation démocratique). L’universalisme républicain, doctrine d'origine française, qui décrit la république comme unie et indivisible et dont tous les citoyens sont égaux en droits, propose son modèle comme idéal universel.
(4) Entre 1946 et 1991, le nombre de conflits armés impliquant un Etat a triplé. Depuis 1945, les pays engagés dans le plus grand nombre de conflits internationaux ont été le Royaume-Uni (21), la France (19), les Etats-Unis (16) et la Russie (9). Actuellement 60 conflits sont en cours dans le monde.
(5) Le plafond de verre est une expression américaine datant de la fin des années 70. Il désigne les « freins invisibles » à la promotion des femmes dans les structures hiérarchiques. Il constitue un obstacle dans l’évolution de leur carrière au sein de l’entreprise et limite leur accès à des postes à responsabilité. On constate que les femmes sont moins souvent promues que leurs collègues masculins, et ce dans toutes les catégories sociales. D’autre part, elles sont particulièrement pénalisées avant leurs 35 ans, c’est-à-dire pendant la période où elles sont susceptibles d’avoir des enfants. Dans le domaine politique, par extension c’est surmonter des forces contraires.
(6) Qui s'accommode de tous les pays, de mœurs nationales variées.
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