ATHENA-DEFENSE

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Les centurions d'Alexandre

Tous les livres racontent des histoires, celui-ci raconte une histoire totalement méconnue que peu de gens ont vécu. J'ai croisé le Lieutenant-colonel Manificat à la MMFL, n'y voyez pas du copinage, ce livre est tout simplement exceptionnel  et je vous encourage à le lire.  J'ai aussi croisé lors de ma carrière des jeunes sergents du 1° RPIMa,  ils ont eux aussi quelque chose que j'ai aimé  dans leur regard. Bonne lecture.  

 

 

Je remercie donc vivement le général Patrick Manificat auteur des « Centurions d’Alexandre au éditions H§C d'avoir  accepté en exclusivité  de répondre aux questions d’Athéna défense.  (1) Le général Manificat est par ailleurs auteur de nombreux livres sur La MMFL de Potsdam. Le livre est à commander dans toutes les bonnes librairies et en ligne sur les diffuseurs habituels. 

 

 

 

 

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Athéna Défense : Mon général, pouvez-vous vous présenter?

 

Saint-cyrien de la promotion « Vercors » (1960), j’ai commandé notamment le Groupement opérationnel du 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Bayonne et le 11e Régiment parachutiste de choc. J’ai été l’adjoint du chef de la MMFL à Potsdam de 1982 à 1985. Par la suite, après avoir été professeur à l’Ecole supérieure de guerre et auditeur à l’Institut des hautes études de défense nationale, j’ai dirigé le Bureau « Renseignement » de l’armée de Terre puis exercé les fonctions de sous-directeur « Recherche » à la Direction du renseignement militaire. C’est en 1997 que j’ai terminé ma carrière, partagée entre l’action et le renseignement, à la tête de l’Ecole nationale des sous-officiers de l’armée de Terre de Saint-Maixent.

 

Athéna Défense :  Vous avez écrit de nombreux livres sur la MMFL, Pourquoi sur le 1° RPIMa et précisément sur  le Groupement opérationnel (GO).

 

C’est parce que la MMFL était une unité restée méconnue alors que ses activités de recherche du renseignement en RDA méritaient d’être relatées que j’ai écrit trois livres sur cette unité et c’est pour les mêmes raisons que je raconte aujourd’hui la brève existence du Groupement opérationnel dont les interventions en Afrique sont restées discrètes et pour la plupart méconnues. Dans les deux cas, les unités dont je parle ont été dissoutes, le secret qui entourait leurs activités n’a plus lieu d’être et les aventures vécues méritent d’être contées.

 

Athéna Défense :  Pourquoi ce titre?- Les Centurions d'Alexandre.

 

 

En juillet 1979, l’hebdomadaire L’Express avait fait sa une avec un photomontage du Président Giscard d’ Estaing en tenue léopard et béret rouge sur la tête sous le titre « Les Centurions du Président » en référence aux nombreuses interventions des parachutistes français en Afrique diligentées par le Président. Il s’agit donc d’un clin d’œil puisque les membres du Groupement opérationnel de Bayonne étaient de leur côté les centurions d’Alexandre de Marenches, le directeur du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), l’ancêtre de la DGSE d’aujourd’hui.

 

Athéna Défense :  Quel est la différence entre actions secrètes et actions  discrètes ?

 

Les actions secrètes ou clandestines sont généralement menées en tenue civile et peuvent être niées par le gouvernement qui les prescrit. Les actions discrètes le sont en tenue militaire et le personnel qui les exécute est couvert par la hiérarchie qui l’ordonne. Les activités que je relate sont en majorité discrètes. La protection accordée à certains dirigeants était secrète mais elle a déjà été révélée par ailleurs. Ces personnalités étant aujourd’hui décédées le maintien d’un secret de Polichinelle n’a aucune justification.

 

Athéna Défense :  Pourquoi un renfort du service action de la DGSE s'est-il imposé à une certaine époque?

 

 

Avec l’apparition du terrorisme, la DGSE a fait le constat que les effectifs de son service action ne lui permettaient pas de réagir efficacement à l’étranger. Le 11° choc avait été dissout et il manquait un élément militaire connaissant les procédures opérationnelles des clandestins et capable de coopérer avec cette partie invisible. Le GO a été créé, entraîné et employé pour cette raison.

 

Athéna Défense :  L'Afrique était  un champ d'action privilégié pour les actions clandestines, faut-il comprendre que désormais c'est du passé?

 

Je ne le pense pas. La lutte contre le terrorisme a remplacé la lutte contre le communisme, mais l’Afrique reste un champ d’action très fréquenté. A la lumière de l’expérience passée, la DGSE s’est étoffée de façon significative et elle est mieux armée pour mener des actions clandestines en complète autonomie. De leur côté, les Forces spéciales se sont considérablement développées et leur champ d’action privilégié est encore sur le continent africain et au Moyen-Orient. Mais ni la DGSE ni le COS ne communiquent sur leurs activités en cours, ce qui justifie votre interrogation.

 

Athéna Défense :  Lever le "voile" sur les  200 parachutistes de ce GO n'est-il pas le meilleur chemin pour leur rendre hommage?

 

C’est tout à fait exact. Les rangs des anciens membres du GO s’éclaircissent, ils n’ont pas à rougir de leurs activités passées au sein de cette unité qui méritent d’être mieux connues et qui peuvent intéresser le grand public car elles apportent un éclairage nouveau sur des évènements passés. Et comme ceux qui les ont vécus ont des points communs avec les opérateurs des forces spéciales d’aujourd’hui, c’est un double hommage que je me risque à leur rendre au travers ce cet ouvrage.

 

Athéna Défense: Merci mon général. 

 

(1)    Itv réalisée par Roland Pietrini

 



11/04/2019
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