ATHENA-DEFENSE

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Mali. Mais on a gagné une bataille, pas la guerre..

Voilà donc une première phase de manœuvre réussie pour une armée française qui a démontré l’ensemble de ses capacités tactiques et des ses savoir-faire, mêlant 3° dimension, appuis feux, largage de parachutiste, manœuvre des forces spéciales, projection de forces. Mais que l’on ne s’y trompe pas, cette opération fut d’abord et avant tout, une opération  de renseignement d’envergure intégrant l’ensemble de nos moyens nationaux, satellite d’observation,  nacelles de renseignement sous mirage F1 ou Rafale, moyens d’observation et d’écoutes  avec nos Atlantique 2 de la Marine aussi à l’aise au-dessus des mers qu’au-dessus du désert,  nos AWACS  (1 seul aurait été engagé pour coordonner l’action de nos frappes aériennes) sur Tombouctou, sans oublier les Drones Harfang français appuyés par les drones américains, sans oublier les équipes d’observation dans la profondeur  du 13° RDP et  autres CPA10 et 20 de l’armée de l’air et les commandos marines.

 

 

La pertinence de nos choix pour conserver une capacité d’OAP (opération aéroportée même limitée) a démontré son utilité pour placer un verrou au nord de Tombouctou, ainsi que les posers d’assaut du 3/61 Poitou. ..

 Une magnifique démonstration de ce qui perdure de nos capacités, avec au sol des troupes aguerris mais équipées de matériels VAB et Sagaie âgés de plus de 30 ou 25 ans, qui vont souffrir sur les pistes africaines ans compter la saison sèche qui arrive et dont la protection est insuffisante face à l’armement puissant et mobile de Toyota équipés de mitrailleuse de 14.5mm et de bitube de 23mm sans oublier les SPG et autres missiles légers.

 

Bref, une victoire sans véritable combat au sol, (mais cela est déjà une victoire)  grâce à une manœuvre menée en deux temps puis simultanément : Coup d’arrêt sur les colonnes se dirigeant vers le sud, destruction des éléments avant leur dispersion,  et des objectifs statiques ( dépôt, camp)  dans la profondeur, sécurisation des grands axes  par les troupes au sol, qui ont pour certaines parcourues plus de 900 km..

 


 

Mais il ne faut pas que l’arbre cache la forêt, cette manœuvre parfaitement exécutée, que peu d’armées au monde auraient pu réaliser, n’aurait pu s’effectuer sans l’aide de moyens de projection allié, C17 britanniques et américains, AN124 loués aux Russe et Ukrainiens, complétés par nos moyens maritimes, le BPC Dixmude ou affrété,  l’Eider  depuis Toulon. 

 

Le meilleur si je puis dire, reste à venir, et c’est là que nous jugerons de la volonté politique, d’exploiter cette bataille gagnée, qui n’est pas la guerre, loin s’en faut.. Continuerons-nous à exploiter cet avantage ? Ou bien,  nous contenterons-nous de rester l’arme au pied, dans l’attente de la constitution d’une force africaine, en simple devenir ? 

 

Retirer, nos troupes au sol pour laisser à l’aviation le soin de contenir une reconstitution de forces djihadistes (terme réducteur et inexact, pour faire court) serait sans aucun doute une erreur.  Le danger que le terrorisme s’exporte là où il se trouve déjà, en Algérie ou ailleurs, compte tenu des frontières poreuses, démontre, si nécessaire,  qu’il faut casser et briser leurs capacités de nuisance, sur leurs arrières, avec un droit de poursuite éventuel, y compris en Libye..  C’est en exploitant immédiatement notre avantage, sans leur laisser le temps de reconstituer leurs forces, sans leur laisser le temps de recevoir d’aides extérieures par un apport en hommes et matériels,  sans leur laisser le temps de profiter d’un pourrissement de la situation en laquelle ils espèrent, que nous éradiquerons ce problème au moins pour un temps.

 

Ce raid, parfaitement réussi dans la profondeur, les  frappes de précision et l'opération aéroportée pour la reconquête de la boucle du Mali, témoigne d'un impressionnant savoir-faire, comme le disent si justement les observateurs dont nous sommes. 

 

Il n’en reste pas moins vrai, que les "élongations" sont considérables. Tombouctou est à 700 km de Bamako – Soit la distance entre Paris et Marseille..  Ce n’est pas le moment de baisser les bras.. Les Etats-Unis et autres nations devraient au moins reconnaitre notre capacité à imaginer et mener une manœuvre à la Leclerc lorsqu’on a les coudées franches.. Quant aux autres nations, celles qui nous regardent les mains dans les poches, ils ne leur restent plus qu’à en sortir de la monnaie, car tout cela coûte cher… N’est ce pas Madame Merkel ?

 

 

 

 



29/01/2013
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