ATHENA-DEFENSE

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Un peu d'économie...

 

 

La croissance européenne  en complément  de la maitrise des dépenses et de la diminution de la dette était au cœur du débat  lors de la dernière ligne droite de l’élection présidentielle. Selon Keynes
l’Etat doit intervenir lorsque l’économie est défaillante. La relance keynésienne prônée par une partie de la gauche, est une relance par le levier de la consommation. Or cette politique qui a des effets bénéfiques à court terme, renchérit le coût du travail et relance en partie l’inflation, ce qui va à l’encontre de la compétitivité indispensable pour lutter contre les méfaits de la mondialisation. La politique d’intervention économique est souvent  liée en apparence,  à une politique sociale de réduction des inégalités. Or en fait les inégalités finissent par se creuser. 
C’est l’Etat-providence à qui on demande de tout régler. C’est une tentation bien française basée sur un système extrêmement hiérarchisé et centralisé. Culturellement nous sommes colbertiste, c'est-à-dire profondément protectionnistes dans l’âme. 

 

Or François Hollande fait partie à gauche d’une tendance plus modérée, plus équilibrée, moins keynésienne, et il y a peu de chance qu’un gouvernement de gauche en 2012 fasse la même erreur que celle qui a été faite en 1981, celle qui a débouché sur un plan de rigueur dont on a payé longtemps les conséquences. 

 

Les conditions sont d’ailleurs différentes. La politique monétaire se situe au niveau européen. La BCE fixe les règes de l’inflation et bride toute politique de relance par une relance de la consommation circonscrite à un seul pays, cela n’aurait d’ailleurs aucun sens. La croissance ne peut donc se faire que par une relance de l’investissement, dans un cadre de maitrise des dépenses contraint. La marge de manouvre est étroite, mais elle existe..  

 

La  négociation européenne qui va s’ouvrir le 23 mai, à l’occasion du conseil européen montre que l’Allemagne ne peut seule fixer les règles du jeu européen. Elle dépend des économies des pays partenaires pour 40% de ses exportations. Il y aura donc une négociation âpre, mais Hollande peut faire bouger les lignes.  Le mot « croissance» revient dans le vocabulaire  à cause
aussi de l’évolution économique intérieure de l’Allemagne, parce que les récessions du reste de l’Europe ont une conséquence sur  sa politique intérieure. L’Allemagne commence à comprendre qu’à trop vouloir serrer la vis  de l’Europe, elle se tire une balle dans le pied.

 

Je suis donc malgré les discours d’Angela Merkel : "Chacun doit s'en tenir à ce que nous avons décidé. Vingt-cinq pays ont signé le pacte budgétaire" relativement et modérément optimiste « la Bundesbank vient de déclarer que "l'Allemagne pourrait dans le futur avoir un taux d'inflation plutôt supérieur à la moyenne de la zone euro". Ce qui est plutôt un signe positif en faveur d’une relance que l’on ferait sans le dire. L’avenir risque d’être passionnant.



10/05/2012
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