ATHENA-DEFENSE

Alors que Bruxelles adresse de nouveau, un avertissement à la France, pour rappeler Paris à son devoir de réformes, alors que le bateau prend l’eau de toute part, et que les parlementaires s’affrontent et désignent d’un doigt vengeur ceux qui auraient par le passé le plus fautés. Le gouvernement de la France ne sait comment se sortir de la situation provoquée par l’affaire Cahuzac

La France profonde attend des mesures structurelles afin de relancer une économie atone après les atermoiements d’un président dont la normalité « détonne ».  Le parlement et le sénat votent sur le mariage gay. Ce qui pour le moins divise, au lieu de rassembler. Y avait-il urgence ?  Mais, déjà,  après le discours de session de rattrapage du président,  parlementaires comme sénateurs se dressent conte la diffusion de leur patrimoine..  Cette mesure prise à la va-vite, dans l’urgence d’un discours présidentiel désespérant sinon désespéré traduit une réponse hâtive, mal ficelée  et qui se révèle en fait comme une mesure inadaptée.  Le problème n’est pas de savoir ce que les élus possèdent, mais ce que les élus acquièrent grâce à leur position, leur influence, leur connaissance des dossiers, bref, sur la tentation de  corruption, conséquence d’un pouvoir qu’il détienne de par la volonté du peuple.  

Une seule mesure serait souhaitable, celle d’interdire le cumul des mandats et d’interdire de que le politique devienne une profession à vie. Nous voyons les mêmes têtes depuis trop longtemps !

De l’air, de l’air !  Comment demander à ses professionnels de la politique à vie, (quelle que soit leur compétence) de ne pas être tenté par la corruption active ou passive ?  

Quant aux réformes, elles sont dictées par notre infériorité capacitaire, qui  est parfaitement identifiée, et se résume en une périphrase:  Notre manque de compétitivité.  

La part des exportations françaises dans le monde ne cesse de baisser, à un rythme beaucoup plus important que celui de nos voisins comparables. Le coût de fabrication de nos produits  est tout simplement trop élevé.

Le traitement social en partie  basé sur un modèle d’assistanat est  totalement dépassé, il est trop important pour des recettes qui ne couvrent plus les dépenses. Et d’ailleurs  ne profite pas forcément à ceux qui en auraient le plus besoin.  Le chômage est une maladie endémique, il est une conséquence de notre immobilisme coupable..

L’éducation nationale ne remplit plus, ni son rôle intégrateur ni celui de préparer les jeunes générations aux réalités de l’entreprise. Ce n’est pas nouveau. Le monde de l’éducation méprise le monde de l’entreprise.  Culturellement la France est restée à la lutte des classes, alors que le credo devrait être celui de l’espérance en l’ascenseur social en associant les entreprises plus étroitement à la définition des programmes. 60% des enfants qui rentrent en 6° ne maîtrisent pas totalement la lecture..

La France est en panne, l’affaire Cahusac renforce cette crise morale et profonde dans laquelle nous sommes engagés.  Elle n’est que le révélateur d’un mal plus profond, celui d’une élite politique usée jusqu’à la corde, sans autorité, sans volonté, sans imagination.. La France méritait un président mou et sans vision d’avenir, il est reflet de ce qu nous sommes, puisqu’il a été élu..  La normalité dont il se réclame est un non-sens de communication.  De Gaulle était tout sauf « normal », Churchill l’était-il ? Thatcher ? Même Giscard innovait.. Les Français l’ont viré.. Quant à Sarkozy les Français  aussi finiront par  le regretter..    

Le politique est désormais le domaine des communicants de tout poil, professeurs Diafoirus de leurs propres contradictions. L’instant dicte les comportements. Au détriment  du long terme.

D’autres affaires vont sortir de l’ombre,  confusément nous savons qu’ils savaient.. Moscovici est dans la tourmente.  La peur a changé de camp. Va-t-il reculer notre président ? La vérité doit être dite aux français, le temps des privilèges a vécu.