ATHENA-DEFENSE

Il me semble que le courage intellectuel  va se soi, lorsqu’on se pique d’être un être doué de raison qui place l’activité de l’esprit comme tout préalable à l’action. Or, il n’est pas nécessaire de remonter loin dans l’histoire pour trouver des exemples où il faut un sérieux courage intellectuel, pour remettre en cause les idées reçues ou pour contester un fait historique ou religieux? Il est vrai qu’aujourd’hui on risque un procès ou une fatwa à défaut de bucher et que, lorsque l’on risquait le bucher s’agissait-il de courage intellectuel ou de courage tout court ?

Le courage intellectuel s’est aussi se persuader que l’on peut donner un avis à une question posée, alors que l’on subodore ne pas posséder l’ensemble des éléments pour y répondre.. C’est le cas pour ce billet.. Quelle outrecuidance ou inconscience n’ai-je pas, pour participer à un débat à propos duquel on ne se sent pas plus ni moins compétent que les excellents commentateurs qui me précèdent ? .. Peut-être parce qu’à défaut de courage intellectuel j’ai une certaine propension à mettre mon grain de sel là où celui-ci n’est pas indispensable.. Et pourtant j’avoue prendre un certain plaisir intellectuel à m’en mêler.. J’en conclue provisoirement que courage intellectuel et inconscience peuvent aller de pair, de même que courage intellectuel et esprit de contradiction. André Gide disait : Je n'écris plus une phrase affirmative sans être tenté d'y ajouter, « peut-être ». Peut-être que le courage intellectuel est le fait de quelques hurluberlus capables de ramer à contre courant en imaginant que la rivière finira bien par être en pente.. Il y faut un certain courage, cela me plait, et puis le risque n’est-il pas un élément du progrès ? Dans cette société où le principe de précaution est devenu un dogme, il faut un certain courage intellectuel pour bousculer les consciences et s’indigner.. Tiens, l’indignation n’est-elle pas un élément indispensable à la contradiction ! Mais je m’égare, peut-être ?