ATHENA-DEFENSE

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A propos de "L'art français de la guerre" du prix Goncourt et d'Houellebecq, de Schoendorffer et d'autres choses..

Oui je l'ai lu, juste pour voir, en me donnant des coups de pieds aux fesses, avec d'énormes à priori, je me méfie toujours des prix Goncourt, et je n'ai pas été déçu, je me suis ennuyé comme devant un film de guerre pour feuilleton à la télé, avec le béret de travers et le chevelu approximatif, bref Alain Delon jouant les officiers paras en Algérie.

Où es-tu Jean Pouget ? Pierre Schœndœrffer, Malraux, tiens, oui, j’ose.. Savoir écrire en utilisant le passé simple et l’imparfait du subjonctif n’est pas si commun, mais de là ? Ce n’est pas la pornographie qui me gène, même pas la violence, c’est l’à peu près, l’inexactitude, le treillis mal taillé, l’émotion inexacte. Qui citera demain « l’art français de la guerre » en référence, Nous avons tous des souvenirs d’émotion, mais voyez-vous, la description en Indochine d’officiers français réunis autour d’un autel dans une église en ruine.. Me fait marrer.. Je cite : « La sainte table était parfaitement dressée, avec nappe blanche et assiette de porcelaine à filet bleu.. Leur képi blanc impeccable posé à coté (au hasard Jenni le képi blanc est réservé aux soldats, les officiers et sous-officiers ont un képi noir), les officiers étaient servis par un planton à jaquette dont tous les gestes montraient la grande compétence.. »

Nous sommes si loin du crabe tambour.. Pardonnez moi je suis primaire, je ne saisis pas vraiment si l’art consiste à raconter des conneries. Quitte à lire des Goncourt, je préfère Michel Houellebecq, lui au moins il sait de quoi il parle, et il a du talent. Bref je suis réticent, je ne voudrais pas être cruel, ce n’est pas un mauvais livre, c’est un non livre. Je ne retiens du titre que son approximation du mot guerre, et son oubli de l’art. Il faut oser dire « qu’il suffisait d’avancer et de baisser la tête pour éviter les balles » « les chars Tigre avançaient en écrasant l’herbe » Chaque page que je tourne comporte ses outrances.. Page 216, la description d’un hôpital de campagne me transporte de joie.. L’infirmière en blouse blanche apportant des flacons et des pansements.. Tout cela respire le vécu, l’authentique, quand je vous disais, le synopsis de 632 pages d’un film à faible moyen où les explosions sont simulées par des pétards, les fumigènes mal orientés ne cachent pas le micro du perchiste qui a perdu son béret, d’où je suis ressorti aussi circonspect que j’y suis entré.

Mais ce que j’ai retenu de Houellebecq, autre prix Goncourt est moins le contenu que le contenant.. Sa petite musique est de celle qui caractérise les bons auteurs, ceux qu’on lit avec bonheur, parce qu’ils savent provoquer chez le lecteur cette connivence et ce désir, d’entrer dans le jeu, de baisser la garde, au risque de se mettre en danger. Alors parfois le miracle se produit, au détour d’une phrase, on se prend du plaisir en plein cœur, j’allais dire en pleine gueule.. Je me fiche donc de savoir si « la carte est plus importante que le territoire » ce qui m’importe c’est sa petite musique, qui tient autant de l’anecdote que de la pensée profonde, Houellebecq ne parle que de nostalgie, c’est à la fois morbide et jubilatoire, vain, inopportun, iconoclaste et terriblement convenu.. Bobo et néocon.. Cela me plait parce que sa réalité prend forme et fini par exister.

Dernier point: J’ai lu le texte d'Alexandre Jenni, en forme d’explication sur le sens à donner à son roman,  dans la revue de la défense nationale, cela me réconcilie, un peu, avec le personnage, mais pas avec son « L’art français de la guerre », mais cela n’engage que moi, j’ai n’ai pas trouvé de petite musique, même pas un murmure, mais je l’ai déjà dit.



08/04/2012
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