A propos de l’ hommage aux soldats morts pour la France
Caporaux à titre posthume et chevaliers de la légion d’honneur, voilà ce que la Nation française offre à ses deux morts au combat. J’avoue être circonspect, attentif et prudent. Je sais que je risque de choquer, mais ces soldats, s’ils n’ont pas choisi leur mort, avaient choisi leur métier. Ils étaient volontaires, et cet engagement reprend tout son sens lors de ces conflits dans lesquels nous sommes engagés et au cours desquels le risque d’être tué est inhérent à l’intervention. Ils sont morts pour la France et nous leur devons du respect.
Mais en cette occasion, je pense à tous ceux qui n’ont eu droit ni aux honneurs, ni même au respect, ni à la reconnaissance de la nation. A ceux des guerres secrètes, à ceux qui sont morts au Tonkin dans les rizières sans sépultures, à ceux d’Algérie qui sont morts faute de soin dans le djebel, à ceux qui se sont transformés en lumière dans leur avion abattu, à ceux qui ont brûlé ou qui se sont noyés hors de leur navire torpillé. A tous ceux qui sont morts à l’entraînement et en formation.
Alors la Nation en fait-elle trop ou en fait-elle pas assez ? Ces cérémonies, grand-messe offerte aux soldats est un signe de reconnaissance de la Nation, nécessaire certes, à la condition d’expliquer aux citoyens et aux jeunes le sens de ces sacrifices.
Porter les valeurs de la République là où ça va mal a un sens, si la nation et les politiques qui en ont la charge ne tenaient pas un discours ambivalent, en ne donnant pas suffisamment de moyens à nos soldats d’intervenir tout en les exposant. Réduire encore et encore les effectifs est irresponsable.
Prouvez votre volonté de maintenir notre défense à un niveau suffisant pour avoir le niveau nécessaire à votre politique, que vous avez choisi pour la France! Soyez digne mais ne vous servez pas de ces sacrifices!
Leur dévouement n’est pas le vôtre, leur dévouement est le leur, au nom de la nation française tout entière réunie autour de leur famille, de celle du 8°RPIMA et de tous les camarades qui savent ce que c’est que de risquer sa peau.
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