ATHENA-DEFENSE

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A propos de l'Ukraine ( réactualisé) : le battement d'ailes d'un papillon au Brésil provoque-t-il une tornade au Texas ? Une réflexion sur notre propre crise.

à relire suite à l'accord récent de Minsk n-CRISE-UKRAINE-large570.jpg

  

Viktor Ianoukovitch a quitté Kiev en direction de Kharkiv ( Karkov en russe) , ville pro-russe acquise au parti des Régions du président, située à l'est de l'Ukraine. Le  président du parlement, Viktor Ianoukovitch a tenté de prendre l'avion vers la Russie mais a été empêché de passer à la frontière. Depuis, il n'a plus donné signe de vie.

 

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C’est souvent par un communiqué laconique que  se terminent les révolutions. L’Ukraine nous a ramenés, en un temps, cela n’est pas si ancien, de guerre froide comparable à celui vécu en Pologne, en Hongrie, en Roumanie, en Bulgarie, en RDA,  partout où le joug totalitaire ne pouvait qu’être ébranlé par le souffle de la liberté, même si celle-ci a parfois a été dévoyée.  

Ces phénomènes nous montrent et les commentateurs auront beau tordre l’évidence,   que ces soubresauts échappent aux classifications traditionnelles, c’est-à-dire politiques. Pourtant, à l’évidence, les révolutions ne peuvent venir que du peuple, c’est-à-dire des profondeurs d’une société. Le politique n’étant par la suite qu’un élément de récupération non dénué de calcul.

Il faut constater que  du chaos naît parfois l’harmonie nécessaire, ce n’est qu’une question de temps et que de la violence ne peut  que surgir la paix, question aussi  de temps. De ce  chaos  d’apparence peut surgir  la clarté et du désordre, à terme, l’ordre, comme si la société humaine ne s’organisait que par cycle alternatif périodique, comme si de l’aléatoire ne pouvait naître  que le certain. Vision certes, plus philosophique que politique mais néanmoins basée sur une réflexion objective du progrès.

Je serais assez tenté de croire que la théorie scientifique du chaos et  celle associé de  Lorentz «  le battement d'ailes d'un papillon au Brésil provoque-t-il une tornade au Texas ? » aient quelques similitudes avec les révolutions humaines.  « Si un seul battement d'ailes d'un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d'une tornade, alors, il en va ainsi également de tous les battements précédents et subséquents de ses ailes, comme de ceux de millions d'autres papillons, pour ne pas mentionner les activités d'innombrables créatures plus puissantes, en particulier de notre propre espèce »  Le mot est lâché, si  tout est dans tout et réciproquement, notre espèce et en l’occurrence notre société humaine ne peut échapper à des lois physiques universelles.

Il n’y a aucune raison pour ne pas penser que ce qui se passe en Ukraine ne pourrait avoir de répercussion sur ce qui pourrait se passer ici, chez nous. Qui aujourd’hui, pourrait contester que la chute du mur de Berlin et ses conséquences directes sur l’effondrement du grand bloc soviétique n’ait pas eu de conséquence sur nos sociétés et notre petit confort ? Qui peut contester aujourd’hui, sans remonter très loin que la guerre du Viet Nam, seule guerre perdue par les Etats-Unis,  n’a pas radicalement changé l’appréhension des conflits et de leurs conséquences ? Il ne fait aucun doute que les révolutions arabes  peuvent avoir de conséquences sur nos sociétés.

Nier cette évidence revient à s’enfouir la tête dans le sable avec l’autruche, pour ignorer l’arrivée du lion. Ceux qui possèdent le pouvoir, au sens large, c’est-à-dire les décideurs, font semblant d’ignorer les crises profondes qui divisent nos sociétés. En France, précisément il y a un risque de chaos, simplement pas le fait que, comme en Ukraine, une partie de la population se sent abandonnée et trompée par les politiques  de plus en plus en ressentis comme une caste d’oligarques membre d’une nomenklatura insidieuse et liberticide.  Comparaison n’étant pas raison, il serait cependant opportun de faire référence à la pensée  bolchevique : pour déterminer quels camarades sont « dignes de la confiance du Parti », on utilisait la « classification sociale » communiste, qui distingue les classes « d'origine sociale saine », en gros,  les descendants d'ouvriers industriels ou agricoles non-propriétaires,  ceux « d'origine sociale douteuse » , les salariés des administrations du régime renversé par la révolution, désignés comme « laquais des classes exploiteuses », et ceux « d'origine sociale malsaine » En transposant un peu, on pourrait penser que cette classe politique française  qui se partage le pouvoir depuis 1930 obéit aux mêmes règles, celles de la reproduction de travers spécieux et insupportables d’une classification de la société entre privilégiés, ou ressentis comme tels,  et les non privilégiés ceux qui payent pour les autres.

 

Le nombre de  fonctionnaires et assimilés, selon  la cour des comptes, a augmenté de 36% depuis 1980 plus de 1,4 million de plus en trente ans. En même temps, l’emploi total en France progressait deux fois moins vite (18%).  Un Français sur cinq est employé dans l’une des trois fonctions publiques, au début de l’année 2008les trois fonctions publiques (Etat, collectivités territoriales et hôpitaux) employaient au total 5,2 millions d’agents, dont près de la moitié (2,5 millions) par l’Etat. Cela représente un peu plus de 20% de l’emploi total en France, alors que l'emploi salarié dans les secteurs marchands s'établit à 15 888 100 au 3e trimestre 2013, soit une baisse de 0,8% sur un an. Mais les  traitements et retraites des fonctionnaires représentent 43 % des dépenses de l'État français pour  20% de la population active.  Seule la Finlande nous dépasse elle est à 25%.  L’Allemagne, quant à elle est à 18% , les Etats-Unis à 15%. Il ne s’agit pas de montrer du doigt les fonctionnaires mais de constater que nous avons en France un  problème structurel et que l’on a trop fonctionnarisé des emplois notamment dans les collectivités locales qui n’ont pas lieu d’être.

 

Souvenons-nous, que la décennie 1930 1940  a été marqué par des bouleversements sociétaux, par une amplification de la crise économique issue du krach boursier de 1929 et par la montée des extrémismes, des guerres et des tensions internationales, la montée de la  xénophobie et de l’antisémitisme, ce qui a déclenché finalement la Seconde Guerre mondiale.

Les circonstances ont quelques similitudes avec ceux-ci. Sauf que l’histoire ne se répétant jamais, le risque  pour un conflit en Europe est d’un autre ordre, mais pas exclu. Il s’est déplacé à la fois vers l’Afrique et l’Orient mais aussi sur les marches de l’Europe plus  à l’est. Poutine ne lâchera pas l’Ukraine pas plus que la Biélorussie, considérés comme faisant partie de sa sphère exclusive d’influence. Les Etats-Unis laissent désormais l’Europe seule, une Europe faible,  inconstante, divisée et  désarmée.

La crise ukrainienne nous rappelle simplement que nos certitudes sur un nouvel âge d’ordre et de progrès d’un après rideau de fer a volé en éclat.  Je faisais partie de ceux qui en ont toujours douté, il est vrais que les années que j’ai passées à l’Est ont laissé quelques traces. Mes dossiers désormais accessibles que je mettrais un jour en ligne du KGB et du SB en font foi. On ne ressort pas indemne de la brûlure du froid.

 

 

- pour info: Un fonctionnaire moyen émarge donc au budget de l'État, directement ou indirectement, pendant 73 ans, ce qui est énorme, dont 31 ans de non-activité. On sait que les fonctionnaires, par rapport au privé, travaillent moins et moins longtemps, sont mieux payés, bénéficient de nombreux privilèges particuliers pendant leur carrière et partent à la retraite plus tôt. Ce que l'on sait moins, c'est que, contrairement au privé, leurs pensions de retraite sont indexées sur les augmentations de salaire des actifs et au minimum sur l'inflation ; et que, pour eux, la réversion au conjoint survivant est automatique, alors que, dans le privé, elle est soumise aux conditions de ressources du survivant. Source le Point.  



23/02/2014
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