A PROPOS DES FORCES SPECIALES
Nous possédons en France une culture différente de celle de nos alliés en matière de forces spéciales et de renseignement. Souvent confondues, parfois utilisées de manière judicieuse, pas toujours, la brigade de renseignement et la brigade des forces spéciales font un travail remarquable, mais comment mettre en évidence un tel travail alors que par définition ces guerriers de l’ombre travaillent dans l’ombre. Les hommes ne sont pas en cause.
La formation au renseignement est désormais cohérente et touche un vaste panel de forces du renseignement conversationnel au renseignement technique, chacun y a sa place. Mais comment créer rapidement un outil qui fut pendant des années négligé ? Confié à des amateurs ? Il faut tout reconstruire, à partir de bases existantes, et la DRM s’y emploie. Le 13°RDP fort heureusement à échappé à la folie destructrice des mémoires et des archives et à la sous exploitation des savoir-faire, après la chute du mur de Berlin. La création de la DRM, était une nécessité, afin de rendre l’outil renseignement plus cohérent, plus performant. En 1989, la nébuleuse renseignement militaire se perdait entre le 2° bureau CCFFA, le BRRI, La FATAC B2, le CERM, le SGDN, EMMarine… Etc. Nos alliés britanniques quant à eux, dont l’organisation a très peu bougée depuis la fin de la seconde guerre mondiale, eurent «l’intelligence» intelligente, en conservant les archives, et notamment celles des Missions de Potsdam, (cf VOSTOK et PROPOUSK deux livres traitant de ce sujet) ce qui leur fut par la suite particulièrement utile.
Certains s’étonnent de la sous-exploitation du COS, mais celui-ci est dimensionné pour un combat spécifique, que le conflit d’Afghanistan n’offre pas forcément. Mais rassurez vous le COS est présent, mais difficile de donner la Une de cette action à « Paris Match. Ainsi pour certains, seuls les super opérateurs spécialistes seraient à la hauteur des interventions extérieures ? Cette tendance au culte du super-rambo n’est ni dans le cahier des charges des forces spéciales ni dans celles des forces régulières qu’il faudrait donc cantonner à des taches subalternes. Après tout, nos appelés en Algérie, qui n’étaient pas non plus des rambos, bien encadrés, ont fait le job.
Quant aux commandos marines, ils ont été dimensionnés justement pour ce travail qui est le leur. Intervenir en haute mer pour libérer des otages. Mais réduire cette intervention à cette seule intervention physique est évidemment réductrice. Le dossier d’objectif qui doit être au préalable minutieusement constitué, fait intervenir des acteurs nombreux et discrets. Le professionnalisme de ces acteurs est bien réel, et le commandement en a conscience. Mais laissons aux spécialistes leur spécialité, les forcenés au GIGN, et les actes de guerre aux soldats.
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