ATHENA-DEFENSE

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A propos du sacrifice du soldat

J'ai regardé avec grand  intérêt, le documentaire de Patrick Barbéris "La guerre en face" Voilà un sujet, celui de la guerre, de la mort, du sacrifice du soldat, qui méritait que l'on s'y attarde et pour une fois,  la qualité des images, celles du montage, est au rendez-vous et ne tombe pas dans la facilité de la télévision spectacle. La sobriété du propos,  l'authenticité et la  qualité des intervenants, tous anciens acteurs du combat,  n'ont pas été réduits au rôle de simple faire-valoir, leur ressenti est à la hauteur de leur engagement. La teneur de leur discours  est  de ceux qui marquent et qui surtout éclairent ce mystère du « pour qui meurent les soldats » . C'est pour cela que ce métier est comparable à aucun autre puisque qu'il implique de donner la mort et de l'accepter pour soi-même.  Et pourtant cet engagement n'a de sens que si le soldat est reconnu comme un acteur de son combat. Et la réponse est venue en partie du psychiatre  militaire Patrick Clairvoy :  "Un militaire accepte (la) mort si on maintient qu'elle a servi, qu'il y a eu bénéfice pour tous du sacrifice de l'individu."Or nos concitoyens n'ont plus cette capacité à accepter la mort et le sacrifice du soldat puisque les valeurs collectives ne sont plus celles de la défense d'une nation, puisque l'idée même de nation s'est diluée pour des notions plus floues d'appartenance à des communautés. A force de nier l'idée de faire la guerre on a occulté le fait que des soldats puissent mourir au combat et la France a été engagé depuis la chute du mur de Berlin dans plus de 160 conflits ou crises sans que l'opinion n'en ait eu seulement conscience. Nous sommes pour la première fois de l'histoire face à une réalité, le soldat professionnel est coupé de la nation,  il n'est plus qu'un bras armé que l'on tolère à défaut de le comprendre au service d'Etats de plus en plus faibles et irresponsables,  incapables d'expliquer à ses concitoyens les enjeux de sa politique et la responsabilité de ses choix d'engagement. Nous avons plus que jamais besoin de ses prétoriens de l'ombre, mais devrons-t-il toujours se taire ? Le voile s'est légèrement  entrouvert, qui pense encore aux  cinquante-huit Casques bleus français, dont 55 paras de la 3° Compagnie du 1° R.C.P et 3 parachutistes du  9 ° RCP  qui trouvent la mort  en 1983 à Beyrouth dans la destruction de l'immeuble qu'ils occupent comme quartier général (surnommé "poste Drakkar", anciennement occupé par les services secrets syriens  tandis que quinze autres sont blessés. Qui pensent encore au sacrifice de deux soldats français et aux blessés lors de la reprise du pont de Verbanaj en 1995 en Bosnie… La liste en  serait bien trop longue… Ils sont morts sans faire la guerre, ils sont morts au combat.. Pour les morts et les blessés quelle  est la différence ?  J'oublie aussi, ceux dont le combat fût celui de l'ombre, que ceux là se rassurent ils n'auront même pas droit à la reconnaissance de leurs pairs…

 

 http://sv69.e-monsite.com/rubrique,le-pont-de-verbanja-cliquez,380648.html

 

 



04/03/2011
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