ATHENA-DEFENSE

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Afghanistan, après 20 ans de guerre, la déroute…

 

Kaboul.JPGLa panique

 

Le 27 décembre 1996, les talibans entraient dans Kaboul et instaurent le régime de l'Émirat islamique d'Afghanistan.

 

Madeleine Albright salue même la prise de la capitale afghane comme "un pas positif", restant ainsi dans la logique que la lutte essentielle des Etats-Unis justifiant toutes les autres était celle du combat contre le communisme, oubliant au passage que l’URSS s’était effondrée. Les scènes de décapitation, de lapidation des femmes et l’application d’une charia moyenâgeuse ramène un peu plus à la  raison.  

 

En août 1998, les Américains changent de politique envers les talibans lorsque ceux-ci refusent de leur livrer Oussama ben Laden qui est tenu pour responsable des attentats contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie.

 

Après le 11 septembre 2001 et l’attaque directe contre les Etats-Unis sur leur propre sol, le régime taliban est accusé d'avoir soutenu Al-Qaida et le 7 octobre 2001, des bombardements sont menés contre les forces talibanes sur Kaboul, Kandahar et Jalalabad, dans le cadre d'une intervention de la coalition internationale sous l'égide de l'Onu dirigée par les États-Unis. Les talibans sont alors contraints de conclure un accord de reddition avec le nouveau régime intérimaire de Kaboul, mis en place à la suite de la conférence inter-afghane de Bonn, sous l'égide de l'Onu.

 

En 2008, les talibans montrent leur capacité à mener de nouveau des attaques dans Kaboul. Le 18 août 2008, l’embuscade d’Uzbin nous coûte dix morts et vingt et un blessés parmi les soldats français.

 

Le 31 décembre 2014, le retrait des forces de combat de l'Otan s'achève, sur fond de perte de crédibilité de l'engagement étranger. 

 

Le 29 février 2020, après plusieurs mois de discrets échanges, les talibans signent avec les États-Unis, sans que ses alliés n’en soient informés et en l'absence du gouvernement afghan, l'accord de Doha, fixant les conditions du retrait des troupes occidentales dans les quatorze mois.

 

Les talibans s'engagent à ne pas attaquer les forces étrangères dans le processus de retrait et à empêcher les groupes tels qu'Al-Qaïda et l'EI d'opérer en Afghanistan. L'accord prévoit l'ouverture de négociations de paix entre les insurgés et le gouvernement afghan, la libération de prisonniers talibans avant le début de ces négociations.

 

Finalement, les pourparlers historiques s'ouvrent le 11 septembre en présence du secrétaire d'État américain, après que les autorités afghanes ont relâché les 400 derniers insurgés de leurs geôles.

 

Ainsi, après 20 ans de guerre, 9000 morts pour les Américains, près de 130 milliards de dollars pour les opérations militaires, la construction d’une armée afghane censée lutter contre les talibans, pompe à armement et à fric pour ces derniers,  avec un taux de désertion de 25% et depuis 2002, une cinquantaine de milliards de dollars d’aide internationale pour le développement du pays,  renforçant ainsi la corruption au plus haut niveau, c’est dans le désordre le plus complet que l’Occident ( c’est-à-dire les Américains), rembarque leurs personnels, donnant ainsi les clés  du pays aux Talibans, à la Chine, à l’Iran et à la Turquie.  La Russie quant à elle observe, attend et renforce une division blindée, prête à intervenir le cas échéant à partir du Tadjikistan.

 

Défaite après défaite, Corée, Viêt-Nam, baie des cochons, Somalie, on pourrait rajouter l’Irak et la Syrie, la liste n’est pas exhaustive, les « Américains » qui possèdent les armes les plus sophistiquées au monde sont incapables de lutter contre quelques milliers de barbus armés de kalachnikov. Cet exemple montre l’incapacité occidentale à gagner les guerres dissymétriques, faute de compréhension des cultures et à cause de leur propension à vouloir exporter leur modèle de démocratie parfaitement inadapté aux civilisations musulmanes et claniques, qui placent la charia au-dessus de toutes les lois humaines.

 

Cet exemple de faiblesse ouvre la voie à d’autres défaites qui risquent de prendre naissance au sein même de nos sociétés.

 

Nous sommes fragiles et le bon peuple ne le sait pas encore. Ce soir, j’ai une pensée émue pour nos blessés et nos 89 morts au combat sur le sol afghan…  

 

Roland Pietrini



17/08/2021
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