ATHENA-DEFENSE

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Attaque bactériologique ... Sommes nous prêts?

Dans ce court extrait de "Piège au levant", je décris une situation particulière. La menace est celle d’une attaque NRBC contre la France.  La mission  de l’agent de la DGSE est celle de contrecarrer ce genre d’attaque car des renseignements concordants font état d’une menace bactériologique et l’agence n’a d’autre choix que d’envoyer l’un de ses meilleurs opérateurs à la source…

 

La situation que nous vivons est bien entendu différente quant à l'origine de cette épidémie, encore que son origine reste floue..., mais les conséquences que nous vivons seraient proches  si une telle attaque devait survenir. 

 

Le roman aborde ce sujet de manière détournée mais étonnamment actuelle.  En tout cas cela devrait faire réfléchir sur l’impréparation qui est la nôtre en dépit des plans (1) gouvernementaux que j’évoque aussi.

 

Le livre, qui reçoit de la part des lecteurs des avis très favorables, est en vente partout y compris, dans ces moments de confinement sur les sites d’achats en ligne et chez l’éditeur  Pierre de Taillac

 

Par ailleurs je réserve pour les fidèles d’Athéna Défense, quelques exemplaires que je dédicacerais volontiers. Contactez-moi directement.  

 

 [1] Le plan gouvernemental Pirate NRBC a remplacé en 2010 les plans gouvernementaux Piratox, Piratome et Biotox. Le plan fournit une aide à la décision au profit du Premier ministre et des ministres concernés (Intérieur, Santé, Défense, Industrie…) lors de l’exécution ou de la menace d’exécution d’une action malveillante ou à caractère terroriste utilisant des matières, des agents ou des produits nucléaires, radiologiques, chimiques ou biologiques. Il constitue une boîte à outils recensant l’ensemble des mesures permettant de gérer une crise de nature NRBC au niveau gouvernemental.

 

 

 

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Extrait page 104. 

 

– Ô Allah ! En Ton nom ils vivront et mourront… Ils sont impatients. Dix d’entre eux sont presque prêts, les dix-huit autres le seront bientôt. Le docteur Chin-Hwa suit de près leur incubation. Sept femmes partiront en premier dès ce soir, les autres suivront. Elles porteront dans leurs viscères des petits sachets d’aflatoxine sous forme de pâte liquide et devront les donner à nos agents de l’ombre qui les introduiront dans des usines de production d’aliments et des élevages d’animaux. Elles prendront des vols commerciaux à partir du Liban, de la Turquie et de l’Égypte vers des destinations différentes. Elles voyageront deux par deux, sauf la dernière. Deux partiront en Espagne, deux en Italie, deux en France. La dernière doit se faire prendre en simulant un malaise dans l’avion ; elle permettra ainsi de déclencher la panique des populations quand l’information sera divulguée.

Dokka le Tchétchène, un petit homme à la peau très foncée portant la barbe islamique, vêtu d’une djellaba blanche, prit à son tour la parole :

Nous avons pu produire l’aflatoxine dans le laboratoire sans difficulté. Nous ferons ainsi savoir aux croisés que certains d’entre eux mourront d’un cancer du foie. On contaminera aussi leurs animaux. Il ne faut pas grand-chose pour les terroriser. Tandis qu’ils s’occuperont de prendre des mesures de précaution, nous serons prêts à envoyer nos autres martyrs avec d’autres armes… Pour un humain, la dose létale est de cinq milligrammes par kilo, soit environ quarante grammes en moyenne pour un homme. Elles partiront avec huit cents grammes dans le ventre, soit de quoi tuer au total cent vingt personnes au hasard en dose directe, et plus de mille par contamination indirecte. Elles porteront aussi la toxine Clostridium perfringens de type A. Il faut que je te dise, cette toxine est impliquée dans de très nombreux cas de gangrène chez l’homme et les animaux. Seule, ou en association avec d’autres toxines, elle cause une mort rapide et la gangrène chez les porcs et les ruminants.

C’est alors que l’émir Abou Khaled, le regard comme habité, se redressa et dit d’un ton incantatoire :

Bismillah… Muhammad al-Mahdi, l’homme guidé par Dieu, Radiya lahou ‘anhou, qu’Allah soit satisfait de lui, n’est pas mort. Il restera occulté jusqu’aux derniers jours. Il reviendra alors sous les traits du Mahdi. Il est le Khalifat Allah, le Roi élu par Dieu, il est le Sauveur attendu des vrais musulmans, il apparaîtra à la fin des temps. C’est le Mahdi qui nous inspire, le Mahdi et ses Conseillers, c’est lui qui nous donnera la sagesse pour la fin des temps ! J’ai apporté les dernières directives. Les six premières de nos sœurs partiront demain. Si Allah le veut, elles arriveront dans deux jours chez les croisés. Les autres partiront par la Turquie, le Liban et l’Égypte. Ils se mêleront au flux des réfugiés. Où en sont-ils ?

C’était au tour de Chin-Hwa de prendre la parole. Il avait été envoyé par le biais des services secrets nord-coréens qui étudiaient la possibilité d’utiliser l’arme biologique dans le cas d’un conflit impliquant les États-Unis en Corée. Il était considéré comme l’un des meilleurs biologistes au monde dans l’emploi de la bactérie Bacillus anthracis, communément dénommée bacille du charbon. Il avait travaillé sur les deux toxines possédant des facteurs de virulence différents, elles-mêmes composées de trois protéines distinctes, notamment l’antigène protecteur, couramment appelé « protéine PA[1] ». Lorsque les deux premières protéines sont associées, elles forment la toxine œdématogène, et lorsque l’antigène protecteur est associé au facteur létal, il y a formation de la toxine létale. Il avait expérimenté la propagation volontaire du Bacillus anthracis sous forme de spores en atmosphère confinée sur des condamnés à mort en Corée du Nord. Les résultats dépassaient les espérances. Il avait constaté que les spores déposées dans les alvéoles pulmonaires étaient phagocytées par les macrophages, éliminant ainsi toute possibilité de défense immunitaire. Les spores se multiplient et produisent des toxines jusqu’à soixante jours plus tard, l’incubation pouvant atteindre plus de six semaines. La maladie débute par un syndrome grippal peu spécifique accompagné de fièvre, de douleurs musculaires, de maux de tête et de toux sèche. Une méningite hémorragique ou une septicémie charbonneuse complique l’évolution dans près de la moitié des cas. La découverte d’une attaque biologique provoque un état de panique général, ce qui est le but recherché.

Chin-Hwa s’exprima de sa voix nasillarde dans un arabe académique parfait :

– Ils partiront avec une forme aérosol indétectable et devront diffuser le produit en atmosphère confinée : salles de spectacle, cinémas, hôpitaux, tous les moyens de transport. La contamination ne sera pas instantanée, les premiers symptômes n’apparaîtront pas immédiatement, ce qui rendra quasiment impossible de trouver par quel moyen et où les populations auront été contaminées.

Muhammat reprit la parole :

– Nous avions des stocks considérables d’armes biologiques : anthrax, aflatoxine et des bactéries telles que la Clostridium perfringens pouvant causer la gangrène et la ricine Nous avons aussi effectué des recherches sur la bactérie Salmonella et le choléra. Les Allemands nous avaient beaucoup aidés pour tout ce qui était chimique. J’ai travaillé avec le docteur Rihab Taha, chef du programme d’armes biologiques irakien pendant sept ans, jusqu’en 1995. Nous avons produit du gaz moutarde, du sarin, du tabun, et nous avons expérimenté le cyclosarin contre les Iraniens.

 

…..


[1] De l’anglais protective antigen.

 

Roland Pietrini



20/04/2020
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