ATHENA-DEFENSE

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Dimensionnement de nos forces en Afrique. (réactualisé) L'Algérie un problème récurrent


Centrafrique le quotidien

 

"Nous nous préparons à évoluer vers une logique régionale, pour faire face à la menace djihadiste dans l’ensemble de la zone – au Nord Mali, au Nord Niger, mais aussi dans le Sud libyen. C’est tout l’enjeu de l’action dissuasive que vous réalisez en liaison avec vos frères d’armes de SERVAL, au Mali mais aussi au Niger, au Tchad et au Burkina Faso. La menace de déstabilisation est partout – j’en veux pour preuve l’opération SANGARIS en Centrafrique."

 

Ainsi la ministre de la défense semble prendre en compte avec pragmatisme, les menaces et les nécessaires adaptations de l’outil militaire français sur un continent africain de plus en plus exposé aux menaces djihadistes de déstabilisation. 

 

La réorganisation du dispositif est donc à l’ordre du jour, tout en tenant compte de la diminution des effectifs qui fait que chaque homme susceptible de combattre sur le terrain devient une denrée rare et précieuse en terme d’emploi.

 

Les chiffres communiqués par le MinDef se monte actuellement à  environ 11 775 hommes dont 5 050 hommes des forces prépositionnées au Sénégal, à Djibouti, au Gabon et dans l'océan Indien (Mayotte et Réunion). Sans compter les quelques   6 725 militaires en opex en Côte d'Ivoire (460), Tchad (950), Mali (2 915), RCA (1 600), Niger (250), Corymbe (350) et Atalante(200).  Chiffres susceptibles d’évolution mais dont on voit la constance.

 

Selon Nathalie Guibert du Monde, les effectifs futurs seront en baisse, et l’accent sera porté sur la formation des forces africaines et la coopération. Force est de constater qu’il faut trouver des effectifs là où il se trouvent, c'est-à-dire chez nos amis africains. Sauf, que le pari paraît fort risqué, on le voit en Centrafrique où les tensions demeurent entre la population et les forces africaines notamment camerounaises et tchadiennes. La France contrairement au discours officiel reste le gendarme de l’Afrique, si le vocabulaire change, la réalité reste pérenne, sans la France, l’Afrique serait à feu et à sang. Devant l’incommensurable faiblesse de nos partenaires européens, qui ne sont que juste bons à tirer les marrons du feu ( économique)  à chaque fois que l’incendie est maîtrisé. Il serait temps de taper du poing sur la table, en demandant, puisque nos alliés ne prennent aucun risque, pour ne pas froisser leur opinion publique plus que frileuse face aux interventions incessantes rendues nécessaires par la situation, de mettre la main à la poche et de participer de manière significative,  à la fois à l’aide humanitaire et au financement de nos projections. Ce que fait la  France en Afrique profite à l’ensemble de l’Europe. Ne pas intervenir impliquerait que nous serions, au mieux, les témoins complices d’un basculement de l’Afrique vers une radicalisation extrémiste et au pire vers des génocides ethniques et religieux croisés.

 

Le livre blanc est d’une pauvreté inique, les conséquences de son application, qui réduisent sans cesse nos forces  sont au-delà du raisonnable. Il fallait au contraire de ce qui est préconisé ne plus réduire nos effectifs combattants mais faire des économies sur des redondances d’Etat-major parfaitement inutiles, tout en préservant nos moyens aériens de type hélicoptères tactiques et de combat et créer une aviation légère d’observation et d’appui. Les Rafales étant surdimensionnés et trop chers pour être maintenus en Afrique, le fait de retirer nos Mirage F1 est  une autre erreur, ceux-ci suffisent pour  appuyer nos forces. Il y a des économies à faire mais pas forcément où elles sont imposées.  Quant aux forces spéciales elles ne sont pas dimensionnées pour tenir le terrain mais pour donner un avantage ponctuel limité dans le temps, ce qui est le cœur de leur métier. Mille hommes resteront au Mali, avec 8 hélicoptères (20 au début du conflit) ce qui est notoirement insuffisant.

 

« A Kidal, « la force a fait l'effort de maintenir une présence pendant les élections, mais sa vocation n'est pas de s'interposer dans les affaires maliennes », précise le général Yves Guionie, adjoint aux opérations. Les soixante-dix soldats encore présents devraient donc aussi partir sous peu. La situation y est aujourd'hui« beaucoup plus calme », assurent les militaires français et maliens. » Sauf que  dès que nous aurons tourné les talons, il n’est pas nécessaire d’être devin pour le comprendre,  la situation se dégradera rapidement.

 

« Serval » continuera donc, pour de nombreuses années, de mener des opérations régulières, dissuasives ou plus offensives, contre les « groupes terroristes », aujourd'hui largement dispersés sur les pourtours du Mali. Le nord du pays est mité de caches, ravitaillement ou armes  qu'il faudra inlassablement vider pour éviter la circulation des groupes à travers le pays. Près de sept tonnes de produits explosifs ont été découvertes il y a deux jours dans le Timetrine (Nord-Est). L'opération menée au tout début de décembre par les forces spéciales à Tombouctou – dix-neuf djihadistes tués – a été fructueuse : du matériel informatique important y a été découvert, il est actuellement exploité par la DRM »

 

Ce problème malien ne pourra être résolu tant que l’Algérie n’aura pas fait le nécessaire pour éradiquer sur ses confins sahariens ses propres extrémistes. Et ce problème ne sera pas réglé tant que l’Algérie n’aura pas soldé le compte avec son histoire, avec ses relations avec la France et ne devienne enfin adulte et se tourne vers l’avenir.

 

Un pays qui devrait  comprendre qu’il peut vivre « sans lui ». (Bouteflika). A 3 mois  de l'élection présidentielle d'avril 2014, une échéance cruciale censée consacrer le passage de témoin générationnel, or, Abdelaziz Belkhade   est évincé de la direction du FLN, Ahmed Ouyahia "démissionné" de celle du RND, la course à la succession d'Abdelaziz Bouteflika n'a jamais été aussi indécise en Algérie. Mais c’est sans compter  sur la décision du  comité central du parti du Front de libération nationale (FLN) qui  a proposé, la candidature de M. Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle prévue en 2014. Alors que les ennuis de santé avaient fragilisé l’hypothèse d’un quatrième mandat du président, cette décision est-elle une surprise ? Il faut croire que nos hôpitaux militaires français font des miracles et savent ressusciter les morts. Il est vrai que Bouteflika après avoir craché sur la France préfère se faire soigner chez nous plutôt que de confier sa santé à des hôpitaux algériens, manque de confiance ou peur que son opposition en profite ? (source Jeune Afrique)

 

Dans tous les cas un pays incapable de miser sur ses richesses, son potentiel humain exceptionnel et qui préfère maintenir sa jeunesse dans l’ignorance, tombera un jour ou l’autre sous un autre totalitarisme celui des  frères musulmans.

 

"Bouteflika lui-même avait implicitement déclaré lors de son discours de mai 2011 à Sétif lorsqu’il avait lancé : ajnânnâ tâb ! (nous sommes foutus, nous avons atteint notre seuil limite…)." Usé jusqu’à la corde, il faut qu’il soit clair et passe la main. Sans quoi nous risquons (nous la France) de nous retrouver face à des problèmes graves, si une guerre civile éclatait un jour à nouveau sur le sol algérien. La Méditerranée entre Alger et Paris ne nous protège plus. La France est désormais une terre d’islam que cela nous convienne ou pas, c’est un fait. 

 

On le voit, les problèmes dont nous sommes partie prenante en Afrique, ne peuvent se solutionner sans la prise en compte de l’ensemble de la situation géopolitique, Maghreb inclus. Notre politique étrangère paraît bien faible par manque de cohérence et de vision à long terme.   Quant à notre livre blanc, il est d’une pauvreté absolue face aux menaces qui nous concernent et avec lesquelles il nous faudrait désormais vivre.. 


 



03/01/2014
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