ATHENA-DEFENSE

Nous sommes tous juifs !

L’impréparation de Tsahal fut flagrante, le bilan est dramatique. Les conséquences seront cataclysmiques, si, par effet domino, le conflit s’étend dans tout le Moyen-Orient et/ou au-delà.

Certes, on peut se poser la question de savoir comment une telle attaque, coordonnée et préparée, depuis probablement quelques années, a échappé à la vigilance des services de renseignement israéliens, mais le temps n’est pas venu pour Israël de rechercher à quel niveau se situent les responsabilités. Aujourd’hui, le temps est à la réaction et à l’offensive, avec pour objectif l’élimination du Hamas.

Le Moyen-Orient pourrait bien être un révélateur du destin de l’Europe et de la France, car ce combat d’Israël contre le terrorisme islamiste se situe dans une sorte de tectonique des plaques (1), et ces plaques sont en train de bouger.

Les tremblements qui en résulteront sont, pour l’instant, difficilement appréciables, mais, au-delà, les populations musulmanes dans le monde, travaillées par les extrémismes radicaux, dont les frères musulmans, risquent de renforcer le communautarisme, menacer l’intégrité nationale, perpétrer des assassinats de masse ou ciblés. Jamais autant qu’aujourd’hui, nous devrions nous convaincre que nous sommes tous juifs, car tout le monde occidental est menacé. Leur combat est le nôtre.

Des plaques tectoniques

Ces plaques tectoniques, avec d’un côté, au nord, l’Iran et la Russie, de l’autre, au sud, les États-Unis, Israël et l’Égypte, avec pour pivot le canal de Suez et les monarchies de la péninsule Arabique, la Chine restant en embuscade, la Turquie jouant son propre jeu, l’Europe étant « out of order » et la France payant sa double soumission à l’Europe et aux États-Unis, sont en train de se heurter et de se fracturer. Elles créent un véritable séisme, avec des effets secondaires qui concerneront sans aucun doute l’Europe.

Le Moyen-Orient préfigure le destin européen

Ainsi, le Moyen-Orient pourrait bien être un révélateur du destin de l’Europe et de la France, beaucoup plus que la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine, dans laquelle nous nous sommes engagés avec un aveuglement conforme à notre soumission à l’outre atlantique.

Cette fois-ci, cette guerre de civilisation pourrait devenir la nôtre, ici, sur notre propre sol. Elle a commencé dans les années 80, lorsqu’on a abandonné l’intégration pour une pseudo assimilation. Cette phrase, que l’on prête à tort à Montesquieu, mais qui serait de l’historien François-Auguste Mignet, « Il faut condamner celui qui fait la guerre mais il faut encore plus condamner celui qui a rendu la guerre inévitable », prend tout son sens dans la situation actuelle. Notre manque de courage, notre négation du problème lié à l’immigration, notre faiblesse face aux islamistes, ici, en France, sur notre propre territoire, nous condamne à subir et à accepter les victimes dont la dernière est le professeur Dominique Bernard à Arras.

Un lien entre immigration et radicalisation ?

Nier le lien qui existe entre immigration et radicalisation est un non-sens lorsqu’on a rappelé, évidemment, que ce lien, s’il est réel, ne concerne pas l’ensemble des immigrés, mais parmi ceux-ci, une communauté issue du monde arabo-musulman, qui a des difficultés à s’intégrer et représente un terreau du radicalisme. Écoles, clubs sportifs, associations, monde du travail, institutions sont touchés.

Cela est d’autant plus inquiétant qu’il s’agit parfois de ceux qui sont issus de la seconde, voire de la troisième génération. Notre responsabilité collective est engagée. Une politique laxiste de démission et d’abandon de nos valeurs en est principalement la cause.

Cette population devenue endogène est souvent passive, mais elle est manipulée par les extrémistes islamistes avec la complicité de l’extrême gauche islamo compatible, de certains médias et des associations dites humanitaires et pro immigrations.

L’amalgame n’est pas de mise, mais le nombre faisant loi, même si seulement une infime partie de cette population se radicalise, elle est suffisante pour semer la mort, 273 depuis 2012, et, selon une étude internationale publiée en juin 2017 (2), la France est le pays le plus touché par les attentats islamistes commis en Europe et en Amérique du Nord.

Les récents propos du président Macron qui appelle les Français à rester « unis pour porter un message de paix et de sécurité pour le Proche-Orient », prononcés un jour avant l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras, par un radicalisé, traduit la préoccupation des dirigeants de notre pays dont on attendrait plus d’actions et moins de déclaration incantatoires.

Ne pas prononcer les mots sur les maux rajoute aux malheurs du monde ! 

Cela va sans dire mais encore mieux en le disant.

mardi 17 octobre 2023 09:30

Factuel - Post Scriptum

1. L’institut FMES propose à travers son « Atlas stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient » une lecture claire et synthétique des grands enjeux du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient et passe en revue l’ensemble des forces en présence. Disponible en version numérique gratuite à télécharger sur le site de l’institut FMES. Cet Atlas a été publié grâce au soutien de la Direction Générale des Relations Internationales et de la Stratégie (DGRIS) du Ministère des Armées. Cartographie par Pascal Orcier, professeur agrégé de géographie, docteur, cartographe, auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages.

2. Lorenzo Vidino, Francesco Marone et Eva Entenmann, Fear Thy Neighbor : Radicalization and Jihadist Attacks in the West, ICCT, ISPI, The George Washington University, 2017, 108 p. (lire en ligne [archive]), p. 16, 45.

2. Lorenzo Vidino, Francesco Marone et Eva Entenmann, Fear Thy Neighbor : Radicalization and Jihadist Attacks in the West, ICCT, ISPI, The George Washington University, 2017, 108 p. (lire en ligne [archive]), p. 16, 45.

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