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L'Islam d'un 13° Imam révélé?

 

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Les 12 Imams chiites

 

Un cinquième environ  de la population totale mondiale soit 1 milliard   d’individus appartient  à l’Islam, la religion dénommée  révélée par ses adeptes est prosélyte, elle est en expansion constante et  les  musulmans pensent que leur religion améliore les précédentes car selon eux, le judaïsme et le christianisme ne sont que des variantes imparfaites de l'islam, qui est la religion accomplie.

L’imam Nuʿmān ibn Thābit ibn Zūṭā ibn Marzubān mieux connu sous le nom d’ Abou Ḥanīfah, (أبو حنيفة) (767-702) célèbre juriste musulman et fondateur de l'école hanafite de droit musulman que l’on désigne parfois sous le nom de « plus grand imam, affirme « Il n’est pas de foi pour une personne sans Islam ni d’Islam pour une personne sans foi, ils sont liés l’un à l’autre comme le sont la face et le revers d’une même chose » C’est ainsi qu’il définit la relation des convertis à ceux qui ne le sont pas. « Celui qui n’est pas musulman, ne peut être appelé croyant ». Les gens du livre se réclament du livre, les autres sont des mécréants. Cet axiome étant posé, les dérives des islamistes radicaux, version intégriste  que l’on se saurait confondre avec les croyants modérés de « bonne foi », trouvent ainsi une justification  d’autant plus facilement qu’il n’y a pas comme d’autres religions monothéistes une organisation hiérarchique et une autorité unique. Les imams en sont les directeurs de prière mais pour les sunnites,  l'imam ne fait pas partie d'une structure hiérarchique, il est désigné par la communauté elle-même et ne prétend à aucun lien privilégié avec Dieu. Il peut être licencié s'il n'accomplit pas sa mission. Un simple musulman peut devenir imam le temps d'une prière. Le premier critère doit être celui qui connait le plus le Coran et le dernier critère à prendre en compte est l'âge. Pour les chiites, tenant d'une tradition cléricale de l'islam, l'imam est le guide spirituel et temporel de la communauté islamique. Chez les duodécimains qui croient dans l'existence des douze imams,  soit 90% des chiites (Chaque imam est le fils du précédent et  ils sont les successeurs spirituels et politiques de Mahomet ce que contestent les sunnites), ils portent souvent le titre de mollah ou d'ayatollah.  Celui d'imam est donc plus usité dans le sunnisme. Dans les autres communautés chiites, l'imam est le seul guide. Cette organisation porte donc en elle la source d’interprétations possibles du Coran d’autant plus facile chez les sunnites que  certains se réclament à leur tour d’écoles de jurisprudence différentes, Hanafisme en Irak, la plus ancienne, le  Malékisme, cette école est majoritaire en Afrique du Nord et Afrique de l'Ouest,  on la retrouve en Égypte, au Soudan et dans certains pays du golfe Persique (Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn) elle est suivie par environ 20 % des musulmans, c'est la troisième école en nombre de pratiquants. En France, elle est la première (1), sans oublier le Chafiisme,  le  Hanbalisme et le Malikisme. Chacune de ces écoles  se fondent sur l’enseignement d’imams à la fois législateurs et théologiens.  L’Islam est donc probablement une vision  autant politique que morale  de l’organisation des sociétés, suffisamment souple pour créer des modèles d’organisation sociale et des comportements allant de principes généreux tels que celui de l’égalité, de  la notion de liberté,  de celle de la fraternité et du respect de la personne humaine, vision idéale décrite par certains de bonne foi  (2)  jusqu’aux dérives que nous connaissons aujourd’hui.

Cela, a minima, pose la question de l’assimilation des musulmans au monde moderne et de la tolérance.  

Ce n’est pas faire injure aux musulmans que de demander un simple éclaircissement, d’autant plus que l’extrémisme et la radicalisation touchent  en priorité les musulmans eux-mêmes. Il faut le dire,  les victimes quasi principales de l’islamisme extrême  sont des musulmans, même si la cible avouée, désignée et assumée est l’apostat, c’est-à-dire le non musulman, traître à l’Islam, c’est majoritairement celui qui se réfère à Allah qui en est la victime au Proche- Orient comme en Asie, en Afrique et dans le Sahel.

L’immense majorité de cette population musulmane est une  population pacifique, mais aisément influençable là où elle n’a pas accès à l’éducation et à la culture, ce qui explique sinon son indifférence, au moins sa passivité.

Les populations musulmanes des pays avancés qui sont présentes en Europe ou aux Etats-Unis semblent se cantonner dans une désapprobation plutôt passive avec la complicité de nos dirigeants occidentaux qui ne sauraient gérer un affrontement inter religieux ou une importation des terrorismes sur nos territoires.    

Les guerres entre sunnites et chiites, les attentats suicides contre les islamistes ou par les islamistes sont exportables chez nous et nos sociétés extrêmement fragiles qui ne sont pas résilientes, sont menacées.

Dans les crises extrêmement graves que nous vivons, nos engagements dans les conflits « orientaux » sans réelles réflexions en amont et objectifs clairs sont voués à l’échec. Pire, ils ne font que renforcer une violence dont la solution ne peut que passer par une réforme profonde de l’Islam qui devra accepter  la séparation entre foi et  politique, justice et  religion. Il faudra, je le crains, encore beaucoup de morts innocents, le dernier attentat en date,  celui du  mardi 16 décembre au Pakistan, particulièrement lâche est si effroyable que les mots manquent pour le qualifier.  Les talibans pakistanais ont tués  141 personnes dont 132 écoliers d’une balle dans la tête, sous prétexte  qu’ils étaient enfants de soldats. Cela n’est qu’un épisode d'une guerre civile qui a déjà fait entre 40 000 et 50 000 morts en dix ans, tous musulmans.

 

Il reste l’espoir que se lève un 13° Imam  éclairé, incontestable et rassembleur  pour montrer la voie de l’apaisement dans la paix et dans la tolérance. Ce jour n’est pas encore arrivé.

 

Roland Pietrini

 

https://www.athena-vostok.com/entre-age-dor-et-declin-de-lislam-un-espoir

 

(1)   Roland Anthony Oliver et Anthony Atmore, Medieval Africa, 1250-1800, éd. Cambridge University Press, Cambridge, 2001

  (2) à lire  L'islam et l'islamisme - Religion et Idéologie par Daniel Pipes The National Interest Printemps 2000

 

 



20/12/2014
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