Les forces Tchadiennes dans la vallée d'AMTETAÎ
Les forces tchadiennes ont reconquis la vallée d'Amtetaï au prix de lourdes pertes. Le journaliste Abdelnasser Garboa, qui a pu visiter cette vallée, témoigne.
Tessalit. Correspondance
Les islamistes les attendaient sur la route de la ville de Tessalit, à l'entrée ouest de la vallée d'Amtetaï. Les soldats tchadiens sont remontés au nord de Tessalit, ont longé la frontière d'Algérie avant de s'engager dans la vallée d'Amtetaï par le Nord-Est.
Rien ne semblait pouvoir arrêter les centaines de militaires engagés dans la reconquête de l'adrar des Ifoghas. Ni la rudesse du climat, ni le sable, ni les montagnes. Ils s'étaient promis de conquérir ce massif par la partie la plus difficile, le Tegharghar aux gorges étroites. « Il s'agissait de prendre l'ennemi à revers, moins pour la surprise que pour l'empêcher de se replier vers l'Algérie », explique le général Mahamat Idriss Deby, le fils du président tchadien et numéro deux du contingent tchadien.
Dix heures de combat
L'accueil, le 22 février, a malheureusement été foudroyant : 20 morts sur le champ. Selon le médecin-chef Pierre-Mathieu Bonnet qui a pris en charge les blessés, « les balles provenaient d'un tir à bout portant. Le combat a été très rapproché. » Le colonel français retient une chose : « le courage » des Tchadiens.
Les djihadistes attendaient les éclaireurs tchadiens du Détachement d'action rapprochée dont la colonne ne pouvait pas passer inaperçue. Les premiers instants de flottement, voire de panique, passés, les Tchadiens ont contre-attaqué. Il faudra presque dix heures de combat pour reconquérir le terrain perdu puis éliminer les défenseurs djihadistes.
Les soldats tchadiens, et la poignée de soldats des forces spéciales françaises qui les accompagnaient, ont progressé mètre par mètre, rocher après rocher. Ils ont découvert des caches d'armes, des stocks de munitions, des camions, des téléphones satellitaires, des cartes de crédits, des ordinateurs, des imprimantes... Plus inattendus, ils ont mis la main sur un tracto-pelle, une benne et un groupe électrogène appartenant à la société française Satom dont des employés sont peut-être retenus en otages dans la zone.
Il leur a fallu dix jours pour prendre le contrôle des 30 km de la vallée où tout était suspect : « Un monticule de terre, une arme qui traîne, une munition, un véhicule, un arbuste ou un simple rocher, peuvent exploser à tout moment. Les djihadistes ont tout miné sur leur passage », explique un officier tchadien.
« Il n'est pas aisé de conquérir un sanctuaire terroriste comme celui-là, résume le général Mahamat Idriss Deby. Nous sommes fiers de nos hommes qui ont abattu un travail colossal. Mais nous sommes conscients que ce n'est qu'une bataille, la guerre continue ».
Cette article est Publié sur l’excellent Blog Ligne de défense de Philippe Chapleau – d’OUEST FRANCE :
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