Retrait d'Afghanistan, des paroles et des actes.
Au lendemain de l'élection de F. Hollande, le ouvernement afghan a fait savoir, via son ministère de la Défense, que les forces de sécurité afghanes étaient "bien préparées" pour
"reprendre les responsabilités de la sécurité en 2013", notamment en Kapisa (nord-est), seul territoire dont l'armée française a encore la charge, en cas de départ anticipé de cette dernière.
L'Isaf, la force de l'Otan en Afghanistan, qui soutient Kaboul face à la rébellion des
talibans et sous la bannière de laquelle combattent les 3.400 soldats français (sur un total de 120.000 hommes), ne se dit guère plus inquiète.
"Nous avons des plans d'urgence. Notre commandement se prépare toujours pour tout
type de scénario", assure le lieutenant-colonel Jimmie Cummings, son porte-parole.
Mais en privé, les responsables gouvernementaux afghans et occidentaux jugent problématique et risqué un départ français rapide de Kapisa, synonyme de transfert d'autorité de cette province très instable à des forces afghanes jugées très fragiles.
Composantes fin 2010 |
Effectifs |
Brigade |
2800 |
État-Major |
150 |
GTIA |
800 |
GTIA |
800 |
BATHELICO |
150 |
BCS |
450 |
Formation |
500 |
OMLT |
400 |
Epidote |
70 |
"Commando |
20 |
Armée |
500 |
Afghanistan |
300 |
Tadjikistan |
200 |
TOTAL (Chiffre officiel de |
4000 |
|
|
Depuis fin 2010, 1000 hommes ont été environ retirés, mais la problématique est une problématique logistique et de sécurité. A moins de tout laisser sur place et de détruire. Nicolas Sarkozy avait rappelé qu’il dépend de la capacité des forces afghanes à prendre le relais, comme cela été
le cas en Surobi et désormais en Kapisa. « J’ai ainsi pu annoncer fin janvier le retour de 1 000 hommes en 2012, ce qui portera à 1 400 le total des soldats rentrés en France depuis l’an dernier. Ce retour se poursuivra en 2013, avec la totalité de nos forces combattantes. En 2014, il ne restera que quelques centaines de formateurs pour soutenir l’armée afghane »
François Hollande avait quant à lui déclaré, faire en sorte de retirer les troupes pour fin 2012. Il avait semblé plus nuancé lors du débat, en insistant sur la nécessité de prendre en compte la sécurité des
troupes. En effet, un retrait n’est pas un sauve qui peut ! Il ne suffît pas de mettre les soldats dans un avion et de partir!
Au-delà des annonces politiques, les armées françaises préparent les opérations de retrait qui s'annoncent extrêmement complexes à mener, prendront du temps et coûteront cher. Car il s'agit de rapatrier 1 500 conteneurs et 1 200 véhicules, dont quelque 500 blindés lourds, et 14 hélicoptères.
Or ce retrait par la route en passant par l’Afghanistan est bien trop risqué. Les Soviétiques y avaient laissé quelques plumes. Reste les gros porteurs aériens ukrainiens jusqu’en Arabie Saoudite puis par mer jusqu’en France.
Mais nous ne sommes pas seuls demandeurs, et du coup les Ukrainiens ont fait monter les enchères..
François Hollande a reconnu que l'évacuation du matériel prendra "plus de temps" que celle des hommes et qu'elle se poursuivra au-delà de la fin 2012. Autrement dit dans un premier temps, c’est bien un maintien des effectifs et une diminution progressive qui est envisagé. La confrontation avec
les réalités est l’une des règles de la vie politique. A suivre donc..
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