ATHENA-DEFENSE

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Ukraine- Russie- Europe, de la tragédie à la farce !


Poutine et Biden.JPG

 

Mon interview sur le sujet 

 

 

[DÉSORDRE MONDIAL] Un ancien espion français «plutôt optimiste» sur une résolution en Ukraine par Sputnik France (soundcloud.com)

 

 

Ukraine: "Personne en Europe ne souhaite la guerre avec la Russie" - 22.02.2022, Sputnik France (sputniknews.com)

 

 

 

Alors que la bataille de l’information fait rage entre la Russie et les Etats-Unis sur fond de conflit en Ukraine, la dernière « vraie-fausse » information en date est celle de preuves qui démontreraient que Moscou envisagerait[RP1]  de filmer une fausse attaque ukrainienne contre la Russie afin que celle-ci l'utilise comme prétexte pour envahir l'Ukraine !

 

Ces « preuves » aussitôt démenties par Moscou permettent de revenir sur certains mensonges qui ont influencé le cours de l'Histoire.

 

Chacun se souvient des supposées armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein en 2003 et qui ont eu pour conséquence la seconde guerre en Irak, la constitution d’un état islamique, la déstabilisation de l’ensemble du Levant, la montée des terrorismes et nous en payons encore aujourd’hui les conséquences, y compris en Afrique.

 

 

 

Dick Cheney, le vice-président américain, avait déclaré dès 2002 qu'il "n'y a pas de doute" Saddam Hussein, possède "des armes de destruction massive", Colin Powell et le directeur de la CIA affirmaient tous deux devant le Sénat américain que Saddam Hussein était en train d'essayer d'acheter du yellowcake - ou concentré orange, un concentré d'uranium - au Niger.

 

Ainsi George W. Bush junior pouvait assurer que "le régime irakien possède des armes biologiques et chimiques, reconstruit des installations pour en fabriquer encore plus » cela permettait au gouvernement britannique, allié indéfectible, de surenchérir en affirmant qu’il « est quasiment démontré que l’Irak pourrait lancer une attaque chimique ou biologique en 45 minutes car ce régime cherche à avoir la bombe nucléaire et avec des matériaux fissiles pourrait en fabriquer un en un an".

 

 

Passons sur les autres « preuves » concernant la menace de l’anthrax. Le 5 février 2003, Colin Powell brandit devant le conseil de sécurité des Nations Unies un dossier complet sur un programme de fabrication d'arme de destruction massive. Chacun se souvient des photos aériennes de camions qui seraient des prototypes de laboratoire mobile de recherche biologique et des photos satellites qui représenteraient des usines d'armes chimiques.

 

Ces « documents et autres preuves » tous fabriqués ou manipulés à partir de photos anodines, faisaient partie de la préparation de l’intervention (la seconde) en Irak.  Durant la guerre et après, toutes les inspections de l'ONU concluront que ces armes de destruction massive n’existaient pas. Et les investigations américaines sur le terrain rejoindront cette nouvelle « vérité » pour affirmer que l'Irak avait bel et bien abandonné son programme nucléaire, chimique et biologique après 1991 - date de l'intervention militaire des États-Unis contre l'Irak après son invasion du Koweït, c’est-à-dire après la première guerre d’Irak.

 

 

En réalité et pour toute excuse, le secrétaire d'État américain se serait appuyé sur la base de renseignements d'un informateur dont le nom de code était "Curveball".   Cet ingénieur chimiste irakien, manipulé par la CIA et probablement le MI6 reconnaîtra plus tard avoir tout inventé pour renverser Saddam Hussein. En réalité, il est fort probable que la première puissance du monde en savait autant que Tony Blair Premier ministre britannique de l’époque sur la réalité des manipulations. Il reconnaitra par la suite avoir menti. Mais que n’aurait-il fait pour contenter son grand allié de toujours ?  

 

 

Or, dix ans après la guerre, le New York Times révélait que des armes chimiques avaient pourtant été découvertes.[RP2]  mais elles n'avaient pas été fabriquées par Saddam Hussein. "Les munitions avaient été conçues aux États-Unis, fabriquées en Europe et remplies de produits chimiques sur les lignes de productions irakiennes, par des sociétés occidentales" !

 

 

La France, l’Allemagne et la Russie affirmaient quant à eux le contraire, ce qui leur a valu, surtout à la France, membre du conseil de sécurité, de subir les foudres de l’administration américaine, des lazzis et des humiliations.  

 

 

Or, cette alliance de circonstance tant redoutée par les E.U d’un continent européen allant de de l’Atlantique à l’Oural ne cédera pas, mais ce sera l’ultime fois.

 

 

Cela permet de mieux comprendre aujourd’hui la politique otanienne dirigée par les Américains qui a pour but principal de séparer l’Europe de l’Ouest de la Russie et de tout faire pour que ce rapprochement n’ait pas lieu, même au risque de déclencher une guerre en Europe en reportant l’entière responsabilité sur la Russie. Le harcèlement anti-Poutine fait partie des obsessions américaines depuis Obama, et cela depuis le retour progressif de la Russie dans le cercle des grandes puissances.  Les républicains et les démocrates se rejoignent sur ce sentiment russophobe. Objectivement, le retour d’un certaine forme de guerre froide sert les intérêts américains.

 

 

Il est vrai qu’un rapprochement entre la Russie et l’Europe ferait de cet immense continent, sans nul doute, un bloc encore plus puissant que le bloc chinois, et cela résonne comme une menace majeure pouvant mettre à mal l’impérialisme américain.

Ainsi, tout sera mis en œuvre pour monter le premier contre le second afin d’affaiblir les deux. Une Russie isolée de l’Europe et une Europe sous la protection otanienne est l’alpha et l’oméga de la politique étrangère européenne des Etats-Unis d’Amérique.

 

 

Il conviendrait juste de s’en souvenir pour comprendre ce qui se passe actuellement au frontières de l’Ukraine, mais ce serait bien trop demander à nos dirigeants actuels devenus simple porte-voix d’un Biden dont certaines réactions posent questions et dont le credo politique est d’exacerber « les fractures [RP3] planétaires en refusant d'estimer légitimes les aspirations des peuples à conserver une indépendance stratégique et une autonomie idéologique. La même logique de subordination apparaît dans le domaine économique. »

 

 

Or, « Seule la Russie de Vladimir Poutine offre une résistance entêtée aux prétentions états-uniennes à régenter brutalement une mondialisation dont ils maîtrisent les principaux titans. » elle sera donc à abattre. Faisons en sorte de ne pas tomber dans ce piège mortel.

 

 

Les menteurs au cours de l’histoire ont provoqué des millions de morts, des catastrophes planétaires et pour la plupart d’entre eux n’en ont jamais payé le prix.

Refusons ce nouvel engrenage !

 

 

  

« L’histoire se répète au moins deux fois, la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce », précisait Karl Marx.

 

N’aurait-il pas encore une autre fois raison ?

 

Roland Pietrini

Auteur et écrivain

 

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 [RP1]Il s’agit donc de preuve sur une supposée action de désinformation des forces russes…

 [RP3]L’impuissance française , une idéologie ?  Eric Delbecque est président de l'Association pour la compétitivité et la sécurité économique (ACSE). Avec Christian Harbulot, il vient de publierL'impuissance française: une idéologie?(éd. Uppr, 2016).



05/02/2022
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