ATHENA-DEFENSE

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Israël : l’offensive de tous les dangers

 
Après l'attaque terroriste sanglante du Hamas le 7 octobre, qui avait pour objectif de tuer le plus possible de civils, sans distinction d’âge ou de sexe, et de faire le maximum d’otages parmi les quelques survivants, Tsahal a mené plusieurs incursions « limitées » dans la bande de Gaza et poursuit sa campagne de bombardements, en préparation d'une offensive terrestre de grande ampleur. 
 
 
 
Gaza

 

 

 
 
 

 

Trois semaines après ce sombre 7 octobre, les grandes puissances concentrent des moyens conséquents en Méditerranée orientale, dont les États-Unis avec deux porte-avions et leurs escortes, et la France avec un porte-hélicoptères amphibie, le Tonnerre, et deux frégates, dont l’une à capacité anti-aérienne, renforcée sous couvert d’action humanitaire. Il est évident que dans le cas où le Hezbollah et l’Iran entreraient directement dans le conflit, alors le risque d’extension serait majeur.

Les objectifs du Hamas

Si l’objectif immédiat du Hamas visait, dans un premier temps, l’élimination d’un maximum de juifs, il est indubitable que l’objectif final est tout autre. Il est probablement celui d’entraîner l’ensemble du monde musulman dans une offensive générale contre Israël, puis contre les démocraties, sous couvert de lutte pour la défense des Palestiniens. Cette aspiration de destruction d’Israël, inscrite dans la chartre du Hamas publiée en août 1988, est un préalable à la création d’un état palestinien, qui serait débarrassé définitivement du peuple juif.

 

L’article 7 prévoit « le jihad contre Israël jusqu’à sa destruction », alors qu’en Iran, le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution indiquait, en septembre 2019 : « Nous sommes parvenus à atteindre la capacité pour détruire le régime sioniste imposteur ».

 

Il faut prendre au sérieux ce que disent les terroristes islamistes ; ils finissent toujours par exécuter leurs projets de destruction et de mort. En l’occurrence, l’attaque du 7 octobre a été préparée de longue date, les moudjahidines ont été entrainés, préparés et équipés, en partie en Iran, et Israël a péché par un complexe de supériorité envers ses ennemis en ne tenant pas compte des signaux faibles.

 

La surprise stratégique fut totale, la faillite du renseignement tout autant. Et sur les plans de la cyberguerre et de la communication, Israël a perdu la première manche, le contraignant à son tour à diffuser certaines vidéos des horreurs commises dans les premiers jours, afin de répondre à la propagande du Hamas, relayée abondamment par les réseaux sociaux.

 

L’épisode des fameux 400 morts dus à un bombardement israélien sur un hôpital à Gaza a été immédiatement repris par nombre de médias occidentaux, alors que l’information n’était pas recoupée et provenait d’une agence du Hamas. Par la suite, il s’est avéré – mais la fausse information s’était répandue comme une trainée de poudre – qu’Israël n’était pas responsable, que c’était plus probablement une roquette du Hamas qui avait décimé sur un parking des dizaines de personnes qui attendaient d’être accueillies, ce qui est bien évidemment effrayant, mais pas des centaines.

 

Il est stupide de penser que les terroristes ne sont pas intelligents. Ils connaissent notre sensibilité à réagir à la moindre information, et savent se servir intelligemment des réseaux sociaux. Cet épisode qui n’est que le début de cette guerre de l’information a un seul but : celui de radicaliser les populations musulmanes endogènes de nos démocraties, appuyées par nos idiots utiles, ou pire, par des militants des partis d’extrême gauche islamo-compatibles qui n’osent nommer terroristes les bouchers des Kibboutz. On peut défendre la cause palestinienne, mais pas en adhérant à ceux qui prônent la disparition d’Israël et à la suppression physique du peuple juif, donc à un nouvel holocauste.

 

La rue arabe serait donc une alliée de poids, aidée en cela par un certain nombre de dirigeants de pays dits amis, qui jettent de l’huile sur le feu, dont un qui appartient à l’OTAN, et dont le dirigeant, Erdogan, déclare que les moudjahidines du Hamas font partie « [d’] un groupe de libérateurs qui protègent leur terre », et à propos d’Israël : « Vous ne trouverez aucun autre État dont l’armée se conduise avec une telle inhumanité ». Mais où se trouve l’inhumanité ?

 

Dans ce contexte, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a déclaré, lors du Conseil de sécurité de l’ONU, tout en dénonçant « des actes terroristes horribles et sans précédent du Hamas », que ces attaques ne s’étaient « pas produites en dehors de tout contexte ». Mais de quel contexte parle-t-il ? La phrase est pour le moins curieuse.

 

Jamais Israël n’a eu pour objectif de brûler vifs des bébés palestiniens, de leur couper le sexe, d’éventrer des femmes enceintes, d’assassiner à coup de pelle les parents devant des enfants avant de les enlever, d’égorger des vieillards et de répandre par les réseaux sociaux les vidéos qu’ils ont filmées eux-mêmes. Ces actes inqualifiables sont sanctifiés puisque commis au nom d’Allah et sont dans le droit fil de Daech et d’Al Qaïda.

Le choix de Sophie

C’est pourquoi la réaction d’Israël ressemble au choix de Sophie. Si Israël réagit à la hauteur des horreurs subies, avec un esprit de vengeance, alors son choix sera celui d’une offensive militaire terrestre massive, dont les conséquences seront terribles pour les populations de Gaza, qui servent de boucliers humains aux moudjahidines du Hamas, et, dans ce cas, il n’est pas certain que les démocraties occidentales les soutiennent dans la durée, avec le risque d’extension du conflit.  Il n’est pas certain non plus qu’Israël ait les moyens militaires d’une telle action ; Tsahal a besoin de former, d’entrainer, de motiver ses 400.000 mobilisés issus d’un monde civil. Ce sont les enfants et les petits-enfants de ceux qui ont connu les guerres et intifadas de 1948, 1967, 1973 et 2006, mais qui sont différents dans leur chair et dans leur âme.

 

Ces générations n’ont pas connu la Shoah, ni les guerres de survie de la nation juive. L’apport des nouvelles populations est un élément aussi à prendre en compte. Ces jeunes sont, pour la plupart, comme nous sommes ; avides de paix mais individualistes, mondialisés, et ont perdu, pour certains, le diamant brut de la conscience patriotique.

 

 

Comme le dit avec justesse l'ancien colonel de l'armée israélienne Jacques Neriah : « La coexistence avec la bête nous a anesthésiés » (1). Cette anesthésie a touché tous les strates de la société israélienne, qui est devenue une société comparable à la nôtre, qui voit arriver le danger, mais qui est incapable de s’organiser pour lutter contre la bête immonde. Le danger islamiste est comparable au danger nazi. Certains pensent encore que l’on peut parler avec la Bête : ils se feront dévorer, et nous avec.

 

La lâcheté de nos dirigeants fera que, pour éviter une guerre civile, ils continueront à composer et à se prêter à toutes les concessions, ils choisissent « le déshonneur et il auront la guerre » (2.)

 

La fameuse saillie de Churchill qui aurait été destinée à Chamberlain après les accords de Munich,

 

ressemble à s’y méprendre à cette période d’avant-guerre où les dirigeants avaient oublié que pour déjeuner avec le diable, il faut une longue cuillère. Voilà des décennies que nous faisons des guerres au diable sur des territoires éloignés, en les perdant finalement toutes, et en oubliant que celui-ci a mis le couvert chez nous.

 

Par ailleurs, si Israël, prend en compte d’autres paramètres dont celui de sa survie à long terme, alors il doit trouver le moyen d’éliminer le Hamas, en préservant la population gazaoui. Or, les deux choix mènent à une impasse. Chacun sait que l’élimination du Hamas est impossible, dans un cas comme dans l’autre, il renaitra de ses cendres.

 

Sur le plan tactique, aller chercher avec une petite cuillère les spadassins du Hamas au fond des 500 kilomètres de tunnels creusés sous des immeubles et hôpitaux, n’a pas d’exemple au cours de l’histoire. Il y aura des pertes énormes de chaque côté. Israël est-il en capacité de sacrifier une partie de ses enfants ? Nous verrons, mais j’en doute.

 

C’est pourquoi, l’offensive terrestre au nord de Gaza est un piège, dans lequel Israël ne peut s’engager sans dommages irréversibles et sans provoquer une réaction en chaîne. Le Hamas, dès le début, joue cette carte, celle de l’extension, et le pouvoir iranien contesté sur son propre sol y voit aussi une manière de sauver sa peau. Il y a une conjonction de faits objectifs pour que tout explose.

Un choc de civilisation ?

La violence est consubstantielle à ce monde, propice à un choc des civilisations, comme le définit Samuel Huttington, revenu à la mode. Un choc de civilisation qui reposerait sur la confrontation entre plusieurs blocs tectoniques, occidental, slave-orthodoxe, islamique, africain, hindoue, confucéen, japonais et latino-américain.

 

Or, l’islam offre l’avantage d’avoir une explication du monde simple ; Dieu est unique et indivisible et repose sur cinq piliers, la profession de foi, la prière, l’aumône, le jeûne du mois de ramadan et le pèlerinage. L’islam est un tout : c’est une organisation complète qui englobe tous les aspects de la vie. « C’est à la fois un état et une nation, ou encore un gouvernement et une communauté. C’est également une morale et une force, ou encore le pardon et la justice. C’est également une culture et une juridiction, ou encore une science et une magistrature » (3).  C’est pourquoi l’islam ne peut être atténué ou influencé par l’apport d’autres religions, c’est une culture. Lorsqu’on a compris cela, on comprend toutes les difficultés auxquelles se heurtent l’assimilation.

 

Au sein de l’islam, le djihad est un devoir religieux, c’est une  guerre sainte menée pour propager ou défendre l'islam, dont l’expansion est consubstantielle de la foi.

 

Lors de son âge d’or de 750 à 1258, la civilisation arabo-musulmane était à son apogée, dans un empire qui s'étendait de l'Afrique aux rives de l'Indus. Mais elle se confrontait alors à une autre civilisation aussi impériale, la civilisation chrétienne. Aujourd’hui, cette force n’existe plus, la religion catholique universaliste est désormais incapable de résister, nos valeurs sont systématiquement remises en cause. C’est pourquoi l’islam comblera ce vide, comme le poulpe qui s’incruste dans la dépouille du crabe, après l’avoir dévoré.

Le disparition d’Israël nous mènerait à notre propre disparition, le nazisme a tenté de le faire, il est désormais de retour sous une autre forme.

 

C’est pourquoi, en l’ayant défié dans son existence même, le Hamas espère encore que la réaction d’Israël sera la plus forte possible, afin que le piège infernal se referme. Ce piège est celui d’un soulèvement espéré, celui du peuple musulman contre le peuple judéo-chrétien occidental, et singulièrement en Europe.

Alors serait l’aube du grand soir, l’aube d’un nouvel ordre mondial, celui de la charia.

 

La troisième guerre mondiale a commencé

Le risque est réel, le premier objectif du capotage de l’extension des accords « d’Abraham » ou de « Béer-Sheva », a été atteint. Cet accord promulguait le dialogue interreligieux et interculturel entre les trois religions abrahamiques et toute l'humanité.

 

C’est pourquoi nous sommes à l’aube de tous les dangers, il est nécessaire de comprendre que l’instabilité mondiale est telle (en comparaison, la guerre en Ukraine prend des allures de conflit limité) qu’une confrontation générale est peut-être devant nous.

 

La troisième guerre mondiale aurait-t-elle commencé ?

 

Roland Pietrini

 

1 - Jacques Nériah, ancien colonel de l’armée israélienne : « La coexistence avec la bête nous a anesthésiés » 

2 - « Le gouvernement avait le choix entre la guerre et le déshonneur ; il a choisi le déshonneur et il aura la guerre. » Cette pique de Winston Churchill aurait été adressée à Neville Chamberlain, alors premier ministre, juste après la conférence de Munich, en 1938

3 - Imam Hassan al-Banna 20 principes pour comprendre l'Islam - Havre De Savoir

 

 

 

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30/10/2023
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