ATHENA-DEFENSE

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A propos de la crise Syrienne

A propos de la crise Syrienne.

 

 

Je vous offre à la réflexion, une fiche de lecture très partielle d’un rapport du CF2R sur la Syrie.

Je ne m’attacherais qu’à la dimension internationale du conflit qui est traité dans ce document particulièrement riche:

 

Une image négative de la Syrie associée à celle de la guerre froide ? La Syrie a fait le choix de l’URSS en considérant que l’URSS pouvait aider à  contrecarrer de leur point de vue la politique expansionniste (sans jeu de mot) d’Israël. Pourtant la Syrie a fait le choix du camp occidental contre l’Irak en 1991. Je ne suis pas tout à fait en accord avec cette analyse, qui se souvient aujourd’hui des pays ayant réellement collaboré avec le camp communiste contre l’occident ?

L’intervention de la Syrie au Liban ? Plus certainement, mais très vite, Damas va jouer son propre jeu et imposer sa Pax Syriana  avec le soutien de Paris et de Washington. L’espoir secret de Damas ne serait-il pas d’espérer à une grande Syrie englobant le Liban et la Palestine? Dans ce contexte,  il est indiqué à juste titre, que la Syrie accueille sur son sol nombre d’organisations terroristes. La Syrie reste l’Etat qui a entretenu une guerre civile particulièrement dure au Liban, sans compter le rôle que l’on prête  à la Syrie  dans l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005 à Beyrouth. La piste syrienne reste ouverte. De mon point de vue est cela paraît tout à fait exact, la perception est donc celle d’un état terroriste, renforcé par l’opinion des néo-conservateurs qui ne font pas dans la nuance. Enfin il est souligné dans ce rapport que la Syrie qui fat partie du croissant Chiite entretient un partenariat stratégique avec l’Iran, ce qui renforce au passage la complexité de la crise Iran-occident à propos du nucléaire.

Or pour les Américains, frapper la  Syrie c’est frapper l’Iran. Et en affaiblissant l’Iran, c’est faire de la Turquie la grande puissance régionale susceptible de stabiliser les frontières nord d’Israël. Et pour cela, et c’est une constance, les Etats-Unis  continuent de jouer la carte des Frères musulmans réitérant ainsi, de mon point de vue, l’erreur stratégique faite en soutenant les talibans contre l’Urss en Afghanistan.

Mais les alliés objectifs ou de circonstances des Etats-Unis jouent aussi la carte de la déstabilisation de la Syrie. « Les pays du Golfe et de l’Union européenne font clairement figures d’auxiliaires de Washington dans la gestion de la crise syrienne » Le Quatar, meilleur allié des américains et qui possède la chaîne TV Al-Jazeera, élément d’information ou de désinformation au choix.. L’émir du Qatar, Al-Thani qui se présente comme un salafiste modéré, avec pour objectif plus ou moins avoué de supplanter l’hégémonie saoudienne dans le monde sunnite.. La ligue arabe qui s’est réveillé huit mois après le début de la crise et démontre une tendance à opposer les monarchies pétrolières aux « républiques » arabes ? La Turquie enfin, qui tapie dans l’ombre et meilleur allié des américains à tout à gagner en imposant son propre modèle dans les pays arabes. Mais reste prudente tant les risques sont grands de déstabiliser une région où les Kurdes sur leur propre territoire pourraient se soulever et où il possède des intérêts économiques importants avec la Syrie.

Restent les alliés de la Syrie, la Russie et la Chine et Bachar al-Assad fait très attention à ne pas mettre par des erreurs trop flagrantes ses alliés en difficulté. La Syrie offre à la Russie le seul port en eau profonde celui de Tatous pour sa flotte en méditerranée. Ce port a une valeur stratégique pour la Russie. On estime à 1000 le nombre de coopérants russe en Syrie. Quant à la Chine elle a une approche pragmatique, et pour l’instant elle joue la carte de Moscou par sa volonté d'entretenir de bonnes relations avec la Russie. Ainsi les « révolutions » se suivent sans se rassembler, le modèle syrien approuvé il n’y a pas si longtemps par les démocraties occidentales, survit par la violence dans un contexte international extrêmement difficile. Il existe probablement des modèles à inventer entre démocratie et démocrature (1).  Mais l’avenir est plus que jamais incertain. C’est en tout cas l’un des enseignements que je retire de cette lecture très partielle d’un document passionnant.

 

 

 1: démocrature: condensation des mots "démocratie" et "dictature" - ou parfois de "caricature"-) est un régime qui s’autoproclame démocratique, qui se pare de nombreux oripeaux démocratiques mais fonctionne en réalité comme une dictature.



18/02/2012
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