ATHENA-DEFENSE

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A propos de la culture du rsique

 

 

 

« Evaluer les risques et les bénéfices liés à l’action » sont l’essence même du métier de seigneur qui fût le nôtre. ( J’englobe ici tous les cadres au combat et dans l’action, qui engagent la vie de ses subalternes, jusqu’au plus bas niveau, puisque le risque est aussi une dimension de l’exécution )   Le respect de la mission porte en soi la notion de risque, et dans la théorie de la décision, le risque perçu reste un améliorateur de la performance.  Mais ce risque perçu se heurte au principe de précaution qui est désormais dévoyé et tend vers un excès de refus des risques, une certaine déresponsabilisation et a pour conséquence une tendance vers la judiciarisation des actes. Et nous le constatons jusque dans nos choix systémiques.

L’alourdissement de nos fantassins en le surprotégeant, va à l’encontre de sa souplesse d’emploi et de sa mobilité, à contrario le char est considéré comme trop lourd et paradoxalement trop fragile, il a donc quasiment  disparu, au moins dans les conflits dans lesquels sont engagés aujourd’hui nos soldats.

 

Il y a aussi une échelle de sanctions des risques.. Et je ferais toujours la différence entre le risque pour un cadre de se trouver déconsidéré par ses pairs voire sanctionné pour avoir pris des risques jugés non conformes et celui de mettre en danger inconsidéré ses hommes pour avoir mal mesuré les risques et les bénéfices liés à l’action…. Quant à « savoir ou non gérer le risque »  Je crains que la question  ne soit par trop « intellectuelle » je préfère à la gestion du risque, le mot évaluation, identification, qui je vous l’accorde peut faire partie d’une gestion en amont mais pas en cours d’action. 

Je m’aperçois, en fait que j’ai une vision déformée de la culture du risque, ayant appris à le vivre et non à le conceptualiser. Je relis en ce moment l’excellent livre de Jules Roy sur Dien Bien Phu ? Ce livre ne parle que de cela, de la décision et de la mauvaise évaluation du risque, des rivalités entre décideurs, de l’ignorante certitude de certains, de la démission des autres, de l’autisme du commandement, de la sous-évaluation de l’adversaire, d’honneur, de sang et de guerre.. Je reproche souvent à la réflexion macro  de ne pas tenir compte du niveau micro. Les deux réflexions sont complémentaires, mais on a souvent tendance à déconnecter l’une de l’autre. A trop vouloir penser macro, on oublie trop souvent la dure réalité des faits.. Et on prend le risque, au passage, de se déconnecter des réalités. Restons méso…

 

 

 

 



25/02/2012
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