A propos de Steinbeck, de l'adolescence etc..
A propos de Steinbeck, de l’adolescence et de 3 ou 4 choses sans importance :
J’ai découvert Steinbeck comme on découvre un auteur à l’adolescence, un peu par obligation, un peu par hasard, et son écriture m’a immédiatement transportée, éveillée mes sens, sans que je puisse comprendre réellement le pourquoi.. Alors je n’osais plus le relire, j’avais trop peur d’être déçu.
Puis, par hasard je suis tombé, chez un bouquiniste d’occasion, sur Tortilla flat et des Souris et des hommes, et j’en suis de nouveau tombé amoureux.
C’est par Steinbeck que j’ai découvert la littérature, et c’est en commençant par la littérature américaine que j’ai aimé la littérature russe. J’y ai retrouvé parfois, cette même vérité dans la
description crue des êtres et des choses, littérature romantique, certes, mais sans cette introspection forcenée des personnages, ce nombrilisme exacerbée, ce verbiage propre à une certaine littérature européenne et singulièrement française, qui a son intérêt certes, mais qui finit parfois par lasser..
Et logiquement la meilleure critique que j’ai lu de Steinbeck est celle de Joseph Kessel, autre monument de la littérature, slave en ses veines.
« L’écrivain, s’est borné à reproduire les contours les plus simples, à répéter des paroles banales et vulgaires. Et à travers cette indigence et cette négligence barbares,
il accomplit le miracle. »
« Et ce que l’auteur ne s’est pas soucié de faire savoir… nous le devions, nous l’entendons, nous en prenons une certitude intuitive.. »
« Et quand, sur la berge sablonneuse de Salinas dormante, se défait par un sacrifice atroce et magnifique, l’aventure de Lennie, l’innocent qui aima tant caresser les peaux des souris, les poils des
chiots et les cheveux brillants des femmes, une admiration profonde et stupéfaite se lève pour l’auteur qui, en si peu de pages ( Des souris e des hommes) avec des mots si simples, et sans rien expliquer, a fait vivre si loin, si profondément et si fort »
Merci Kessel, merci Steinbeck, par cette lecture de hasard j’ai retrouvé certaines émotions adolescentes.. Tortilla flat a été écrit en 1935 et décrit une bande de paumés, dans une Amérique de crise et de misère et dont la vision du monde s’arrête à l’horizon du soir, au rayon de soleil, à un
peu de vin.. Ces paumés là, comme on les aime.. Des souris et des hommes fût écrit en 1937, et c’est un chef d’œuvre.. Je reviendrais à la politique un peu plus tard, je reprends ma petite pause.. J’en avais besoin.. A bientôt..
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