ATHENA-DEFENSE

ATHENA-DEFENSE

1986-1992 ARMEE ROUGE-RETOUR VERS L’EST

 

1986-1992 ARMEE ROUGE-RETOUR VERS L’EST

 

Première partie

 

La situation géopolitique.

 

Il est quasiment impossible de décrire l’immense opération de retrait des forces soviétiques des pays de l’ex-pacte de Varsovie sans revenir sur les forces en présence au moment où Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev prend la tête en mars 1985 du PCURSS (parti communiste de l’Union des républiques socialistes  soviétiques)  et en devient le secrétaire général.

 

 

La situation internationale est extrêmement tendue. La guerre d’Afghanistan mobilise militairement une partie négligeable des forces terrestres soviétiques, dont quelques unités du GFSA (1), mais la bataille se joue ailleurs, entre les deux grandes puissances et par opinion publique interposée. La nomination de Gorbatchev, qui est un homme issu du système, intervient lorsque les caciques du Kremlin, y compris les plus  fossilisés, prennent conscience de l’immense fossé qui se creuse entre l’Occident et l’URSS dans les domaines économiques et de la course aux armements mais aussi, dans celui de la recherche et de l’information. L’affaire Farewell (2) a eu un effet dévastateur, les conséquences en avaient été réellement mesurées en 1983 par le KGB. Quant à  la catastrophe de Tchernobyl du 26 avril 1986, qui surviendra au pire moment de l’histoire de l’URSS, elle est,  à mon sens, l’un des éléments important par ses conséquences dévastatrices dans l’effondrement du monde socialiste et de ce qui restera pour un temps limité, leurs certitudes et de leurs illusions.

 

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Gorbatchev est, à 55 ans, un homme dont l’intelligence et la clairvoyance ne peuvent être mises en doute. Il tente d’insuffler une nouvelle jeunesse à l’économie de l’URSS. Il tire en partie son inspiration d'Alexander Nikolaevich Iakovlev, un « libéral », ancien ambassadeur au Canada, et essaye progressivement de conjuguer glasnost et perestroïka (3) afin de sauver ce qui dans son esprit peut encore être sauvé, c’est-à-dire l’unité de la grande Russie. Mais les tenants des « avantages acquis et des privilèges » des membres du vieux parti qui ne porte de « travailleurs » que le nom, font échouer sa politique. Pourtant, en 1987, Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan offrent des vœux croisés à leurs deux peuples, et la gorbimania rend plus populaire «Gorby » aux Etats-Unis et en Europe que ne l’est à l’époque Ronald (Reagan). Comprend-il déjà que la situation du maintien en Europe de l’est de la tutelle de l’URSS  est un combat perdu d’avance ?  C’est probable. 

 

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Au printemps 1989 alors qu’il est en Chine, sur la fameuse muraille, un journaliste demande à Gorbatchev son sentiment sur la Chine et en parlant de la muraille, il dit « très bel ouvrage.. ». Mais,  à  la seconde question que le journaliste pose  « Voulez-vous qu’on élimine celui de Berlin ? ». Il répond « pourquoi pas ? » En quelque sorte, la messe est dite.

 

Quelque temps auparavant, Le 8 décembre 1987, après une guerre de l’information extrême entre l’Est et l’Ouest en Europe, les États-Unis et l’Union soviétique signent à Washington le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, qui prévoit la destruction dans un délai de trois ans de tous les missiles à charges nucléaires et à charges conventionnelles en Europe ayant une portée de 500 à 5 500 km, dont les fameux SS-20 et Pershing II. Ce traité est considéré comme le premier accord réel de désarmement nucléaire et sonne la fin apparente  de la course aux armements entre les deux Grands.

 

Le 7 décembre 1988, le Président Gorbatchev annonce à l'assemblée générale des Nations-Unies la réduction unilatérale des forces classiques soviétiques, en particulier de celles stationnées dans les pays de l'Est. Dans son esprit, c’est un moyen de gagner du temps pour mettre en place sa perestroïka et sa glasnost. La transparence ne pouvant être dissociée de la vérité et les réformes ne ne pouvant exister sans la révélation de la réalité. Il fallait donc tuer le mensonge pour sauver le système, mais avec le recul on voit bien que c’est finalement la vérité qui l’a achevé.   

 

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 Timbre pérestroïka et glasnost

(c'est un levier de la créativité vivante des masses)

 

 

Cette  vérité est que devant  les USA qui maintiennent l’illusion de la guerre des étoiles, l’URSS ne peut plus suivre. Une partie du piège s’est refermée.

 

Alors que les États-Unis consacrent 8 % de leur PIB, soit 405,4 milliards de dollars en 1985 à leur budget militaire,  le budget militaire de l'URSS absorbe 15 à 20 % du PIB, et ne peut dégager très probablement que  la moitié en équivalent dollars pour tenir à niveau, leurs immenses forces terrestres, aériennes, maritimes et stratégiques.  

 

Cette réalité,  en dépit de la désinformation sur les chiffres,  orchestrés par l’URSS et les Etats-Unis pour des raisons opposées mais néanmoins concomitantes.  Le premier,  Gorbatchev avec les analystes du KGB, ne pouvant plus ignorer que l’URSS  ne peut plus faire face à ces coûts exponentiels et continuer cette course folle, sans annihiler tout espoir d’améliorer les conditions de vie des populations, justifie sa nouvelle politique par cette prise de conscience. L’autre,  Reagan,  ayant intérêt à surestimer la puissance militaire de l’URSS (4) afin de justifier les énormes investissements dans la défense notamment face au congrès américain. Mais,  pour l’un comme pour l’autre, le temps du statu quo n’est plus possible

 

Pour l’URSS, le constat est cruel, le système militaro-industriel est à bout de souffle, les plans succèdent aux plans et les chiffres, notamment de la production industrielle,  nul désormais ne l’ignore, ne sont qu’inexactitudes et mensonges. Le mensonge et la corruption sont d’ailleurs érigés en système social : C’est ainsi qu’Alexandre Zinoviev, dans l’avenir radieux indique avec humour «   Qu'un intellectuel soviétique arrive à placer son fils à l’université tout de suite après l’école et sans aucun piston, c’est bien plus impressionnant qu’un lieutenant corse qui devient empereur de France »

 

Les pays de l’Est, qui  ressentent l’affaiblissement inéluctable de l’URSS, Pologne et Hongrie en tête,  décrochent du  grand projet socialiste commun et montrent la voie vers un besoin de libéralisation et d’amélioration des conditions de vie.

 

En Pologne, dès août 1980 les grèves et le syndicat Solidarnosc ......

 

Suite sur:  https://www.secrets-de-la-guerre-froide.com/1986-1992-armee-rouge-retour-vers-lest-premiere-partie



01/07/2018
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