Coopération Franco-Britannique.. Un contre exemple édifiant.
Le fiasco du projet franco-britannique de coopération dans le domaine de la construction en commun d’un porte-avion était inscrit dans les gênes d’une coopération, dont les britanniques ne voulaient pas et dont les français incohérents et sans vision stratégique réelle suffisante à long terme, ne pouvaient sans volonté politique le financer.
La cour des comptes pointe du doigt ce que tout le monde savait dans le petit monde de ceux qui s’intéressent à la défense. Le projet ne pouvait voir le jour, tant les objectifs et le calendrier entre les deux nations étaient différents. Bilan de l’opération pour la France, 200 millions jetés par le hublot d’un navire qui ne verra jamais le jour. Et d’ailleurs il est probable que le PAN actuel sera le dernier port-avion d’une Marine française en déclin, qui, comme une étoile en fin de vie n’en finit pas de briller avant de s’éteindre.
Sans volonté de maintenir une marine digne de ce nom pour un pays qui possède le deuxième domaine maritime au monde, nous ne pouvons que constater un déclin de notre présence sur toutes les mers, alors que partout, on constate un renforcement des Marines, dont celles de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la Corée du sud, du Japon, de la Russie).
Les Etats-Unis malgré leur déclin tout relatif, restent encore la première Marine au monde avec 10 porte-avions en activité, tous nucléaires. Les autres Marines tentent d’accéder à l’unique projection de puissance, dont la France était avec les EU l’un des rares pays à en avoir conservé le savoir-faire, celui de la construction et de l’utilisation de porte-avion de manière opérationnelle.
Il faut se souvenir que la décision d'acquérir un second porte-avion qui aurait permis tout simplement la « permanence à la mer » ce qui était plus ou moins le cas avec le Clémenceau et le Foch, avait été validée en 1980, avant d'être suspendue cinq fois en raison des gels de crédits de la défense, puis de facto logiquement abandonnée en 2013. Quant au nouveau Livre blanc de la défense, il n’évoque plus la question.
Le gouvernement a tranché récemment pour une « rénovation à mi-vie » de notre unique porte-avion. L'arrêt durera entre septembre 2016 et février 2018, et coûtera 1,3 milliard d'euros ce qui selon le journal Monde équivaut à l'équivalent de la moitié du prix du bâtiment neuf.
On peut, au point où on en est, se demander si cela en vaut la peine. On fera, comme d’habitude, sans PA, pendant deux ans.
La révision de notre politique de défense est devenue nécessaire. Sinon cette révision s’imposera d’elle-même. Notre engagement dans le concert international se résume désormais à des engagements asymétriques ou à des engagements sous perfusion de pays amis. Il faut souhaiter qu’aucune crise majeure ne surgisse dans le monde dans laquelle nos intérêts vitaux seraient engagés.. Dans ce cas, nous ne pourrions que servir de supplétifs de seconde importance auprès de la seule puissance militaire aujourd’hui encore capable de s’engager dans un conflit majeur, les Etats-Unis.
L’Europe est un nain en matière de défense et de diplomatie. Comme voulez-vous, dans ces conditions que nous soyons en capacité de résoudre les crises économiques et industrielles de la zone Europe alors que nous sommes incapables de construire un avion de combat en commun.
La France avec la fermeture de l'atelier GIAT du Mans en 2009 dédié à la fabrication de la munition du Famas (étui en acier de qualité qui rendait la munition française particulièrement fiable pour le FAMAS). a abouti à ce résultat très concret, à savoir que l'arme individuelle du soldat français n'est plus opérationnelle si on utilise une munition fabriquée selon d'autres normes techniques à l'étranger. Vieille histoire certes, mais qui est symptomatique d’une politique industrielle incohérente et hasardeuse. Nos déficits capacitaires bien connus et identifiés, je n’y reviendrais pas dans cet article, montrent à quel point notre politique de défense est désormais guidée par deux contraintes, celle de boucler les fins de mois et de faire des économies qui parfois coûtent plus cher que les engagements de dépense.
Comme si notre monde était soudainement devenu un monde de bisounours, et que notre France ne serait qu’un pays ouvert dans lequel il est plus important de combattre le genre que de conserver notre intégrité culturelle et notre potentialité économique et industrielle y compris dans le domaine de la défense.
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