ATHENA-DEFENSE

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Situation explosive en Ukraine et Mistral perdant.

Situation explosive en Ukraine et Mistral perdant.

 

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Le  sommet d’Astana qui devait se tenir le 15 janvier dans la capitale du Kazakhstan a été annulé compte tenu de la situation au Donbass qui s’est depuis encore aggravée.  Le  président Noursoultan Nazarbaïev (cf : https://www.athena-vostok.com/lorsque-lon-consent-a-serrer-la-main-dun-nazarbaiev-on-na-aucune-raison-de-ne-pas-serrer-celle-de-poutine)  membre survivant de la  nomenklatura soviétique (il a été nommé à la direction du PC local sous Gorbatchev), devait accueillir un sommet quadripartite portant sur la guerre russo-ukrainienne en présence de Vladimir Poutine, Petro Porochenko, François Hollande et Angela Merkel.

 

Kiev est  responsable de cette situation tout autant que Moscou. Le parlement ukrainien avait jeté de l’huile sur le feu en abrogeant la loi sur les langues régionales. On se souvient que  la Rada (Parlement) avait retiré au russe mais aussi au roumain, au hongrois et au tatar de Crimée le statut de langue officielle dans 13 des 27 régions (essentiellement au sud et à l'est du pays). La loi ne sera pas appliquée, mais les populations pro-russes habilement manipulées et instrumentalisés se  sont soulevées.

Kiev a coupé les vivres à ses régions dissidentes et reconnu de fait une situation nouvelle de séparation. Le droit pour soi n’exclut pas l’intelligence.

 

 

La situation actuelle au Donbass échappe à tout contrôle, elle est dramatique pour la population prise en otage entre ceux qui souhaiteraient rester fidèles au pouvoir central et les milices pro-russes. Les combats de ces derniers jours à  Marioupol le démontrent par leur violence. C’est une guerre de type classique où s’opposent des forces fortement blindées et appuyées par une artillerie conséquente. C’est aussi une guerre où la manipulation et la désinformation font partie des stratégies des deux parties et de celles des grandes nations qui les conseillent, Otan et Etats-Unis d’un côté et Russie de l’autre.  

 

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Le port stratégique de Marioupol, siège des combats de ces derniers jours sur la mer d’Azov, est un verrou essentiel.  S’il devait sauter, cela  pourrait ouvrir un couloir stratégique à  la Russie continentale le long du littoral de la mer d’Azov jusqu’à la péninsule de Crimée.

La mer d’Azov est reliée à  la mer Noire par le détroit de Kertch. Si Marioupol tombe, il n’est donc pas exclu que  les rives de la  mer d’Azov deviennent pro-russes jusqu’en Crimée.

 

Pire encore à l’est, la poche de Debaltseve, les villes de Konstantynivka ou encore de Schastie,  sont actuellement sous le feu des batteries d’artillerie et notamment des lances roquettes multiples  de type BM27 et BM30,  si ces villes tombent à leur tour, la poche de Donetsk de Karkov à Marioupol sera russe. L’Ukraine perdra une partie non négligeable de son territoire à l’Est.

 

Cela montre l’urgence et la gravité de la situation dont les causes remontent bien avant la chute de l’empire soviétique. Sur fond de guerre civile ukraino-ukrainienne, c’est un affrontement Russie-OTAN dans lequel l’Europe est de fait partie prenante.

 

 

La guerre qui se déroule ainsi aux portes de l’Europe est un affrontement particulièrement dangereux pour l’équilibre  géopolitique de notre continent.

Les séparatistes sont ravitaillés, armés par la Russie, conseillés, appuyés par des réservistes russes ou des mercenaires, tout autant que le sont les Ukrainiens par des conseillers occultes de l’Otan ou de la CIA.

 

Nous sommes concernés par cette guerre beaucoup plus que nous le pensons car au-delà c’est la remise en cause des frontières de l’Europe qui est en jeu.  

 

La  livraison ou pas des Mistral à la Russie n’est donc  qu’un des épiphénomènes  mineurs de ce conflit dont nous sommes une victime collatérale.

 

Il fallait livrer  le premier Mistral - Vladivostok- dans les délais. Il est désormais  trop tard pour revenir sur une décision sur laquelle il sera difficile de faire machine arrière. D’ailleurs, les Russes en ont conscience, Igor Roubinski, directeur du Centre d'études françaises à l'Institut d'Europe affilié à l'Académie des sciences de Russie déclare, "Après l'annulation de la rencontre au "format Normandie" et vu l'évolution de la situation en Ukraine, qui va à l'encontre des accords de Minsk, j'imagine difficilement les Français livrer les Mistrals"

 

Dont acte. Dans cette affaire la France s’est mise dans une position inconfortable, la situation explosive dans le Donbass rend la perspective de la livraison des mistrals à celle de mistral perdant.

 

Sur fond de guerre contre le terrorisme, il serait dangereux de croire que si le conflit en Ukraine devait s’étendre à d’autres pays, (Pologne, pays Baltes) nous ne serions pas concernés. Dans cette hypothèse, pas si folle que cela, (qui aurait pensé il y a 2 ans qu’un conflit violent prendrait naissance aux portes de l’Europe)  nous serions alors terriblement désarmés.

 

Roland Pietrini

 

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25/01/2015
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