ATHENA-DEFENSE

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G7, fin de la récréation, on ne joue plus. L'Europe à la dérive.

 

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 Angela Merkel s'adressant à Donald Trump durant le G7 à La Malbaie, le 9 juin 2018.Bundesregierung/Jesco Denzel/Handout via REUTERS

 

Le G6 provisoire  lors de sa création en 1975 est rapidement devenu le G7,  avec l'intégration du Canada en 1976, le groupe s'est élargi à la Russie en 1997 pour devenir le G8.

 

Ce Groupe des sept est en fait,  un groupe de discussion et de partenariat économique de huit pays réputés être les plus grandes puissances économiques du monde : États-Unis, Japon, Allemagne, France, Russie, Royaume-Uni, Italie, Canada.

 

Ainsi,  on discute entre soi, en dégustant des petits fours sous l’œil attendri de  Christine Lagarde,  patronne du FMI, mais sans la Chine,  qui représente 13,2% du commerce mondial,  soit plus que les Etats-Unis qui sont à 9,1% (1).

 

La Russie (suspendue depuis 2014) est punie depuis qu’un certain Poutine n’a plus été sage en  considérant que  la Crimée est  russe, tout autant que le Donbass. Il est vrai qu’objectivement il n’a pas tout à fait tort, vu  que ces contrées sont peuplées de russophones et ne furent ukrainiennes qu’en un temps disparu que les moins de 20 ans ne peuvent connaitre, à l’époque de l’URSS (2) .

 

Au passage, je précise, pour nos futurs bacheliers,  que la guerre froide ne fut pas froide à cause de la température ambiante,   mais parce qu’elle ne fut pas chaude, enfin pas vraiment, mais on ne va pas pinailler  sur l’histoire, un pinaillage  à quelques millions de morts tout de même. (3)

 

Et donc,  voilà-t-il pas qu’un gros beauf américain aucunement adepte du bunga-bunga (4) mais néanmoins adepte du « je tire d’abord et vais voir ensuite », est élu avec moins de voix que sa concurrente, ce qui est un exemple parfait d’une démocratie à l’américaine.  Ce qui reste cependant un peu mystérieux.  

 

Au pays du hamburger,  et donc du manger gras, (grâce auquel  la femme fut libérée, car celle-ci,  à part les pancake du matin,  ne passerait pas un temps immodéré dans sa cuisine), on n’est pas à une contradiction près,   et bien que cela n’en  soit  aucunement la cause, c’est le candidat à la chevelure peroxydée qui fut l’élu. Bref,  un Berlusconi à l’américaine en quelque sorte mais avec des moyens.

 

Et voilà-t-il pas que  cet hurluberlu décide tout à coup de ne plus jouer le jeu en tweetant des conneries à tort et à travers, et décidant que l’Amérique first serait first vu qu’elle serait mise en danger par tous les autres, en commençant par le Mexique,  puis le Canada, puis l’Europe, un peu moins la Chine car celle-ci ne dépend pas du dollar, et un peu moins de la Russie car celle-ci peut se passer des States...

 

Au milieu de tout cela, l’Europe se réveille en découvrant qu’elle n’est que dalle et à poil, sans grand moyen de pression, avec un euro qui n’est même pas une monnaie d’échange internationale, mais qui a tout de même fait sacrément monté le prix de la baguette  pour les populations.

 

Une Europe sans défense, au premier comme au second degré, avec à sa tête un jeune Macron voulant jouer le leader avec son charme de jeune premier,  derrière une Angela, le charme en moins,  qui commence à se dire qu’à l’époque de la RDA,  le commerce avec l’Amérique était plus simple : l’URSS s’en chargeait.  

 

Nous voilà donc à la fin d’un cycle.

 

L’Europe est condamnée car ni les Etats-Unis, ni la Russie,  ni la Chine n’en veulent. Le réveil commence à être amer, il y a des gueules de bois à venir. L’Europe éclatera car la Pologne et autres pays plus ou moins baltes vont se blottir dans le giron de l’oncle Sam.

 

La Grande-Bretagne a choisi le bon moment pour en sortir, elle a repris sa souveraineté.

 

Je fus résolument européen, mais l’incapacité de nos gouvernants à régler les problèmes d’appauvrissement qui sont les nôtres, bien  trop occupés à maintenir ce qu’ils croient être le juste équilibre dans un marché de libre échange  dans lequel ce sont les populations qui payent le prix, avec un problème migratoire qui  finira par nous achever, font que  je deviens résolument anti-européen.  Cette Europe- là est l’Europe des technocrates et des marchands de rêves.  

 

L’expérience a assez duré, il est temps d’inventer autre chose.  Je suis cocu et dans les urnes vous allez le payer très,  très cher... il est parfois nécessaire de dire,  comme Vladimir ou comme  Donald, on ne joue plus, votre jeu n’est plus le mien, dans la cour de récréation le maître du temps a  sifflé la fin. On va passer à autre chose et ça va faire mal...

 

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Roland Pietrini

 

(1)   Commerce des marchandises: principaux exportateurs et importateurs, 2016

 

Exportateurs

Part mondiale (%)

Importateurs

Part mondiale (%)

1-Chine

13,2

1-USA

13,9

2-USA

9,1

2-Chine

9,8

3-Allemagne

8,4

3-Allemagne

6,5

4-Japon

4,0

4-Royaume-Uni

3,9

5-Pays-Bas

3,6

5-Japon

3,7

6-Hong Kong, Chine

3,3

6-France

3,5

7-France

3,1

7-Hong Kong, Chine

3,4

8-Corée du Sud

3,1

8-Pays-Bas

3,1

9-Italie

2,9

9-Canada

2,6

10-Royaume-Uni

2,6

10-Corée du Sud

2,5

11-Belgique

2,5

11-Italie

2,5

12-Canada

2,4

12-Mexique

2,5

13-Mexique

2,3

13-Belgique

2,3

14-Singapour

2,1

14-Inde

2,2

15-Suisse

1,9

15-Espagne

1,9

16-Espagne

1,8

16-Singapour

1,7

17-Russie

1,8

17-Suisse

1,7

18-Taiwan

1,8

18-Taiwan

1,4

19-Émirats arabes unis

1,7

19-Émirats arabes unis

1,4

20-Inde

1,7

20-Turquie

1,2

 

 

 

  1. En 1783, après plusieurs années de guerre russo-turque, la Crimée est annexée à l'empire russe. Potemkine, favori de Catherine II et gouverneur général de la "Nouvelle Russie" (l'Ukraine), y fonde le puissant port de Sébastopol et construit la flotte de la mer Noire. Au XIXe siècle, Moscou cherchera, en outre, à mettre en valeur les terres limoneuses de la région. Aux enjeux stratégiques s'ajoute l'agrément que l'élite impériale trouve à séjourner dans la péninsule. Dans le même temps, les Tatars subissent une politique de colonisation slave et de russification à marche forcée qui pousse une partie d'entre eux à s'exiler vers l'Empire ottoman.

 

Après la prise de pouvoir des bolcheviques, en 1917, les armées fidèles au tsar se replient vers le sud de la Russie, l'Ukraine puis la Crimée, d'où ils évacuent le territoire. La péninsule devient, en ce sens, un "symbole de la victoire soviétique", souligne Catherine Gousseff. En 1921, devenue République socialiste soviétique de Crimée, elle subit un violent processus de soviétisation et de purges avant, précise l'historienne, que Moscou ne fasse prévaloir une politique de promotion des élites locales.

 

Pour le tricentenaire de l'union de l'Ukraine à l'empire russe, Khrouchtchev décide d'"offrir" la péninsule à Kiev, où il a fait ses premières armes politiques. Pour quelle raison ? Selon un de ses biographes, le premier secrétaire du PCUS nourrissait depuis plusieurs années le projet d'offrir de nouvelles terres aux paysans ukrainiens, tout en repeuplant une Crimée saignée à blanc par la déportation. Au sein de la République soviétique d'Ukraine, le territoire obtient cependant un statut spécial.

 

En 1991, après la chute de l'URSS, Boris Eltsine décide de reconnaître l'Ukraine indépendante dans ses frontières - Crimée comprise. "Tout le monde à l'époque s'étonne de cette décision, et la Crimée connaît de très forts mouvements sécessionnistes, explique Arnaud Dubien. Mais l'inquiétude était grande de voir, dans le cas contraire, éclater une guerre à l'image de celle que connaissait alors la Yougoslavie." En 1997, après de multiples allers et retours entre Kiev et Moscou, un accord est signé qui prévoit que les installations portuaires et militaires de Crimée seront louées à la Russie. En 2010, l'accord est renouvelé pour vingt-cinq ans. La République autonome de Crimée jouit d'un statut spécifique : elle a son propre gouvernement, son propre parlement, son propre budget, sa propre constitution....

 

La Crimée en dix moments clés ; http://www.lepoint.fr/monde/la-crimee-en-dix-moments-cles-06-03-2014-1798398_24.php

 

  1. La guerre froide, une guerre a dix millions de morts... https://www.athena-vostok.com/la-guerre-froide-une-guerre-a-dix-millions-de-morts

  2. Les fameuses soirées bunga-bunga étaient organisées entre 2009 et 2010 dans la villa San Martino, propriété privée de Silvio Berlusconi ; selon des témoins, ces soirées étaient à caractère sexuel, le chef du gouvernement ayant payé des femmes pour des relations sexuelles. Aucune allusion avec la vie  irréprochable d’un président américain totalement innocent de toute dérive qui serait  comparable.

 



10/06/2018
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