France vulnérable ou France forte ? Mais que diable, cessons de ne plus croire en nous !
Pourquoi la France avec des multinationales classées dans les toutes premières mondiales dans des domaines aussi variés que l’industrie du luxe (LVMH, Kering), l’assurance (Axa), la banque (Société générale, BNP Paribas), le BTP (Vinci, Bouygues), les matériaux de construction (Saint-Gobain, Lafarge), les cosmétiques (L’Oréal), la publicité (Publicis), la grande distribution (Carrefour), l’alimentation (Danone), les gaz industriels (Air liquide), l’aéronautique (Airbus) l’industrie de défense, une France qui génère des prix Nobel en littérature et qui se classe à égalité avec les États-Unis au palmarès de la médaille Fields en mathématiques, (13 lauréats sur 55 au total), pourquoi cette France se considère-t-elle perdue ? Pourquoi, cette France qui est en pointe dans le nucléaire, qui a été l’initiatrice de la politique européenne dans le domaine de l’espace et qui possède des atouts indéniables en biodiversité, qui conserve une industrie du cinéma vivante, alors que partout en Europe cette industrie a disparu, pourquoi doute-elle de son avenir ?
Cette France du paradoxe et de la diversité, cette France divisée mais étonnamment imaginative, cette France qui s’auto flagelle en permanence et qui pourtant globalement encore possède des atouts culturels indéniables basés sur enseignement classique où ce qu’il en reste, mais qui perdure et qui a donné à des générations de citoyens le sens de la relativité, de la mesure, de la réflexion, de la contestation ce qui pourrait se résumer en un mot par intelligence est cependant vivante et doit affirmer ses valeurs.
Peut-être parce que cette France pessimiste qui s’interroge, possède une représentation politique et syndicale très en deçà de ses valeurs et qui plutôt que de lui montrer la voie, la plombe.
La question est aussi posée, pourquoi sommes-nous dans le monde si critiqués, si controversés si méprisés. Peut-être parce que nous sommes tout simplement jalousés.
Nous possédons l’un des systèmes social les plus avancés au monde. Cela nous coûte probablement un ou deux points de croissance en moins. Nous consacrons des sommes considérables à l’éducation de nos enfants avec les résultats mitigés que nous connaissons, mais ce système génère encore des chercheurs, des ingénieurs, des informaticiens qui fait que la machine France fonctionne. Nous possédons un outil de défense projetable et un nucléaire militaire indépendant. Les donneurs de leçons devraient se regarder dans une glace et relativiser leur soi-disant supériorité et je n’y exclus ni la Grande–Bretagne, ni l’Allemagne ni les Etats-Unis.
Bref, nous sommes tout ce que les autres n’aiment pas en nous, ce qu’ils nous envient, celle de notre capacité à rester différent de ce qu’ils sont, avec une qualité que je place en premier, celle de notre subtilité à comprendre le monde différemment de leur manichéisme affligeant qui a mené à la guerre d’Irak, à l’engagement en Afghanistan aux erreurs qui sont les nôtres au Moyen-Orient que nous sommes désormais condamnés à combattre, faute de les avoir vu venir.
Notre position vis-à-vis de la Russie doit être aussi indépendante.
C’est pour ces raisons que je suis partisan de ne rien céder sur notre bien commun, ceux de nos acquis culturels, ceux qui ont fait ce que nous sommes. La révolution française et la république a placé la religion là où elle doit se trouver, dans le domaine du privé et de la morale personnelle. Les religions, toutes les religions, et surtout l’Islam, qui n’a pas à se mêler de notre quotidien. La laïcité, c’est-à-dire la neutralité, la liberté y compris celle des caricatures ou de montrer ses seins sur la plage doit être réaffirmée. L’histoire ne doit pas être l’objet de compromission et le devoir de repentance est à remettre à sa place. Les générations nouvelles n’ont pas à s’excuser des erreurs des générations passées. Un juste équilibre doit être trouvé entre le mea culpa collectif et le négativisme coupable. Il faut replacer dans le contexte de l’époque les faits historiques et non pas tenter de les expliquer avec la morale particulière de notre époque. La colonisation a généré autant de progrès que d’injustices, le dire simplement n’est ni une insulte pour les noirs ni pour les arabes et affirmer la réalité des différences culturelles ne relève aucunement du racisme mais d’un constat simple, celui de la liberté de chacun. D’ailleurs, les populations noires, arabes ou asiatiques seraient très justement vexées de se voir refuser leur singularité. La seule limite que je vois est que n’ayant aucunement envie d’imposer ma culture chez eux, je n’ai nullement envie qu’il nous l’impose chez nous.
La France forte serait donc vulnérable, je n’en suis pas si certain, tant qu’il y aura des gens de tous bords à droite, à gauche comme au centre pour dire aux politiques occupez-vous un peu plus de nous et un peu moins de votre réélection, c’est confusément ce que je constate timidement avec Valls, ma liberté est de pouvoir le dire. On verra ce que l’avenir nous réserve mais que diable, cessons de ne plus croire en nous.
Roland Pietrini
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-atouts-de-la-France-2014-12-03-1246810
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