ATHENA-DEFENSE

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Islamisme et terreur : devant le mur des cons les hommes libres se lamentent

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L’Etat islamique a déclaré la guerre à l’Europe et au monde. Il est nécessaire de s’en persuader intimement. Aucune issue favorable ne semble en l’état sortir de ce chaos.  La compréhension  des causes qui amènent à ce constat se situent sensiblement au dehors de la compréhension  de nos concitoyens. Comme si,  de l’intelligibilité à la catastrophe, il y avait eu  rupture sans avoir eu conscience de sa provenance, comme un séisme qui surviendrait soudain dans une zone réputée sans aucun risque.  Pourtant depuis de nombreuses années nous avons vu ces dangers apparaître, mais plutôt que de les prévenir nous les avons précipités. Echec en Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme, guerre en Irak, guerre en Libye, ce qui a amené à  destruction des structures étatiques existantes au nom de la lutte contre les totalitarismes et à faire des choix hasardeux sous prétexte de  soutien à des mouvements d’opposition ne représentant qu’eux-mêmes et qui se révèlent tout aussi  totalitaires que les premiers.  Bref, montrer une  capacité constante à générer le chaos au nom d’une bien-pensance imbécile en vertu des thèmes bisounours répandus dans les esprits mous de ceux qui n’ayant pas compris grand-chose continuent à nous faire croire que le mal est ailleurs et que notre modèle de démocratie est exportable, alors qu’il n’est que repoussoir pour une bonne partie de l’humanité. Cette capacité à identifier les mauvaises causes ne peut mener qu’à des mauvaises solutions, la médiocratie devenant une forme de pensée dérivante on ne peut qu’en recueillir les fruits, l’autocensure et le terrorisme intellectuel nous ayant contraint à ne plus rien dire sous prétexte de risque de dérive anti-sociale, de dérive identitaire, de racisme ou de stigmatisation de communauté que l’on s’empresse de nier. Le mensonge et l’à peu près sont devenus une forme de  Korrect politik  et tous ceux qui ne pensent pas comme il faut sont taxés immédiatement de réactionnaires ce qui les poussent à le devenir, au cas ils n’y auraient pas songé. Devant le mur des cons, les hommes libres se lamentent.  

 

Ce principe de rupture soudaine est cependant une réalité historique : lorsqu’une civilisation atteint son apogée elle s’autodétruit en identifiant parfois les causes de son  propre chaos sans pouvoir  revenir en arrière, je crains que nous ne soyons à ce stade. Nous sommes en partie responsables du rêve assassin des adeptes du califat.

 

Ceux qui estiment qu’en dehors de l’Islam  et de sa loi il ne peut y avoir de salut, en fermant les yeux sur les prémices, nous les avons enfantés.  En baptisant Ibrahim, c’est à dire "père de la multitude"  qui est le nom d'un fils du Prophète  Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique du levant est devenu légitimement le  chef du  califat et exige de tous les musulmans un  serment d’allégeance.  Le fait qu’il soit mort ou vivant n’est qu’anecdotique dans la mesure où les mouvements islamistes semblent se régénérer spontanément, on peut, certes,  tuer les assassins, il est plus difficile de tuer les concepts qui les portent, surtout si ceux-ci semblent échapper à notre  incorrigible rationalité. Nous nous croyons supérieurs, nous ne sommes que faibles. Ceux qui affirment avec le plus grand sérieux qu’Allah est grand et  qui se permettent en son nom d’égorger les infidèles, de violer des femmes et des enfants réduits à la hauteur de simple bétail, de brûler vif ou de de crucifier des chrétiens, d’éliminer des populations entières en se réclamant de la foi, d’assassiner des collégiens et des élèves, d’enlever des jeunes filles pubères pour les marier de force, de faire sauter à l’explosif et à distance des enfants de 9 ans, de briser des monuments et des statues sous prétexte qu’ils relèvent d’une période pré-musulmane en niant l’apport culturel de leur propre histoire, ceux-là même auraient tort de se gêner puisqu’ils recrutent, y compris dans nos rangs et qu’ils ont parfaitement identifié nos aliénations.

Les derniers évènements sanglants en France nous ont fait prendre conscience en partie de la hauteur de cette menace. Pourtant, le simple fait de demander la mobilisation de l’Europe  autour des valeurs fondamentales de nos  libertés communes  et partagées, démontre les limites de cohérence de nos actions. La timidité des réactions est à la hauteur de l’égoïsme de chacune des nations  européennes qui la compose et laissent la France bien seule à combattre au Mali et dans la bande sahélienne. Pire, le double jeu de certains pays arabes et l’inertie de la population musulmane de France et d’Europe qui ne saurait être assimilé à ces monstres, mais qui  est plus enclin à se victimiser qu’à éliminer les brebis galeuses de leurs mosquées, même si je leur accorde toute la difficulté à en déceler les prémices. Il faut le dire sans cesse, les premières victimes en nombre de ces fous de dieu sont d’abord et avant tout les musulmans eux-mêmes. Il est donc essentiel que les musulmans de bonne foi assainissent leur propos, clarifient leur religion, affirment de manière indiscutable leur soumission aux règles qui sont les nôtres. Nous avons mis des siècles pour cantonner et installer  la religion chrétienne dans son unique sphère  spirituelle, laissant le temporel à L’Etat et aux pouvoirs civils,  il est nécessaire que la seconde religion de France en accepte la gageure. Elle devra pour cela se structurer et créer un véritable islam de France, indépendant et sans concession envers nos libertés laïques fondamentales.  

 

Face à ces défis, chaque  état ne sait comment gérer le juste équilibre entre le devoir de sécurité et le respect des libertés fondamentales. Le retour des Jihadistes de leur combat en Irak n’est pas le plus grand des dangers.  L’Europe régresse économiquement, en France, le chômage est endémique,  la misère en Europe grandit, et la population ayant perdu tout repère culturel ne sera pas sans conséquence  sur l’accroissement des potentialités où le radicalisme islamique peut puiser ses recrues.

 

Cette menace est à la fois temporelle et spatiale,  les 18 mouvements islamiques principaux couvrent désormais  l’Afrique, avec six mouvances actives  ( Al Mourabitum – Ansar al Charia- Ansar Dine – Al Qaïda  au Magheb islamique – Boko Aram- Chebabs ) l’Asie avec huit mouvances ( Abou Sayyaf- Al Qaïda- Emirats du Caucase - Jemaah Islamyah- Lashkar e Toiba- Mouvement islamique d’Ouzbékistan- Mouvement islamique  du Turkestan oriental- Talibans ) et 4 mouvements au Moyen- Orient  ( Al Qaïda de la péninsule arabique – Ansar Beit al maqdess – Daech – Front al Nostra).

Ces mouvements prospèrent aussi en Afrique et en Asie en des territoires qui se caractérisent à la fois par leur immensité et une ressource humaine sans limite.  Il est donc exclu que ces mouvances, basées sur la cristallisation d’une haine commune, celle de l’occident, se tarissent, tant elles se nourrissent à la fois de la misère des populations  et de leur obscurantisme.

 

C’est pourquoi le combat contre  le califat qui ne reconnait aucune frontière, et qui s’impose là où le vide étatique est le plus criant ne peut être exclusivement militaire. L’éradication physique de milliers de volontaires qui en Afrique comme au Maghreb rejoignent les rangs de l’EI ou au Nigéria de Boko Haram ne peut être un but de guerre, même si cela est une réponse nécessaire et provisoire compte tenu de  l’urgence de protéger les populations soumises à leur terreur.  Mais ce ne peut être  la seule réponse.  Daesh a peur, Daesh est destructible, il faut le prendre là où il a peur, par la puissance de l’alphabétisation et de la culture.

D’ailleurs, selon une note interne de l’EIL saisi par les services syriens, la politique de recrutement de Daesh s’orienterait vers un tarissement du recrutement occidental, compte tenu de la crainte des infiltrations possibles d’agents occidentaux en privilégiant d’autres ressources humaines provenant notamment d’Asie et de Chine.  On voit donc bien l’importance du danger, celui de la tentative de déstabilisation in situ des sociétés et pas uniquement occidentales.

L’émotionnel ne saurait remplacer l’absence des idées. Certes, il faut savoir frapper fort massivement, tout de suite et rapidement. Mais il est nécessaire de reconstruire à partir de rien ces sociétés quitte à en changer les frontières géographiques. On ne maintiendra pas l’artificiel des découpes de frontières issu de notre colonisation, nous  en avons ni le droit légitime, ni la volonté,  ni les  moyens militaires nécessaires pour les faire respecter. Un plan d’urgence s’impose, mais pour cela il faut pallier au plus pressé en passant par une révision déchirante de nos politiques, en acceptant de pactiser avec ceux qui ont encore un certain pouvoir, y compris celui de Bachar el Assad, nos services discrètement,  envisagent, d'assécher les filières qui alimentent le djihad contre le régime de Bachar el-Assad, il était temps. Il est urgent  de réviser notre politique  envers l’Iran même s’il faut lâcher du lest sur le nucléaire, il faut mettre  les pays arabes  devant leur responsabilité et mettre des limites à leur double jeu, Arabie Saoudite en premier. Israël montre la voie en  étant prêt à aider les pays arabes modérés contre les groupes extrémistes.

Nous constatons que la solution militaire étant insuffisante il est nécessaire de suivre la voie de la diplomatie. Or, nous ne pouvons négocier avec aucune autorité représentative puisque nous avons nous-mêmes  contribué à détruire les structures étatiques  en  Libye comme en Irak, et  nous avons laissé plonger l’Afrique dans le chaos des  luttes intestines et ethniques, source de toutes les misères et terreau du terrorisme qu’elles génèrent.   Lorsque l’on doit vivre avec 1 dollar par jour avec pour toute perspective une misère sans espoir,  la proposition d’un salaire 10 fois supérieur  par les groupuscules terroristes ne peut se refuser, surtout si la possibilité de se marier sans dot et les droits au pillage et au viol deviennent légaux.

Les prédicateurs anti-occidents arrivent à recruter aussi chez nous, dans nos pays riches et socialement avancés et que fort de leurs thèses foireuses, ils convertissent certains de nos jeunes français de souche, bien de chez nous. Le Djihad leur paraissant une  nouvelle « croisade » à défaut de perspectives d’avenir. Cet état de fait, nous trouble et nous déstabilise surtout lorsque le converti change de nom est prend celui de Mohamed alors qu’il s’appelle Kris ou que la fille préfère se nommer Fatiha à la place de Marion. 

Pire encore et cela dérange,  le phénomène ne se cantonne pas aux seules banlieues, Fatiha habite Trifouillis les oies et Mohamed a fait sa communion solennelle, il y a 4 ans à peine.

Ces cas,  pas si isolés que cela,  posent une question fondamentale celle de la transmission de nos valeurs, celles qui depuis un certain temps ne sont plus transmises ni aux seins des familles ni par l’éducation nationale qui a déconstruit un enseignement de l’histoire traditionnel jugé par trop ringard ou trop réactionnaire. Pire encore,  la politique de la repentance systématique a  conforté une certaine jeunesse à croire que nous étions les seuls et uniques responsables de l’esclavage,  du racisme, de la colonisation. La fabrique du crétin est devenue celle des crétins imposés par des docteurs Folamour de la pédagogie.

   

Les combats menés par la France et la visite timide de quelques parlementaires en Syrie auprès de Bachar el Hassad montrent l’urgence de la situation. La  France est présente au combat au Moyen-Orient et en Afrique, elle est bien seule.  La Grande Bretagne épuisée par ses engagements en irak et en Afghanistan est désarmée, le reste de l’Europe semble sans volonté.

 

Pourtant des signes de faiblesse existent : l’armée arabe syrienne a saisi une voiture pleine de comprimés de Captagon et un camion-citerne  en contenant une tonne. Le Captagon (Fénétylline chlorhydrate) est une amphétamine qui suscite une certaine euphorie et insensibilise à la douleur. Mêlé à d’autres drogues, comme du haschich, il serait délivré aux jihadistes. Les combattants ne ressentent plus ni leurs souffrances, ni celles qu’ils infligent aux autres. Dès lors, ils peuvent commettre toutes sortes d’atrocités en riant. C’est en riant qu’ils égorgent, c’est bien la preuve que leur apparente force n’est qu’une illusion, puisque le force d’Allah est en fait celle de psychotrope. Les assassins de Charlie et celui du super marché casher étaient-ils drogués ?  Ce qui pourrait expliquer leur calme et leur froideur.

Messieurs les politiques, mettez des mots sur les maux, c’est le premier pas pour que devant le mur des cons,  les hommes libres se parlent à nouveau.

 

Roland Pietrini

  

 



01/03/2015
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