La jeunesse autorise à rêver, mais le temps qui passe rappelle à la réalité et la réalité que nous vivons est déconcertante.
"Pourvou que ça doure...." © Chamusy -sipa
Voilà plus de trente ans que nos gouvernants successifs considèrent que c’est en reportant les problèmes que ceux-ci finiront par se résoudre. Le leitmotiv de « ne pas faire de vague » a fini par installer l’idée que l’immobilité est une vertu, que les réformettes suffisent, et qu’en matière de politique, bouger c’est désenchanter.
C’est ainsi que nous entendons ce discours constant et prévisible qui consiste, dans un premier temps, à nier les problèmes, dans un second temps à les dénoncer, dans un troisième temps à indiquer que la responsabilité en revient aux autres et enfin de ne rien faire sous prétexte que faire serait pire que de s’en préoccuper, cela bien entendu, sans l’avouer.
Le machiavélisme a atteint des sommets, dire qu’il faut faire, indiquer que l’on fait et surtout éviter de mettre les moyens nécessaires en évoquant une logique comptable de court terme parfois pire que le mal, est une constante dans nos sociétés, et singulièrement dans la nôtre. Cela est vrai dans de nombreux domaines, ceux de de la sécurité, de la montée des périls islamistes et des communautarismes, du phénomène migratoire, des zones de non-droit, de la santé, de la justice.
Tous les problèmes qui sont désormais les nôtres ne sont pas nouveaux mais s’aggravent à vitesse exponentielle. C’est un fait ! Or l’origine provient, sans aucun doute, de notre lâcheté et de cette bien-pensance, qui à elle seule justifie notre laxisme et celle de la démission des élites. Par conséquence, on assiste à la montée de ce qu’ils appellent le populisme, qui n’est que la réaction à leurs incompétences et au besoin de justice. La vraie, pas celle qui consiste à mieux défendre l’agresseur que la victime.
L’élection d’Emmanuel Macron, qui s’est présenté comme le divin enfant révélé, porteur de projets de réformes et adepte de la théorie du ruissellement, a été pour certain porteuse d’espoir. Sauf que pour l’instant, ce qui ruisselle c’est plutôt la perspective de déclassement des classes moyennes basses et des retraités, au profit des très riches. Inventeur d’images fortes, comme celle du premier de cordée qui entrainerait les autres, il semble oublier que le danger est que ce premier dévisse, tout montagnard comprend ce que je veux dire, et dans ce cas, c’est toute la cordée qui tombe dans le précipice.
La réalité est que les petites phrases macroniennes qui sont destinées à éclairer le bon peuple si peu intelligent, si peu instruit et qui ne devrait pas se plaindre, ne sont que réductrices et maladroites.
Ces attitudes en forme de saillies pour le moins maladroites sinon ambigües, destinées à éviter de répondre aux questions réelles et à manipuler l’opinion, ce ton souvent agressif toujours péremptoire, ce mépris à peine voilée envers ceux qui n’ont pas eu sa chance de naitre du bon côté de la rue dans le bon quartier, traduisent une forme de mépris envers ceux qui mériteraient un minimum de considération. Monsieur Macron semble oublier que sa fonction ne lui donne pas le droit d’être hautain, car les citoyens qui l’ont élu et ses opposants ne sont pas ses sujets.
Son comportement de donneur de leçon, son incapacité à accepter la contradiction, son manque d’humilité, sa capacité à cliver plutôt qu’à rassembler qui se sont révélées progressivement, démontrent que l’intelligence aussi grande soit-elle, ne saurait cacher le manque de qualités humaines. Tel l’albatros de Beaudelaire, ses ailes immenses l’empêcheraient-elles de marcher ?
Notre système démocratique est devenu parfaitement déséquilibré au profit des minorités agissantes. Ce sont les minorités qui dicteront de plus en plus leurs lois contre l’avis des majorités, toujours silencieuses, car les élections sont devenues des machines à faire élire par défaut, non pas le meilleur, mais celui qui est jugé comme étant le moins dangereux. Demain, les islamistes imposeront leur loi, certainement pas par le terrorisme, ils ont compris que cela ne les mènerait nulle part, mais par petites avancées, là la cantine, ici la piscine, le refus d’aborder en classe certains sujets, la séparation entre les sexes, le port de la burka et du voile qui se répand pour les femmes et les jeunes-filles s’imposent sous prétexte qu’elles ont le droit de se vêtir comme elles le veulent. Ce sera toujours au nom de la liberté que s’imposera une forme de dictature.
Il faut renverser la tendance, imposer nos valeurs et c’est précisément l’inverse qui se passe. Il est probable que dans 10 ans je ne pourrais plus diffuser cet article, il sera censuré, à moins que je ne sois embastillé. On voit déjà les réactions de censure envers Eric Zemmour, attaqué de toutes parts pour ses positions ou Michel Onfray déprogrammé de France 5, suite à son pamphlet anti-Macron.
Une nouvelle oligarchie en forme de pouvoir absolu contre lequel notre système démocratique est impuissant peu à peu s’impose. Le pire est que celui qui a fait exploser les partis traditionnels pour que naisse un « nouveau monde », dans les faits, a remplacé l’oligarchie des politiciens par l’oligarchie des financiers et a autre chose à faire que de se préoccuper de ces menaces majeures sur nos sociétés.
Ne nous leurrons pas, le projet politique de Monsieur Macron est un projet d’expert-comptable sans vision à long terme, sans réelle réflexion, sans choix de société. Il consiste à prendre aux uns ce qu’il promet de donner aux autres. Il n’offre comme perspective que le brouillard des mots et l’incertitude des actes.
Ce président génial n’est finalement que l’élu d’une population de jeunes urbains nourris au lait de coco, instruits à l’université d’une république molle, méprisants envers ceux qui sont considérés comme des loosers et qui pourraient « trouver un emploi s’ils traversaient la rue ». Ils sont pétris de bons sentiments pour les sans-papiers, en voulant les accueillir chez nous et en pensant qu’ils sont une chance pour la France. Ils le font sans créer réellement les conditions de leur intégration, oubliant qu’il faudrait d’abord les aider chez eux ; en contraignant les dirigeants corrompus de ces pays à s’occuper enfin de leurs peuples. Ils sont les idiots utiles d’une société en danger qui a perdu tous ses repères.
Ces députés en marche, marquent le pas vers un projet dont ils ont perdu le fil, au risque d’apprendre un peu tard que la France réelle n’est pas leur France fantasmée. Cette France réelle est peuplée de Français qui ne se déplacent pas en trottinette, ne prennent pas le métro, qui bossent le plus souvent pour des clopinettes, qui prennent leur bagnole en la nourrissant d’essence ou de gazole surtaxés, et qui en ont marre d’être constamment stigmatisés, soupesés en poids de carbone, culpabilisés en dépassant de 7km/h, la vitesse administrative autorisée décidée de tout en haut par ceux qui ont des gyrophares et des chauffeurs.
Cette France-là est populaire, elle deviendra populiste, à contrecœur, mais en raison de vos erreurs.
Certes, la jeunesse autorise à rêver, mais le temps qui passe rappelle à la réalité et la réalité que nous vivons est déconcertante.
Il faudra se souvenir que l’ambition rend aveugle et cette gouvernance de Macron est déjà sourde. Dans ces conditions, il n’est pas certain que le peuple reste longtemps muet.
Roland Pietrini
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