ATHENA-DEFENSE

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Le déshonneur oui mais sans la guerre ?

 

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Le retrait de nos troupes au Mali marque le tempo de notre perte d’influence en Afrique. La France -Afrique a vécu, la Russie et la Chine poussent leurs pions. Le terrorisme islamiste avance partout, la faiblesse des uns est remplacée par la pseudo puissance des autres, les principales victimes en seront les Africains et, par ricochet, nous-mêmes.

 

 

Au Maghreb, notamment au Maroc et en Algérie, nous payons la politique du pantalon baissé. Notre incapacité à faire respecter le simple droit de réciprocité nous amène au constat de notre impuissance. La Russie, avec l’Algérie comme allié,  pourrait nous menacer directement, cette hypothèse devrait être envisagée, mais comme d’habitude l’évidence ne fait pas partie de la réflexion stratégique.

 

Nous sommes désormais à portée des missiles de croisière des sous-marins algériens.

En effet, en 2019, l’Algérie a commandé à la Russie 6 sous-marins de dernière génération en Méditerranée. Ces sous-marins sont les seuls complètement indétectables dans l’ouest de la Méditerranée. Il s’agit, en effet, de quatre Kilo 636 et de deux Kilo 877EKM, tous équipés de missiles Kalibr russes dont la portée est d’environ 1500 km.

 

Face à ces menaces potentielles, nous avons réduit notre flotte, nous ne possédons aucune défense côtière, pas plus que de défense sol-air moyenne portée en quantité suffisante et l’Ile Longue, le site le mieux protégé de France qui abrite nos SNLE, ne possède pas de protection autre que celle des approches maritimes.

 

En 2030, et à ce rythme, nous aurons encore moins de navires qu’aujourd’hui, moins de Rafale, alors que les besoins sont parfaitement identifiés dans le domaine terrestre, comme dans les deux autres domaines, aérien et maritime.

 

Nous sommes nus et nous le savons, seule une vraie économie de guerre pourrait nous sauver de ce déclassement inéluctable et encore, puisque notre industrie ne peut suivre en l’état sans un plan d’urgence.

 

 Il faut faire plus, plus vite, cela ne dépend pas uniquement du budget mais aussi de notre capacité à reconstituer notre indépendance stratégique.

 

En 2014, Valéry Giscard d’Estaing déclarait lors d’une interview au Parisien « nous risquons de disparaître. Nous deviendrons une zone de grand tourisme avec une industrialisation affaiblie, et sans influence politique dans le monde. L'appauvrissement de la France est déjà très visible et beaucoup le ressentent. Un tiers de notre industrie est parti en quarante ans ! Il faut rebâtir une puissance européenne. C'est une question de vie ou de mort », en oubliant qu’il avait lui-même contribué à ce naufrage.

 

Aujourd’hui, nous en payons l’addition dans tous les domaines régaliens. Il reste un petit espoir, celui d’un sursaut. Il reste quelques pépites mais certains, il y a encore peu de temps, voulaient les barder ou les faire disparaitre : le nucléaire, l’industrie automobile, l’industrie aéronautique et de l’espace, notre richesse halieutique…

 

Il faudra s’y mettre, sans quoi un Churchill, quelque part, prononcera de nouveau cette phrase :

 

« Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre."

 

En réalité, nous risquons d’avoir l’un sans avoir l’autre, nous serons vaincus sans même avoir combattu.  

 

Roland Pietrini

 



22/08/2022
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