Révolution et résistance, et le peuple dans tout cela ?
Dansons la carmagnole!
Il est communément accepté que, contrairement à un coup d'État ou à un putsch, une révolution implique un mouvement de masse où d'importants segments de la population sont actifs dans le processus. Cette idée que la révolution ne peut venir que du peuple repose historiquement sur l’exemple des révolutions américaine (1776), française (1789), bolchévique (1917) et chinoise (1949). Il y aurait matière à discussion sur les plus récentes, de la révolution roumaine de 1989 à la chute de l’URSS, et bien d’autres qui ont changé le monde et qui sont ignorées par ceux dont l’analyse devrait nous éclairer.
Le peuple, certes, y a joué un grand rôle mais quid des influences extérieures et des mutations technologiques ? Le terme révolution est aussi utilisé pour marquer symboliquement et politiquement une rupture ou un virage dans le temps. Cette vision toute scolaire et sans grande originalité semble de moins en moins acceptable, car la révolution profonde que nous vivons aujourd’hui est la conséquence moins d’une volonté venant du peuple, à qui on inflige des mutations dont il ne veut pas, qu’à la volonté d’un petit nombre de « Sachants » qui imposent leurs changements, prisonniers d’un système contre lequel ils ont abdiqué. Les « munichois » sont parmi nous.
Face aux totalitarismes des sociétés multinationales, des diktats supranationaux, de la finance internationale, mais aussi face aux totalitarismes religieux, dont l’islam est le meilleur exemple, puisque par définition il est à la fois religion et Etat, ils ont baissé leur froc.
Les sans-culottes que nous sommes, regardent affligés l’incompétence de nos énarques, les compromissions de leur pensée, leurs renoncements coupables. Partout, ils cèdent devant les coups de boutoirs des minorités agissantes qui sont bien plus écoutées que le peuple. Le peuple est avide de réformes et de justice, mais celles qui nous sont imposées par le haut correspondent à une rupture totale avec la culture profonde des populations autochtones. Ce que l’on nous propose est un embrouillamini de sous-cultures qui seraient au nom de la diversité bien supérieures à la nôtre. Toutes les civilisations ont disparu à l’instant où elles ont négocié leur culture, ce fut le cas des grandes civilisations, telles que celles des Mayas et des Incas, qui ont cédé face à une minorité envahissante. Certes, les conflits internes, les catastrophes naturelles ont accéléré le processus, les phénomènes migratoires aussi. Cela ne vous rappelle rien ?
La contestation de toute liberté individuelle qui est un signe de totalitarisme a atteint aussi nos démocraties qui n’en sont plus.
Les espaces de liberté, au nom du vivre ensemble et du principe de précaution, diminuent pour le citoyen respectueux des lois, alors que de manière concomitante, des espaces de non–droits prolifèrent. Où se situe dans ce capharnaüm l’égalité devant la loi ? Nous le ressentons tous. La destruction programmée et inéluctable de nos valeurs, qui après tout vaut bien celle des autres, accélère le phénomène de pourrissement qui se fait de l’intérieur. Ce qui marque, sans nul doute, la fin de notre hégémonie sur le monde.
Si c’est ce qu’ils veulent, alors, après tout, ils ne s’y prennent pas trop mal.
De coup de boutoir en coup de boutoir, de grignotement en grignotement, nos institutions sont détournées au profit de ceux qui veulent notre fin, nous devenons les idiots utiles de notre propre décadence.
Cela est à la fois la conséquence de nos erreurs, de nos lâchetés et de notre angélisme. Je ne peux croire qu’une forme d’espoir ne subsiste. Mais, face à cet enchainement, nous sommes un certain nombre à regarder la lumière peu à peu s’éteindre, la mèche est de moins à moins longue avant que l’obscurité ne survienne.
Il faudra bien un jour se battre ou mourir, pour l’instant, je reconnais que les forces qui nous assaillent sont bien supérieures à celles des résistances. Il n’en demeure pas moins vrai, que si « le courage est la force des faibles ». (1) il nous en faudra pour inverser la tendance. Ne lâchons rien, le temps de la résistance de la pensée est venu.
Roland Pietrini
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(1) Citation de Cécile Fée ; Les maximes et pensées (1832)
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