Tout est normal, il ne se passe réellement rien. (1)
Tout est normal, il ne se passe réellement rien. (1)
Quand Alexandre Benalla posait pour "l'Obs" avec une arme (3)
Mon premier billet «Les barbouzes d’un Président exemplaire » (2) en date du 21 juillet concernant l’affaire dite à tort Benalla, se concluait par cette simple phrase : « Nous en sommes qu’au début, la suite risque d’être savoureuse ». Je dois dire que nous avons été plus que comblés dans le mauvais sens du terme. Je crains aussi d’être d’une totale banalité en rabâchant ce que tout le monde peut lire et constater.
Monsieur Benalla possédait un Glock, dont le numéro est parfaitement connu, la mention de sa fonction sur son accréditation de port d’armes est claire. Monsieur Benalla était, je cite : « chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la république en charge de la coordination de la sécurité du président de la république avec les forces militaires et le GSPR » et contrairement aux dires du préfet de police, qui a accordé cette autorisation, alors qu’elle avait été refusée à trois reprises auparavant, elle n’indique aucune restriction.
Monsieur Benalla avait donc parfaitement le droit de porter cette arme, pouvait en se référant à sa fonction de coordinateur de la sécurité du président, avoir accès à de nombreux sites protégés, participer à des réunions sensibles en raison de son habilitation secret défense et prendre connaissance de tous documents protégés de ce niveau.
Ainsi, la question n’est pas celle d’un dérapage déplorable de la part d’un ex garde du corps de personnalités socialistes au comportement de videur de boite de nuit, tout à coup investi d’une mission régalienne. D’ailleurs, la défense de ses avocats apparait d’une simplicité déconcertante, simple interpellation et pas de dépôt de plainte de la part des pseudos-victimes, ( qui avaient apparemment une propension à la provocation). Non, le problème est bien celui de la légèreté avec laquelle un chef de l’Etat, dans un isolement absolu, et apparemment n’écoutant personne, met en place un individu, hors de toute hiérarchie et contrôle, et lui offre des avantages exorbitants - véhicules de superflic, vaste appartement de fonction avec des travaux programmés de mise en « conformité.
Il y aura d’autres rebondissements. Les commissions d’enquête de l’Assemblée Nationale et du Sénat tentent de faire leur travail, en dépit des tentatives de l’Elysée de brouiller les pistes. Ces pistes mènent toutes à l’Elysée, chacun le sait.
Dans l’attente, il est savoureux de lire cet article de l’OBS, dont je donne un extrait ci-dessous, car cela éclaire mieux la personnalité de Monsieur Benalla, dont il faut se demander si son ego démesuré n’aurait pu mettre en alerte un président, dont l’intelligence égale la magnifique certitude de sa toute puissance.
« En avril 2016, le supplément de "l'Obs", "O", a publié une enquête sur les gardes du corps des personnalités du cinéma et du monde des affaires. A cette époque "post Charlie", expliquait l’article, beaucoup de VIP qui ne risquaient absolument rien aimaient se promener avec leur "bodyguard" afin d’afficher leur importance ou le caractère supposé subversif de leur discours qui pourrait leur valoir des représailles… L’enquête était illustrée par un de ces gardes du corps, un jeune barbu.
Son visage est aujourd’hui connu : c'est celui d’Alexandre Benalla. Avenant, il avait accepté le 12 avril 2016 de poser pour "l'Obs" avec un badge "à l’américaine" et une arme. Sur la photo, il la porte dans un holster, qui n’a pas l’air neuf. Il s’agit d’un Glock, une arme de poing très commune dans la police, ou bien d’une copie extrêmement bien faite. Car à l’époque, Alexandre Benalla n’avait pas encore de permis de port d’arme. » (2)
Ainsi va ce vaste monde, d’un côté les privilégiés d’un Prince et de l’autre les citoyens lambda, serfs d’un nouveau genre, juste bons à traire et qu’on considère si mal qu’un jour ou l’autre ceux-ci décideront de foutre en l’air cette oligarchie qui se croit au-dessus des lois et de la morale.
Fin de la séquence, attendons la suite.
Roland Pietrini
(1) Relisez mon billet à propos de la fête de la musique intitulé : Tout est normal, il ne se passe rien.
(2) https://www.athena-vostok.com/tout-est-normal-il-ne-se-passe-rien
(3) P. R. Pascal Riché, https://www.nouvelobs.com/politique/20180723.OBS0078/quand-alexandre-benalla-posait-pour-l-obs-avec-une-arme.html
à lire: INFO LE POINT. Pourquoi Benalla détenait illégalement un port d'arme : http://www.lepoint.fr/politique/pourquoi-benalla-detenait-illegalement-un-port-d-arme-23-07-2018-2238519_20.php
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