Une loi immigration qui ne règle rien
La loi immigration, au titre trompeur, a été adoptée à l’Assemblée nationale après les péripéties de ces dernières semaines. Les crises de nerf de certains de nos ministres et les états d’âme de certains de nos députés ont alimenté la scène de ce grand guignol qu’est devenu notre représentation nationale, les Français apprécieront.
Nous avons même appris que les voix du RN ne seraient pas comptabilisées, dernière pantalonnade ridicule, car cela est impossible. Mettre hors du jeu lors d’un vote une partie des députés élus est une forfaiture, au mépris de toutes les règles démocratiques et du règlement interne à l’Assemblée nationale.
Jamais au cours de l’histoire de la V° république un tel argument n’a été employé pour tenter d’attirer au vote une partie des députés Renaissance. Ceux-ci ont des pudeurs de gazelle et des renvois nauséabonds à l’encontre des députés assis à l’extrême droite, mais ont tendance à pardonner les excès de ceux qui siègent à l’extrême gauche.
On peut être en désaccord avec le RN, mais de là à les ostraciser en faisant semblant de ne pas comptabiliser leurs voix tout en clamant la nécessité de réduire les fractures, c’est donc que l’hypocrisie et la mauvaise foi ont atteint des sommets.
Une loi insuffisante
Cette loi a un défaut majeur, elle ne traite pas de l’immigration dite légale dans son ensemble, en raison de notre soumission aux traités fortement immigrationistes européens et de la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme,) sans oublier notre adhésion récente au pacte de Marrakech de l’ONU (1). Pour se libérer de ce carcan, on ne pourra pas échapper à un référendum sur l’immigration, or « Le président n’envisage pas pour l’instant cette possibilité », selon les participants à la fameuse réunion du 17 novembre à Saint-Denis, et on comprends pourquoi.
Par ailleurs, cette loi insignifiante va passer à la moulinette du Conseil constitutionnel qui supprimera tous les articles durcissant l’accès à la nationalité, la suppression des allocations non contributives, la liste n’est pas limitative. La messe est dite. La droite se sera fait plaisir et les macroniens auront eu peur, le grand n’importe quoi continuera. Pour accepter une dissolution il faudrait que le courage existe au plus haut niveau de l’État, où ce mot ne fait pas partie du vocabulaire.
En réalité, de quoi parlons-nous ?
En Europe, le Kosovo et l'Albanie sont les deux seuls pays à majorité musulmane. La France a la plus grande population musulmane en Europe de l'Ouest (8 pour cent), soit, 5,4 millions de Français sont musulmans ; l'islam est désormais la deuxième religion de France, derrière le christianisme, avec une progression régulière alors que le nombre de chrétiens est en diminution.
Aujourd’hui, les musulmans présents en France sont davantage issus de vagues d’immigration les plus récentes. Cette statistique ne tient pas compte de la masse des clandestins, qui par définition ne peut être comptabilisée mais qui serait de l’ordre 700 000, selon le ministère de l’intérieur. Or, selon le journal La Croix, « la plupart d’entre eux travaillent clandestinement, principalement dans certains secteurs professionnels : le bâtiment, l’hôtellerie-restauration, l’agriculture et les livraisons de repas où ils seraient majoritaires. » Or, on pourrait supposer qu’une grande majorité d’entre eux sont aussi musulmans compte tenu de leurs origines. Leur régularisation est inscrite dans la loi, il y a de fortes chances, pour que cet article ne soit pas « retoqué ». 10 000 seront régularisés en 2024, c’est un début.
Cet état de fait, incontesté et incontestable, pose au-delà de toute position idéologique, une question, celle de l’intégration de cette population dans notre communauté marquée par des siècles de christianisme.
L’argument qui consiste à dire que la France a toujours été terre d’accueil est qu’elle a toujours su faire nation avec les différents apports de population, oublie délibérément un simple détail. Les différents apports successifs ont été le fait de populations dont la culture était proche de celle des autochtones, ce qui n’est pas la cas aujourd’hui. Ces autochtones ont l’impression de ne plus vivre dans leur propre pays. Afin de ne pas choquer cet apport nouveau, on cède peu à peu sur tout ce qui faisait notre bien vivre ensemble. L’École de la république plutôt que de résister et de remplir son rôle d’intégration, coule avec le reste. Que dire des restrictions sur les cantines, piscine, contenu des programmes, l’université s’islamise, l’apparence vestimentaire insensiblement change, l’insécurité est partout.
Considérer que la culture musulmane serait miscible avec la nôtre est contestable car elle pose questions aux musulmans eux-mêmes qui adhèrent moins à une religion qu’à un système de valeurs et pour une partie d’entre eux à un système politique.
Les pouvoirs temporel et spirituel furent intimement liés, dès les origines de l’Islam. Muhammad posa les bases d’un régime politique qui à sa mort en 632, contrôlait l’ensemble de la péninsule arabique. Religion et politique sont intimement liées.
La première vague d’immigration en France date de la fin du xixe siècle, durant le « boom » du Second Empire. La deuxième vague a lieu durant les années 1920. À la fin des années 1920, la France connaît le plus fort taux d’immigration au monde, devant les États-Unis. La troisième vague correspond aux Trente Glorieuses. Ces trois vagues d’expansion économique et d’afflux de migrants ont été suivies de ruptures brutales, lors des crises économiques qui les ont suivies. Or, ce quatrième flux intervient alors que l’économie de la France est au plus mal, avec des prestations sociales qui sont au plus haut.
Nombre de Français déclarant être croyant selon la religion en 2020 et en 2030(en milliers)
Une intégration impossible
En réalité, les Français le savent, nous parlons d’une immigration de masse à majorité de culture musulmane, et c’est bien celle-ci qui cause problème. Aucune de celles qui ont précédé n’a remise en cause notre modèle (polonaise, espagnole, russe, portugaise, asiatique…) .
Celui qui parle mieux de cette problématique c’est le roi Hassan II, dix-septième souverain de la dynastie alaouite, roi du Maroc, et commandeur des croyants.
Invitéde l’émission ” L’heure de vérité” sur Antenne 2 le 17 septembre 1989, il s’est prononcé sur son hostilité à l’intégration des Marocains en France.
– “Et est-ce que vous aimeriez qu’ils soient intégrés en France ?”, lui demandait Anne Sinclair.
– “Je n’appellerai même pas cela de l’intégration, et je n’aimerais pas du tout qu’ils soient l’objet d’une tentative, car ils ne seront jamais intégrés.
– “Vous croyez que c’est eux qui ne veulent pas, ou que c’est les Français qui les refusent ? »
– “L’exprimeront-ils qu’ils ne le pourront pas. C’est possible entre Européens. La trame est la même. Les mouvements européens dans l’histoire ont été est-ouest, et les mouvements humains : la religion, tout un tas de choses. Mais là, c’est un autre continent ! Et vous n’en avez que faire, ce sera de mauvais Français. Je vous décourage en ce qui concerne les miens, les Marocains, à des détournements de nationalité, car ils ne seront jamais 100% Français. Ça, je peux vous l’assurer.”
Afin d’évacuer au préalable toute accusation de pratiquer l’amalgame, je précise que je ne confonds pas islamisme et islam, musulmans et radicalité.
Mais le problème n’est pas l’Islam en soi, le problème est le nombre, or ce nombre a atteint aujourd’hui une seuil de non-retour. Cette population non assimilable, en tout cas pour une partie d’entre eux, y compris ceux issus des générations précédentes et qui sont français, nous entraine vers une société communautarisée. Il y aura deux France, certains la souhaite et l’appelle de leurs vœux, et cela obéit à un projet. Cela a commencé dès 1968 par la destruction progressive de l’Etat, du régalien, de l’Ecole, de l’autorité, cela s’est concrétisé par la suite par la prééminence de l’Europe sur la nation et par le projet européo-mondialiste porté par les gauches et accepté depuis 40 ans par les droites.
Nous recueillons aujourd’hui ce que nous avons mérité, et le retour en arrière est probablement impossible.
Tout cela va sans dire, mais encore mieux en le disant.
Croyants ou pas, je vous souhaite à tous un bon Noël !
-1 Adopté en 2018, le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, dit Pacte de Marrakech, entend assurer une meilleure protection des migrants au plan international, tout en préservant la souveraineté des États sur leur politique migratoire. Lors de cette Conférence intergouvernementale de Marrakech, le Pacte a été officiellement approuvé par une forte majorité d’États (162). Il a par la suite été adopté le 19 décembre 2018 lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York par 152 pays. Seuls cinq pays ont voté contre : les États-Unis, la Hongrie, Israël, la Pologne et la République tchèque. Douze pays se sont abstenus : l’Algérie, l’Australie, l’Autriche, la Bulgarie, le Chili, l’Italie, la Lettonie, la Libye, le Liechtenstein, la Roumanie, la Suisse et Singapour. Dix pays, notamment la Slovaquie, étaient absents
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