ATHENA-DEFENSE

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A propos d’ Houellebecq et de l’illusion de liberté.

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Ainsi, selon Michel Houellebecq "Un courant d'idées né avec le protestantisme, qui a connu son apogée au siècle des Lumières, et produit la Révolution, est en train de mourir » Il s’agit de la laïcité.

Cette vérité, la sienne, a le mérite de désigner l’un des risques majeurs de notre époque celui de la tentative de mêler le politique sous couvert de  pseudo sacré.  Le XIX et le XX° furent le temps des idéologies et des totalitarismes, le XXI sera celui du retour à l’obscur, au sacré, à la fermeture des consciences et à la restriction des libertés.   

Houellebecq que l’on aime ou qu’on ne l’aime pas, possède ce talent rare, celui d’échapper aux courants de pensée, au politiquement correct. J’aime Houellebecq parce qu’enfin,  cet homme, fil de ferriste des idées, arlequin pathétique à la fois repoussant et attirant, feu follet de sa propre image, se prend pour ce qu’il est, un être libre et paradoxalement  prisonnier de son époque.

Il brise ainsi cette pathétique tradition des intellectuels français qui pour certains furent fascistes ou collabos,  mais majoritairement staliniens ou maoïstes voire sympathisants des khmers rouges, porteurs de valises pour le FLN, khomeynistes ou castristes, de gauche quoi. D’une gauche qui, à défaut d’avoir résolu la théorie de la préséance de l’œuf ou de la poule, se considère qualifiée,  après avoir fait une synthèse, pour décerner des brevets de bien-pensance, sans se rendre compte à quel point la leur est ringarde. Une gauche qui soutient la lutte « contre l’islamophobie » mais qui est prête à céder sur certaines de nos valeurs au nom de l’égalitarisme mot qu’elle adore pour sa faculté de rimer  avec tous les mots en isme si commode pour former  un nom   correspondant à une doctrine, un dogme  ou une idéologie.

Houellebecq estime "[Le fait est] que je ne corresponds pas, pour la gauche, à l'ennemi classique. Je n'agresse pas le politiquement correct. Je le traite comme un phénomène étrange, saugrenu, que je vois de très loin." "Ceci me permet de traiter les choses avec humour tout en les prenant au sérieux. Je pose des questions auxquelles la gauche ne peut pas répondre. La droite non plus d'ailleurs." 

Il a raison, la droite non plus ne peut y répondre, cette droite honteuse depuis de si longues années,  qui a abandonné à la gauche la capacité à édicter des normes, a décider du bien comme du mal. Une droite qui ne pense plus mais qui avance les yeux fixés sur le rétroviseur du temps, avec des valeurs binaires, du go no go sans imagination sinon celle de la démission face au capitalisme décadent.  Une droite qui pense être libre alors qu’elle n’est que le pâle reflet d’une idéologie sans analyse lucide, confondant ce qui procède du cognitif : les dogmes, les croyances, le religieux, de ce qui appartient à la  morale : les valeurs du bien et du mal et ce qui s’apparente au normatif : le « Il faut»

La gauche, ainsi,  crée du sociétal normatif face à une droite qui se scandalise, proteste  mais qui ne propose rien en échange.

Voilà ce que m’inspire Houellebecq, une forme de résistance, celle de la désespérance, car tout au fond du désespoir naît la lueur de l’espoir.

 

Roland Pietrini

 

 



06/01/2015
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