A propos d'otage
Il n'y a pas un seul sujet, où on ne voit poindre, une forme de populisme, qui consiste à juger avant de comprendre et de proposer des solutions qui évidemment résiste si peu à l'analyse le plus élémentaire. Mais la tolérance consiste aussi à admettre cette tendance et ne pas la condamner. L'article de JDM est à cet égard remarquable, et je le salue. Il y a une avant prise d'otage et un après. On pourrait à loisir commenter pour les uns et pour les autres leurs responsabilités et celles de leurs commanditaires. L'Etat français pour le sous-officier de la DGSE, les entreprises pour les cadres envoyés au nom de l'exploitation des richesses de ci et de là, les patrons de médias, parfois les ONG et l'inconscience primaire de touristes irresponsables. Mais après tous, les otages, lorsqu'ils ont ce statut peu enviable, ont tous la même caractéristique, celui d'être tributaire de leurs bourreaux et de n'avoir aucune responsabilité dans la manière dont on imagine leur libération. A cet égard ils sont tous égaux, et j'estime que la médiatisation choisie et prévisible pour tel ou tel otage est insultante et dangereuse pour les autres. Je pense qu'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont tout autant dignes d'intérêts que les autres, ceux dont les noms ne sont même pas évoqués. Mais les autres ceux dont on ne parle pas qu'en fait-on ? Il n'y a pas d'échelles de valeur et cela je l'avais dénoncé sur mon blog en mettant tous les otages sur le même plan.. Il est temps que les journalistes et les réseaux qui sont les leurs comprennent le réel enjeu. Pas un mot sur les motivations des preneurs d'otages, pas un mot après les libérations sur le sacrifice de l'armée de l'ombre, sur les intermédiaires. Nous avons le devoir de comprendre, pas celui de condamner. La judiciarisation de notre société nous oblige incidemment à rechercher pour tout et n'importe quoi des coupables. Cela est confortable tant que l'on est du bon côté, mais incidemment la victime peut, sans même s'en rendre compte se retrouver bourreau. On le retrouve dans certaines affaires judiciaires où le coupable désigné se révèle parfois comme étant innocent. Alors offrir aux otages un peu de décence et de discernement est le minimum que l'on puisse leur offrir.
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